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18 août 2018

Arménie. Juin 2018

Train : 800 km.

Avion : 7200 km

Car : 1250 km

 Samedi 9 Juin

Train à 8h. Avion pour Kiev à 14h, sur Ukraine International Airlines. Déjeuner un peu bizarre mais bon : une espèce de semoule avec des lardons et un fromage genre Feta (mais de vache), et un bon thé noir. Arrivée à Kiev à 18h, heure locale (17h pour nous). C'est incroyablement plat, pour le peu, du moins, qu'on voit de l'Ukraine avant d'atterrir. Des champs immenses, dignes du grenier de la Russie, peu de routes, des chemins bordés d'arbres, des canaux. On survole l'immense lac de barrage du Dniepr, juste avant d'atterrir.

 Avion pour Erevan (prononcer Yerevan) à 20h et arrivée à 23h40 heure locale (deux heures de décalage avec la France). Passeports, bagages, mais pas de Guide Asia à la sortie. Le groupe finit par se réunir, dans l'expectative, puis une dame arrive en courant : un accident a provoqué un gros embouteillage qui l'a bloquée en route. Elle se confond en excuses. C'est une amie d'Anne-Henriette, dont je lui transmets le bon souvenir.

 La chambre de l'hôtel (Opera-Suite) est une vraie suite, un petit appartement, même, avec cuisine. Il y a la Wifi et j'en profite pour envoyer trois lignes à Roselyne avant de dormir, avec des bouchons d'oreilles en raison d'une musique non localisée mais dont les basses tonitruent.

Pour ce voyage, j'ai adopté le système des lentilles décalées : une faible correction à droite qui me permet de régler mes photos dans le viseur du Reflex, une plus forte à gauche pour apprécier les paysages. C'est un peu perturbant mais efficace pour les photos.

 Dimanche 10. Malgré le décalage horaire, nous sommes réveillés avant 7 heures. Le PDDM est au 12e étage de l'hôtel ; on voit une petite portion du centre-ville, qui a une étrange forme d'amphithéâtre, comme un cratère de volcan, coupé par la Cascade, cet immense monument/musée/lieu d'exposition.

 Le groupe est assez sympa, pas jeune (Cécile, la seule qui soit plus jeune que nous, doit avoir 45-50 ans) ; 3 couples d'Arméniens (ou descendants de), un couple peu sympa avec une vielle amie (qui doit avoir l'âge de maman), deux couples tellement discrets que je ne saurai pas leurs prénoms de tout le voyage, un couple plus sympa, Christian et Anne-Marie, et une dame seule, Brigitte, du genre râleuse mais pas méchante.

 Il y a trois millions d'Arméniens en Arménie et dix millions en diaspora. Pour être considéré comme Arménien, il faut être descendant de parents arméniens, et être chrétien, de rite arménien de préférence. Les Yezidis, qui vivent depuis deux siècles en Arménie, ne sont pas des Arméniens, pour Gohar. "A l'étranger, ils disent qu'ils sont Arméniens, mais ils ne sont pas Arméniens, ce sont des Yézidis", nous affirme-t-elle.

 La grenade est un fruit très prisé des Arméniens pour la valeur symbolique de ses 365 pépins (chiffre totalement faux, il y en a en fait près de 600, mais cela varie selon la taille du fruit), on en trouve des reproductions partout, de toutes les tailles, de tous les matériaux, généralement rouge vif et… plutôt moches, à vrai dire.

 Nous arrivons au site de Zvartnots, où il y a eu successivement un temple d'Ourartou (IXe siècle av. J.C.), un temple hellénistique dédié à Apollon, puis une basilique dès le IVe siècle. Les ruines actuelles datent probablement du 7e siècle et l'église fut construite sous le patronage du Catholicos Nersès le Bâtisseur (641-661). Elle fut dédiée à Sourp Grégoire l'Illuminateur, convertisseur de l'Arménie en 301.

 C'était une église ronde (symbole de l'unité et de l'unicité de Dieu) avec quatre nefs à l'intérieur (la croix inscrite dans le cercle). La plupart des églises arméniennes anciennes ont cette forme. Zvartnots était une église très haute (45 mètres). Il n'en reste pas grand' chose, le cercle tronqué des colonnes du premier niveau, seules ou reliées par des arcs en plein cintre. Mais entre deux colonnes, on aperçoit le Mont Ararat, désespoir des Arméniens puisqu'il est situé en Turquie depuis 1921. Nous l'apercevrons à nouveau sur la route de Khor Virap, mais ce n'est qu'au printemps qu'on peut le voir dans toute sa splendeur depuis Erevan (mais je ne suis pas sûre que les photos d'Internet ne soient pas truquées…).

 Il y avait aussi un grand palais, détruit, en même temps que l'église, par un tremblement de terre au Xe siècle. Contrairement aux dires de Gohar, l'église de Zvartnots ne peut donc pas être représentée sur un bas-relief de la Sainte-Chapelle construite entre 1241 et 1248.

