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19 avril 2015

Pérou. 4 avril 2015.

Samedi 4 avril. Réveil à 5h, les vols doivent commencer à 6h. Pas encore assez dormi mais c'est un peu mieux. A l'aéroport, on fait cinq groupes pour les avions, répartis en fonction des poids. Nous sommes dans le dernier groupe. Il y a un petit film assez intéressant, si ce n'est que la bande et le son sautent et se bloquent. Il faudra que je cherche des infos sur la cité de Cahuachi, pas très loin d'ici, immense, pillée, mais avec encore des montagnes de constructions (pyramides, tombes…) et d'objets (tissus en particulier), datée de 100 av. J.C. environ à 350-400 ap. J.C. Comme toujours, faute de documents, on ne peut faire que des suppositions et des hypothèses.

Je me promène un peu en attendant notre vol. Le sol est très curieux : du sable assez clair, oxydé en surface, avec des cailloux anguleux, de tailles différentes mais assez petites, qui émergent un peu partout. Du Silicate de manganèse, dit Victor. J'essaierai de vérifier. Je ramasse un petit caillou et une poignée de sable.

L'avion est tout petit, pour quatre passagers, pilote et copilote. Ceinture de sécurité et casque audio sur la tête. Le copilote nous indique les dessins par rapport au bout de l'aile, d'un côté puis de l'autre, l'avion tournant et se balançant. Je ne repère pas tout mais je photographie d'autres choses, on verra le résultat. J'ai un peu mal au cœur avec tous ces mouvements mais ça passe en respirant bien.

Repérer les dessins n'est pas facile, malgré les informations du copilote. D'abord, le sol est extrêmement raviné, parfois assez profondément, et les traces de ruissellement d'eau font des entrelacs et des dessins, eux-aussi. Les lignes et les triangles sont les plus visibles, certains sont même interrompus par des ruptures de terrain. Les dessins sont plus petits qu'on ne s'y attend et il faut donc bien regarder ; et comme l'avion, malgré tout, va vite, on n'a que quelques toutes petites secondes pour repérer, viser avec l'appareil photo et prendre la photo. Je zoome au maximum, Alain moins que moi mais en agrandissant ses photos, on retrouve le colibri ou le singe, ou le chien…

Le retour permet de voir le village de Nazca, qui est d'une pauvreté dramatique avec ses baraques minables aux toits en nattes ; je sais bien qu'il pleut très peu mais quand même, l'argent que dépensent les touristes pour survoler les dessins ne doit guère leur parvenir.

Nous avons droit à un beau certificat, et nous donnons un pourboire aux pilotes ("Pourboires autorisés", indique pudiquement une pancarte placée bien en vue… Mais nos co-passagers n'ont rien vu !). Des membres du groupe ont eu droit à un coup de tampon sur leur passeport, ce qui n'est pas malin car certains pays, comme la Russie, refusent les passeports qui ont des tampons non officiels et refoulent leurs propriétaires. Jean-Marc aurait pu le dire avant.

On reprend le bus, il y a 11 heures de route pour Arequipa, dans le désert.

3-Nazca-Puerto Inca

On passe près de la faille, ou canyon, de Nazca, assez étonnant, puis dans la vallée de Lomas de Atiquipa, avec des strates géologiques bien visibles sur le bord de la route. Victor nous dit que dans les dunes avoisinantes, on a trouvé des squelettes de baleines du Pleistocène. Il nous parle aussi de manteaux "en plumes de chauve-souris" et quelqu'un lui précise, avec nombreuses approbations circonvoisines, que la chauve-souris est "un oiseau à poils". 

Victor nous raconte aussi que dans la région de Cuzco, dans certains villages, la fête nationale est célébrée de façon spéciale : un condor est attaché sur le dos d'un taureau auquel il donne de furieux coups de bec pour essayer de se dégager pendant que le taureau est excité par des gens à grands coups de ponchos. En général, le condor finit par tuer le taureau, et il est alors libéré. C'est le symbole de la victoire des Andins (le condor) sur les Espagnols (le taureau). Si le condor est grièvement blessé, s'il meurt, c'est un signe de malheur pour le village.

Jean-Marc assure que nos valises nous attendent à Arequipa mais c'est Victor qui a organisé leur transfert jusque-là. C'est lui aussi qui s'occupe de les faire venir de l'aéroport à l'hôtel, transportées en taxi par un membre du personnel de son agence. Jean-Marc pensait que nous irions les chercher demain après-midi, profitant de notre "temps libre".

Descente vers Puerto Inca, ravissante petite baie où nous déjeunons, de façon toujours aussi quelconque bien que Victor affirme que la gastronomie péruvienne est la meilleure d'Amérique du Sud. Les vagues sont superbes. La plage est toute petite et encombrée de gros rochers. Sur les pentes dominantes, on voit très bien les ruines en pierres sèches de constructions qui datent des incas et servaient probablement de greniers le long du fameux Chemin de l'Inca.

4-Puerto Inca-Arequipa

On repart. La route est en corniche le long des Andes, qui atteignent la mer, et malgré mes efforts, je suis terrifiée. Je me concentre sur le bord de la route, je récite des Ave, mais rien n'y fait. On s'arrête à la Capilla Las Calaveritas, la Chapelle des Petits Crânes, dédiée aux nombreuses victimes de cette route, où la plupart des chauffeurs font une pause pour mettre un cierge, prier pour les nombreux défunts, remercier de la route déjà parcourue et demander de l'aide pour la bonne continuation du voyage. C'est impressionnant. 

Dehors, une vieille femme vend des fruits locaux ; beaucoup en achètent, mais nous nous abstenons prudemment. Pour le moment, notre régime se montre efficace : ultra-levure deux fois par jour, pas de jus de fruits, pas de fruits bizarres… Evitons les risques, il y aura assez à faire avec l'altitude.

La route reprend, toujours aussi vertigineuse. Je finis par prendre du Lexomil, sur la suggestion d'Alain (je n'y pensais même pas), ce qui me détend un peu.

Arrêt à 18h à Camana, une vallée de rizière, pour dîner, puis nous poursuivons jusqu'à Arequipa. Je bascule mon fauteuil pour essayer de dormir un peu. L'hôtel d'Arequipa est sur une petite place mais juste en face, il y a un bar d'où s'échappe une très bruyante musique. On met des bouchons d'oreille. Je me réveille à 4h du matin, le bar est fermé mais des jeunes parlent, chantent crient et grattent la guitare sous les fenêtres. J'ajoute un oreiller sur ma tête et me rendors ; j'entends à peine une sirène de police, plus bruyante encore que ces jeunes, appelée probablement par des voisins exaspérés.

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