 Sur les églises comme sur les textes religieux, les Arméniens n'utilisent pas les chiffres arabes mais les lettres de l'alphabet (selon le même principe, à peu près, que les Romains) : l'alphabet, qui leur a permis de conserver leur foi et leur identité culturelle, est sacré.

 Les blocs de pierre, volcanique, contiennent souvent des morceaux d'obsidienne, que les Arméniens surnomment "ongle du diable". J'en trouve quelques petits morceaux par terre.

 Dans le petit musée, il y a une maquette de l'église originale, des plans, quelques reproductions de manuscrits et un beau cadran solaire où les heures sont indiquées par des lettres. A l'extérieur, il y a une stèle en caractères cunéiformes, datant du roi d'Ourartou Rusa II (680-640 av. J.C.), qui mentionne Zvartnots, et un autre cadran solaire. Dans un champ sont étalés des pierres tombées, reconstituant à peu près les arcades.

Nous continuons avec l'église de Sainte Hripsimë, à Etchemiadzin. L'empereur Dioclétien puis le roi Tiridate seraient tombés amoureux de Hirpsimë ; repoussé, Tiridate l'aurait fait massacrer, plus probablement à cause de sa religion qu'à cause de son refus. Changé en sanglier par la vengeance divine, le roi aurait été converti par Sourp Grégoire l'Illuminateur et l'Arménie serait ainsi devenu le premier pays chrétien du monde.

L'église a été construite au VIIe siècle et largement restaurée au XVIIe puis au XVIIIe. C'est une église ronde à quatre absides, pourvue au XVIIe siècle d'un gavit (= narthex) et d'une coupole haute.

Gohar nous explique que les prêtres arméniens, qui doivent obligatoirement avoir une belle voix et le sens de la musique puisque toutes les cérémonies sont psalmodiées ou chantées, font d'abord six ans d'études. S'ils veulent se marier, ils restent dans le clergé séculier. S'ils choisissent le célibat, ils appartiennent alors au clergé régulier qui fournit seul les dignitaires ecclésiastiques, évêques et patriarches, et ils poursuivent des études pendant plus d'une dizaine d'années. Il n'y a ni ordre ni congrégation. Chaque monastère forme une communauté indépendante sous l'autorité d'un supérieur et vit selon les coutumes des Anciens. Il n'y a pas de vœux prononcés par le postulant : le seul fait de prendre l'habit dans un couvent oblige au célibat, aux jeûnes et autres pratiques monastiques. L'église est dirigée par le Catholicos, qui réside à Etchemiadzin. Le signe de la croix se fait en réunissant les trois premiers doigts, en l'honneur de la Trinité. Les prêtres bénissent en levant index, majeur et auriculaire, pour la Trinité, et en joignant pouce et annulaire en signe des deux natures du Christ. Le Pape fait la même chose mais pas avec les mêmes doigts.

 La crypte de Sainte Hripsimë est sans véritable intérêt, et très étouffante : toute petite, très étroite, avec un seule passage d'entrée et de sortie où les gens se bousculent.

 Les vêtements sacerdotaux sont très riches ; il y a une très belle chorale de femmes. Les femmes se couvrent la tête d'une mantille ou d'un foulard blanc (on en prête à l'entrée).

 Nous reprenons le car jusqu'à la cathédrale. L'entrée, moderne, a été construite pour la visite du Pape Jean-Paul II en 2001 et représente Sourp Grégoire et le roi Tiridate. La cathédrale, construite au IVe siècle et maintes fois remaniée ou reconstruite, est en réfection, ce qui énerve Gohar qui ne le savait pas. Nous allons donc écouter un peu de la messe (qui dure normalement trois heures) dans la cathédrale neuve. Les chœurs d'hommes sont superbes.

 Pour compenser l'impossibilité de visiter la cathédrale, Gohar nous emmène au musée, qui contient des reliquaires surprenants (un morceau de l'Arche de Noé, une Sainte Lance), des manuscrits, des chapes brodées dont une en soie, du XVIIIe siècle, magnifique.

 Nous déjeunons dans une ONG qui s'occupe d'enfants et d'adolescents : tous participent aux travaux, font le service et la cuisine, et fabriquent pour la vente des poteries, des tapis, etc.

Nous allons ensuite, visite hélas incontournable, au Mémorial du Génocide, sinistre à souhait. Je fuis les explications et ne regarde pas les photos du musée, excédée par les génocides dont on nous rebat les oreilles. Je comprends que ce soit important pour les Arméniens mais les massacres datent de plus d'un siècle et ils pourraient tourner la page – sans oublier – au lieu de remâcher ça et d'en faire un outil politique.

 Erevan est à 990 mètres d'altitude, dans la plaine de l'Araxe (prononcer "arara). Maisons et immeubles sont, pour les plus anciens, en belle pierre rose, grise ou dorée. Les immeubles plus récents sont en parpaings, mais avec un revêtement en pierre, ce qui donne une belle uniformité à la ville.

 Arrêt au musée Parajdanov, un cinéaste arménien qui fascine Gohar. Plusieurs fois emprisonné par les Soviétiques, il laisse quatre films et d'invraisemblables collages ou montages d'objets qui n'avaient de véritable signification que pour lui seul. Un seul tableau me semble vraiment beau, bien qu'il n'ait rien d'exceptionnel.

 Retour à l'hôtel et dîner à 20 heures.

 Lundi 11 Juin. Départ à 8h30, ce qui est un peu tardif (mais je pense que Gohar n'est pas une lève-tôt). Nous quittons Erevan pour nous rapprocher de la frontière avec la Turquie. Il y a pas mal de voitures Audi ou Mercedes, achetées d'occasion, dit Gohar. Beaucoup fonctionnent au gaz. On voit aussi de vieux bus à gazogènes, passablement délabrés, et des Lada en foule.

 Les femmes sont élégantes, souvent en jupe ou robe. Les jeunes en jean's troués, à la mode affreuse de l'occident, ou en mini-jupes.

 La plaine de l'Araxe est très plate, entre 1000 et 1500 mètres. Arrosée, verdoyante et fertile, elle est très peu cultivée par rapport à son étendue et on y trouve surtout de la vigne, des abricots et des cerisiers. Selon Gohar, après l'indépendance votée en 1991, des "oligarques", plus ou moins maffieux et corrompus, ont pris le pouvoir et tout bloqué dans le seul but de s'enrichir. La récente révolution, qui date de ce printemps, doit tout changer… Mais le manque de machines agricoles n'aurait pas dû empêcher les paysans de cultiver au moins des jardins. Aznavour est le premier à dire que les Arméniens ont besoin de se mettre au travail.

 Photos de cigognes et du Mont Ararat, qui apparaît entre les nuages. Christian achète à des gamins des abricots qui ont l'air verts mais sont en fait très doux, pas très acidulés et très bons malgré leur apparence.

 Dans le parking du monastère de Khor Virap, un gars propose des colombes descendant de celle de l'Arche de Noé. Moyennant finances, on peut les prendre et les lâcher. J'imagine qu'elles sont habituées à revenir auprès de leur propriétaire. A droite du chemin, un peu à l'écart, un petit monument a été élevé en 2015, en commémoration du génocide…

 Ma batterie me lâche au bout de quelques minutes et la batterie de secours est restée dans le car. Tant pis pour moi !

 Le monastère de Khor Virap commença par l'édification, au VIIe siècle, d'une chapelle, Sourp Guévorg (Grégoire) sur la fosse où Sourp Grégoire l'Illuminateur aurait été emprisonné pendant treize ans avant la conversion du roi Tiridate. Puis une église plus grande, Astvatsatsin (Sainte Mère de Dieu), fut élevée quand le site devint un lieu de pèlerinage. Cette église fut reconstruite au XVIIe siècle, restaurée ou reconstruite en 1939, 1949, 1957 et 2000-2001. C'est toujours une église vivante, où ont lieu des cérémonies, baptêmes ou mariages, et des "matagh", sacrifice d'un mouton ou d'un coq en signe de gratitude ou d'aumône : l'animal sacrifié doit être partagé avec sept personnes ou sept familles pour que le sacrifice soit agréé par Dieu.

 Les deux églises se trouvent dans une grande cour, entourée de murs, au long desquels se trouvent les différents services du monastère : magasin, bureaux, cellules du clergé.

 Il y a des croix sculptées dans les murs extérieurs, en remerciement à des donateurs, ainsi que des motifs (chérubin) divers. A l'intérieur, il y a une belle icône avec des grands yeux typiquement byzantins

 On repart à 11h moins vingt et on retrouve la plaine, marécageuse, cette fois ; il y a des nids de cigognes, quelques étangs de pisciculture.

Dès qu'on quitte la plaine, on entre dans un monde de caillasse volcanique, désertique. Sur le bas-côté, on voit de temps en temps une tombe, accompagnée d'une table et de deux chaises scellées dans le sol. Au col de Landjar, je vois un aigle.

Peu à peu, la caillasse volcanique cède la place à des strates sédimentaires et le sol se couvre d'une herbe courte, parfaite pour des moutons. Mais on ne voit qu'un seul troupeau, gardé par un berger à cheval. La route serpente et passe devant la grotte d'Areni, où a été trouvée la plus vieille chaussure du monde, ce dont les Arméniens ne sont pas peu fiers.

 Le monastère de Noravank, construit au XIIIe siècle et rénové plusieurs fois (la dernière fois en 1998), comprend trois églises, une chapelle mortuaire, et les restes de cellules et d'une ancienne chapelle du IXe siècle.

 L'église principale, dédiée à la Mère de Dieu (Surb Astvatsatsin), qui a un très beau tympan représentant une Vierge à l'enfant, très abîmée, comporte un curieux escalier double qui encadre sa porte d'entrée, très raide et sans aucune rambarde. Les petits malins qui se risquent à monter ont parfois bien du mal à redescendre.

 Sur le gavit (narthex) qui précède l'église Surb Grigor, le tympan supérieur représente Dieu le Père, avec de grands yeux byzantins, tenant dans sa main gauche la tête d'Adam auquel l'Esprit-Saint, sous forme de colombe, apporte le souffle. La main droite de Dieu bénit un Christ en croix, avec Marie et Saint Jean (à la tête disproportionnée) au pied de la croix ; à à gauche de Dieu le Père, il reste les ailes d'un ange.

 Les cellules de moines sont en ruines. Où vivent les actuels desservants de ce monastère, loin de tout ? Il y a aussi deux minuscules chapelles, de 3 mètres sur 3, avec des murs très épais.

 Gohar est assez décevante comme guide ; heureusement qu'il y a des panneaux explicatifs, pour une fois en français.

 Nous déjeunons chez l'habitant vers 14h 30, servis par trois jeunes femmes gentilles et efficaces. Gohar reçoit un appel à propos d'un ami, décédé, et passe tout l'après-midi au téléphone. Vers 16h40, tout le monde se lève et se dirige vers la sortie, ce qui l'oblige à nous suivre.

 La route monte, très mauvaise. Vers Ughezor, on aperçoit d'anciens puits de mine, de sable, dit Gohar, ce qui paraît douteux : il y a dans cette province (Vayots Dzor) des mines de cuivre et d'or. Nous passons le long du lac de Spandaryani, relié par un tunnel au Lac Sevan, depuis 2004, pour approvisionner celui-ci et éviter la baisse de ses eaux. Gohar ne fait quasiment pas de commentaires, sauf pour répondre brièvement aux questions. Je comprends qu'elle soit désolée de ce décès, mais elle manque de professionnalisme.

 Le temps est de plus en plus gris et la pluie menace quand nous nous arrêtons au site mégalithique de Karahunj, à 1770 mètres d'altitude. Les K-way sur le dos, nous marchons jusqu'au site, ensemble de 220 mégalithes de basalte, pas très grands pour la plupart, dont certains sont troués (85). Il y en a aussi de l'autre côté de la route. Un cercle de pierres marque une excavation, couverte, un genre de dolmen. De quand date ce site ? A quoi servait-il ? Personne n'en sait rien, même si certains le datent du 8e millénaire et en font sans hésiter un site astronomique comparable à Stonehenge (qu'ils n'ont certainement jamais vu !), parce que les trous correspondraient aux directions d'étoiles. Il y a d'autres sites semblables en Arménie.

 Nous reprenons le bus pour aller coucher à Goris, dans un petit hôtel assez simple mais confortable et plaisant. Le chauffeur, Arthur, conduit très bien doucement, prudemment, et en nous secouant le moins possible sur ces routes souvent affreuses.

 Mardi 12 Juin. Il pleut. Nous partons à 8h30, les uns dans un minibus, Alain, Christian et moi serrés dans une voiture : la route qui monte au monastère de Tatev est trop mauvaise pour le bus et Arthur nous reprendra au terminus du téléférique.

Petit arrêt photo à Goris, pour voir d'anciennes habitations troglodytiques installées dans des champignons de fée. Puis nous nous arrêtons au Pont du Diable, écroulement de roches au-dessus de la gorge d'un torrent, avec des bassins d'eau chaude, ou plus exactement tiède. En revenant, malgré mes précautions, je glisse sur la pierre mouillée et m'étale en m'écorchant le genou. Une fois revenue aux voitures, je nettoie avec de l'eau en bouteille et utilise les cotons tiges chinois de Bétadine, sous le regard inquiet (mais inactif) de Gohar et la pluie de conseils des autres, prêts à m'envoyer à la plus proche pharmacie, qui doit être à une heure de route. L'écorchure est superficielle (elle mettra tout de même 4 semaines à cicatriser) et le genou un peu raidi par le choc, rien de grave.

 Après quelques virages en épingle à cheveux, nous arrivons au monastère de Tatev ; la pluie va et vient, il y a pas mal de brouillard mais nous arrivons à faire des photos.

 L'ensemble est très beau. Le monastère a connu son apogée au XIe siècle, il comptait alors un millier de moines et un important scriptorium. Il y a une église en ruines, une autre, celle des Saints Pierre et Paul, détruite par le séisme de 1931, a été restaurée. La troisième, accolée à celle-ci et plus petite, est celle de Saint Grégoire (de Tatev), copiste et théologien du XIVe siècle, dont le mausolée est au flanc de l'église principale. Le complexe monastique est toujours bien vivant, plus encore depuis l'inauguration du téléférique qui le relie directement au village.

Dans l'église, le prêtre, à la demande de Gohar, nous bénit, après que les femmes se soient couvert la tête d'un morceau de foulard blanc. Après une bénédiction générale psalmodiée, il impose sur chacune de nos têtes d'abord sa lourde croix en argent, puis sa main. Un autre prêtre est en prière dans le petit mausolée de Saint Grégoire, relié par une porte grillée à l'église. La population d'Arménie est à 95% de rite arménien ; il y a de très petites minorités juive, russe-orthodoxe, catholique, et moins de 2000 musulmans chiites.

 Alain m'offre une jolie croix émaillée, ainsi qu'un morceau d'obsidienne, peu sûr que nous nous arrêterons en route pour en ramasser (il a raison, nous ne passerons pas dans la bonne région). Puis nous allons jusqu'au téléférique, le plus long du monde, appelé "les Ailes de Tatev", inauguré en 2010. Long de 5720 mètres, il relie le monastère de Tatev au village de Halidzor, de l'autre côté de la gorge de la rivière Vorotan. Il a transporté plus de 135.000 passagers en 2017. Malgré les réflexions mentales les plus rassurantes possible, je suis morte de frousse, surtout au passage des pylônes.

 On repart vers 12h15, toujours sous la pluie, pour déjeuner vers 14h. Après le déjeuner, Gohar nous fait une très long exposé sur le Haut-Karrabagh ; c'est très embrouillé, très partisan, et très obscur. Elle nous affirme sans rire que les maréchaux Murat et Ney sont des Arméniens originaires du Haut-Karrabagh, ce qui explique leur bravoure. Quelqu'un lui demande : "Mais pourquoi avez-vous tant de haine pour les Azéris ?" Réponse brutale : "Parce qu'ils refusent de se soumettre !" Allez faire de la diplomatie avec une pareille attitude…

 Arrêt au Col de Sélim, à 2410 mètres d'altitude, où se trouve un caravansérail du XIVe siècle, reconstruit en 1959-60. C'est une longue salle voûtée à trois nefs avec des piliers reliés par des arcs qui soutiennent le toit. Des niches, sur les côtés, étaient réservées aux voyageurs, les animaux restant au milieu. Le portail est surmonté d'un tympan, décoré de stalactites.

 Nous poursuivons vers le cimetière de Noradouz, où se trouvent 728 khatchkars, ces stèles sculptées de croix très décorées, de motifs géométriques, d'images du soleil, de la lune, de plantes, d'oiseaux. Elles incarnent la christologie de l'Église apostolique arménienne, en ce qu'elles ne représentent pas la mort du Christ mais sa nature divine, en un arbre de vie. Le plus ancien date de 962. Beaucoup sont à moitié couverts de lichens. Il y a aussi de petits cénotaphes, à moitié enfouis dans l'herbe. Le temps s'est dégagé. Des vieilles femmes essaient de nous vendre leurs tricots ; je regarde du coin de l'œil un joli châle en mohair, d'une grande finesse, mais d'une vilaine couleur grise. Il y a des chaussettes, mais certaines ne sont certainement pas faites à la main.

 Ultime arrêt au petit monastère de Hayravank, sur la rive occidentale du Lac de Sevan : une petite église ronde à quatre absides intérieures, avec un gavit à l'abside occidentale, avec des khatchkars insérés dans le mur.

 Après un dîner très quelconque, nous arrivons à l'hôtel Blue Sevan, ancien hôtel soviétique un peu fatigué mais correct, dont nous prenons des photos pour Maman.

Mercredi 13. Le PDDM est à la hauteur de l'hôtel, sommaire, mais suffisant malgré les récriminations de certains. Départ à 9h pour le monastère de Sevanavank ; fondé au IXe siècle par la princesse Mariam, reconstruit au XVIIe siècle et très restauré en 1957. Le monastère a été construit sur une île, devenue presqu'île avec l'abaissement du niveau du lac. On y monte par des escaliers, 250 marches pas trop raides heureusement et en plusieurs volées. Il y a deux églises, Sourp Astvatsatsine et Sourp Arakélots (Saints Apôtres), qui appartiennent actuellement au séminaire Vazkenian. Le paysage est magnifique, avec les eaux bleues du lac en arrière-plan, sous un grand soleil.

 Dans l'église Sourp Astvatsatsine, il y a un très beau Khatckar du XVIIe siècle, avec une crucifixion au centre et, en dessous, le Christ retirant les âmes des enfers : il tient un personnage (Adam ?) de la main droite et celmui-ci, à son tour, tire un autre personnage (Eve ?) ; le Christ est représenté avec des nattes au-dessus des oreilles, symbole de sa naissance juive (et pas de sa noblesse !). Les yeux sont très byzantins, du moins pour moi, mais mongols pour Gohar. La porte occidentale (l'original, du XIIe siècle, est au Musée d'Erevan) est sculptée comme un khatchkar. Gohar oublie de nous parler de la porte méridionale, plus belle, et à laquelle nous ne faisons pas attention.

 Comme toutes ces églises, celle-ci est assez sombre, éclairée seulement par une (ou trois) petite fenêtre derrière l'autel, et un oculus au sommet de la coupole.

 Des khatchkars sont dressés dans les ruines.

 Il y a beaucoup de fleurs, en particulier des coquelicots magnifiques, très gros et d'un rouge profond (Papaver commutatum, ou Coquelicot Coccinelle). Nous allons jusqu'au bout de la presqu'île. Le lac est superbe, deux fois plus grand que le Lac Léman, mais deux fois moins grand que le Lac de Van, qui est en Turquie.

 Nous allons ensuite à Gochavank, un ancien monastère fondé au XIIe siècle et restauré après 2000, aujourd'hui désaffecté bien que l'une des églises serve toujours. A l'entrée du site, une belle statue de son fondateur, le juriste Mkhitar Gosch (1120-1213 env.), nous accueille. Il y a trois églises, Sourp Astvatsatsin, complétée d'un gavit, Sourp Grigor  et Sourp Grigor Lousavorich (Grégoire l'Illuminateur), avec un superbe tympan sculpté en dentelle. Une tour-clocher abritait la bibliothèque avec, curieusement, une chapelle au premier étage. Les oiseaux volent et nichent partout, y compris dans les églises.

 Depuis que nous avons rejoint le Lac Sevan, il y a de plus en plus de curios à l'entrée des sites. Je m'attarde à regarder des tissus, très beaux ; à ma demande (relayée par Gohar), la marchande me découpe un morceau qui me permettra de faire une belle reliure.

 Nous déjeunons chez l'habitant, avec de délicieuses aubergines farcies. Le sandwich local est très simple : un morceau du pain local, qui ressemble à une crêpe, du fromage, des herbes diverses et variées, aneth, cerfeuil, basilic, tige d'oignon. On roule le tout et on mange. C’est très bon.

 Nous nous arrêtons à Dilidjan, faux vieux village sans intérêt, à part un ravissant petit oiseau non identifié, Deuxième arrêt à Vanadzor, chez un sculpteur de Khatchkars. Il sculpte du tuf, une pierre tendre dont la couleur varie avec la profondeur d'extraction, du blanc au rouge ou au noir, et qui durcit à l'air libre. Son travail est impressionnant mais les petits khatchkars qu'il propose sont moches.

 Nous arrivons à l'hôtel à 18h15. Le chauffeur a bien du mérite car la route, en travaux, est particulièrement difficile.

 Jeudi 14.

 Nous commençons par Le site d'Akhtala est un ancien site fortifié. Il s'y trouve une forteresse, en ruines, et une église, Sourp Astvatsatsin, toujours en activité. De la forteresse, perchée sur une butte entourée de gorges, ne subsistent en fait qu'une partie des remparts et la tour de l'entrée, ainsi qu'un bâtiment en ruines et des arcades semi-enterrées. La datation est imprécise, comme la plupart du temps, entre le Xe et le XIVe siècle. L'église, de la même période, conserve de très belles fresques du XIIIe siècle, qui manquent cruellement de travaux de restauration. Certains personnages ont des yeux byzantins, d'autres des yeux plus bridés. La fresque de l'abside représente la Cène, avec une double représentation du Christ : à gauche, il donne le pain à l'apôtre Pierre ; à droite, il présente le calice à l'apôtre Paul. Certaines inscriptions sont en grec, d'autres en arménien. La plupart des saints sont figurés derrière une barrière en métal ; Gohar m'affirme, à propos de l'un d'eux, qu'il s'agit de Saint Siméon le Stylite, et en effet, j'arrive à déchiffrer son nom. Mais pourquoi sont-ils si nombreux à avoir cette barrière devant eux ? Le bleu est très beau, à base de lapis-lazuli.

 Je manque m'étrangler quand j'entends Gohar dire, sans rire, que l'église contenait la croix qui fut utilisée par Jean le Baptiste pour baptiser Jésus !

 Sur le chemin d'accès du site d'Akhtala, une gamine me vend un morceau de chalco-pyrite. Il y a des mines de cuivre dans la région, certaines encore en activité. Sur l'esplanade qui sépare la forteresse de l'église, une sculpture en forme de double anneau dans laquelle il faut passer en mettant les pieds dans un certain ordre pour se porter chance.

 Nous poursuivons par le monastère de Haghpat, dont l'église principale est dédiée au Saint-Signe (Sourp Nshan). Comme les autres, il a été fondé au Xe siècle, puis détruit et reconstruit plusieurs fois avant d'être restauré après 1953. Il y a eu là 500 moines, paraît-il. Où logeaient-ils ? C'était encore un important centre d'études, avec un scriptorium et une bibliothèque. La pièce qui est censée être cette bibliothèque comporte, au sol, des trous, comme si on y avait scellé d'énormes urnes de pierre. En fait, d'après le site de l'Unesco, il s'agissait du réfectoire et ces urnes servaient au stockage des provisions, grains, huile ou vin. L'église du Saint Signe conserve une fresque très abîmée dans l'abside.

Il y a deux autres églises, dédiées à Saint Grégoire et à la Sainte Mère de Dieu, et une étonnante tour-clocher, à l'écart. A l'extérieur de l'église Sourp Nshan, un bas-relief, très haut, montre les rois Smbat II et Gourgen Ier Bagratouni, les constructeurs, présentant une église miniature.

Je trouve une petite croix en bois pour la crèche à la boutique de souvenirs.

 Le restaurant est une cantine à touristes mais de bonne qualité. Deux musiciens nous accompagnent au synthé et à la clarinette. Edmond et Georges, deux des Arméniens du groupe, sont déchaînés, chantent et dansent avec les musiciens.

 A Sanahin, nous commençons par le Musée Mikoyan. C'est si peu intéressant que je ressors pour m'asseoir à l'ombre. Ce n'est pas très gentil pour Gohar mais entendre chanter la gloire des frères Mikoyan, amis et complices de Staline, sous prétexte qu'il était arménien, très peu pour moi.

 Le monastère de Sanahin, très haut (31 m), est défiguré par des ferrailles restées en place après la restauration qui, en Arménie, ressemble fort à la technique chinoise : on refait quasiment du neuf. L'église est désaffectée, pour le plus grand bonheur des hirondelles. Pour une fois, l'église est assez lumineuse, ce qui permet d'apprécier son architecture intérieure.

 Vendredi 15.

 Départ à 8h. En arrivant au col du Spitak (2450m), on a une vue superbe sur le mont Aragats (4095m). Gohar étant, une fois de plus, au téléphone, je réclame (assez bruyamment) un arrêt photo. Arthur a de bons réflexes, et il y a de la place pour garer le car.

Gohar nous fait un long discours sur les Yézidis, dont la religion est un mélange d'Islam soufi et de christianisme, sur fond manichéen. Ils sont installés en Arménie depuis deux siècles, mais "ils ne sont pas Arméniens, seulement Yézidis".

Nous nous arrêtons dans un supermarché, où le rayon  de vodka est impressionnant. J'achète une plaque de chocolat, qui est très bon.

Plus loin, le car s'arrête sur un site où sont des sculptures des lettres de l'alphabet arménien, de divers saints, ainsi qu'une croix faite de 1717 petites croix, une pour chaque année depuis la christianisation de l'Arménie (on en ajoute une chaque année). Les Arméniens sont, comme les Juifs, obsédés par le passé et quelque peu paranoïaques : tous les problèmes sont dus aux Turcs ou aux "oligarques qui ont pillé le pays après l'indépendance, c'était mieux à l'époque soviétique". Lénine serait content d'entendre ça !. Pourtant, l'Arménie, même à l'époque de ces fameux oligarques, avait déjà une croissance économique de l'ordre de 10%.

 La route est très longue et tortueuse mais nous finissons par arriver au Fort d'Amberd, qui fait partie d'un ensemble de fortifications construites tout autour de la plaine de l'Araxe au XIe ou XIIe siècle et abandonnées au XIVe. L'église a été restaurée après 1970 mais pas la forteresse : les Arméniens ne peuvent pas tolérer qu'une église tombe en ruines. Elle est desservie, d'ailleurs, et je me demande bien où vivent les prêtres. Le site est très beau, Il y a toujours ces énormes coquelicots, de véritables champs à plusieurs reprises, c'est un bonheur de photographe.

 Nous déjeunons encore chez l'habitant, ce qui est très agréable. J'y achète un petit paquet de fruits secs, assez quelconques, d'ailleurs.

 Retour à Erevan pour visiter le Musée Historique où on ne peut pas faire de photos. Dommage. Et je ne trouverai pas grand-chose sur Google.

 L'hôtel est juste à côté du Marché du Vernissage. Malgré les belles affirmations de Gohar, quand nous y allons à 18h30, la plupart des étalages sont vides. Et il y a plus de bibelots moches que de véritables objets d'artisanat. Une boutique, tout de même, vend des objets en obsidienne ; on insistera demain pour y arriver avant la fermeture.

 Samedi 16. Départ à 8h30 pour le Temple de Garni. En route, Gohar nous explique qu'en Arménie, le dragon est le gardien de l'eau et qu'il y a encore souvent des sculptures de dragons près des fontaines… Nous n'en avons vu aucune, malheureusement.

Garni est un joli petit temple du Ier siècle, plus romain que grec, hélas, construit par un des nombreux roi Tiridate et dédié à Mithra ou Hélios. Détruit au XVIIe siècle par un séisme, il a été reconstruit en 1970 avec les pierres trouvées sur place, plus quelques autres. Tout est en basalte. Un escalier de neuf très hautes marches amène au sanctuaire, entouré de 24 colonnes ioniques avec les chapiteaux ioniques à la décoration assez lourde. A l'extérieur, une frise de têtes de lion, assez grossières, taillées dans le même basalte dur. De l'herbe pousse sur le toit… Sur les pierres de l’entrée, entre des inscriptions et des bas-reliefs, il y a des inscriptions arabes mentionnant la prise de la forteresse et la conversion du temple en mosquée. Le complexe de la forteresse, résidence des rois arméniens, comprenait des édifices palatins, des logements pour la garnison de la forteresse et d’autres locaux, tous disparus de nos jours, sauf des ruines de thermes du IIIe siècle, en piteux état.

 Nous prenons des voitures individuelles pour descendre dans la gorge voir les orgues basaltiques. Le chemin bat des records tellement il est épouvantable, Alain se suspend quasiment à la poignée au-dessus de sa tête et Christian en ressort moulu, mais le spectacle vaut le coup d'œil. Dans cette région très volcanique, il y a des orgues basaltiques à plusieurs endroits (au pied d'Amberd, par exemple). Il s'agit d'une formation géologique composée de colonnes régulières qui résultent de la solidification et du refroidissement d'une mince coulée basaltique peu de temps après son émission. La partie inférieure, qui se refroidit ou s'assèche plus lentement, se fracture de la surface vers la profondeur sous formes de prismes plus ou moins réguliers. Ces formations géométriques irrégulières semblent prêtes à nous tomber sur la tête. Le spectacle manque de soleil, dommage.

Des hirondelles s'abreuvent dans une flaque, photo !

 Déjeuner à Garni, où deux femmes préparent et cuisent le pain-crêpe local, le Lavash, très bon quand il est chaud et croustillant mais qui tourne vite au caoutchouc en refroidissant.

En allant aux toilettes, alors que je commence à défaire ma ceinture, j'entends un frottement et je vois un serpent se glisser sous la porte, gris, un mètre environ ! Je n'ai pas eu le temps de voir sa tête pour vérifier s'il s'agit d'une vipère mais je n'ai guère envie de vérifier. Je m'écarte le plus possible et dès qu'il passe vers le mur opposé, je ressors. Le propriétaire, alerté, retrouve la couleuvre et l'envoie promener dans les hautes herbes à côté de la terrasse.

Le déjeuner est bon mais un peu décevant. La vue est superbe et on aperçoit le temple de Garni depuis la terrasse.

 Nous gagnons ensuite le Monastère de Gueghard, semi-troglodytique, qui était autrefois un monastère florissant, une réserve de manuscrits, une université et un lieu de pèlerinage important. La grande partie des structures troglodytiques date du début du XIIIe siècle. Les structures extérieures ont été reconstruites à plusieurs reprises. Le sépulcre des Prochian renfermait les tombeaux de la famille Prochian, principaux bienfaiteurs. Un bas-relief représente deux lions au-dessus d'un aigle tenant dans ses serres un mouton. L’aigle et le mouton font partie des armoiries de la famille Prochian. Le gavit est situé près d’une source dans la grotte qui était un lieu de culte païen, la source est considérée comme miraculeuse.

Il y a un monde fou, parce que le monastère est toujours un lieu de pèlerinage. Dans une chapelle entièrement creusée dans la roche, il y a une très belle chorale de femmes dont les voix se répercutent sur les parois.

En revenant vers Erevan, Gohar nous explique que les moutons qu'on voit parqués près des maisons servent à faire des sacrifices à des occasions particulières, bonnes ou non, mariages, deuils, maladie grave. L'église officielle s'y oppose en vain.

 Visite du Matenadaran. Beaucoup de manuscrits sont bien décevants par rapport aux manuscrits français ou européens. On ne peut pas faire de photos sans payer, et comme les manuscrits sont sous vitrine, les résultats sont douteux. Mais Google est mon ami...

 En rentrant, nous retournons au Vernissage où je trouve une jolie boîte en obsidienne : le couvercle est en obsidienne translucide, qu'on ne trouve qu'au pied du Mont Ararat. Après quoi, nous allons visiter la distillerie de "cognac" arménien, qui n'a rien à voir avec du cognac. C'est un bon marc de raisin, rien de plus, mais la visite est amusante.

 Dîner dans un "restaurant typique" où nous faisons le plus mauvais repas de tout le séjour : la viande, un espère de "cordon bleu", est tellement écœurante que deux personnes seulement la mangent (et Gohar n'est pas là pour écouter nos doléances). Trois filles exécutent des danses folkloriques avec de jolies robes aux longues ceintures.

 Nuit brève. Lever à 3h, avion à 5h50, escale à Kiev, arrivée à Paris à midi. Les RER aussi font grève et nous devons donc changer de RER à la Gare du Nord pour prendre enfin le métro. Le train, pour couronner le tout, a 40 mn de retard.

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