Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
maman-en-retraite
10 avril 2020

Les secrets de La Gloire de l'Empire (Jean d'Ormesson)

 

L'édition utilisée est celle de Gallimard, Folio, 1971, en 2 volumes, 692 p.

Le chiffre indiqué à droite est celui de la page concernée.

Les citations du livre qui sont de pures inventions, en particulier celles de Robert Weil-Pichon ou de Sir Allan Carter-Benett, n'ont pas été relevées ; seules sont notées celles qui sont des reprises d'auteurs connus, avec, dans la mesure du possible, la référence au texte d'origine et l'indication, s'il y a lieu, des modifications faites par Jean d'Ormesson.

Les citations et les notes faisant référence à Juste Dion sont laissées de côté (sauf la première), ainsi que celles sur lesquelles il n'y a aucun commentaire à faire, telle, par exemple, la fin de la note de la p. 592.

Certains événements sont facilement identifiables. D'autres sont sujets à interprétation, de même que certaines expressions, ou l'identification d'ouvrages cités. Les interprétations n'engagent que moi, et peuvent bien entendu être sujettes à discussion.

  

9       "L'histoire est un roman qui a été, le roman est de l'histoire qui aurait pu être".

  • Les Frères Goncourt, Journal, 24 novembre 1861.

"La historia, madre de la verdad ; la idea es asombrosa".

  • ·         Jorge Luis Borges, Pierre Menard, autor del Quijote. In Ficciones, 1944.
Chapitre I                                         

17     "l'âge et le chagrin l'avaient approché de l'imbécile".

  • Citation extraite de Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon…, Paris, H.-L. Delloye éditeur, 1840, tome V, chapitre CXV, p. 252. Cette remarque est faite à propos de M. de Chamilly, à l'occasion de sa nomination au titre de Maréchal de France en 1703.

 

23.    "On verra plus loin le rôle inouï joué par un historien comme Juste Dion, par un poète comme Valerius, par un grammairien comme Logophile".

  • Juste Dion est un "cocktail" d'historiens gréco-latins et humanistes : Tacite (58-120), auteur des Histoires et des Annales, et Thucydide pour le style ; Tite-Live (59 av. J.-C.-17, auteur d'une Histoire Romaine) et Hérodote (480-425 av. J.-C., auteur des Histoires), pour le détail et les anecdotes ; Dion Cassius (155-235, auteur d'une Histoire Romaine) et Juste Lipse (1547-1606, historiographe du roi Philippe II) pour son nom, et d'autres encore certainement.
  • Valerius est probablement Virgile (70-19 av. J.-C.), poète latin, auteur de l'Enéide, des Bucoliques et des Géorgiques.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Virgile

  • Logophile, signifie "bavard, qui aime parler"

 

24.    "Une secte assez puissante de prêtres originaires de Syrie finit par voir dans le langage non seulement l'image mais l'essence même de l'absolu, et à confondre dans un même culte, annonciateur du monothéisme, le Verbe et une hypostase privilégiée de la divinité…"

  • Il s'agit de l'incarnation du Verbe dans la personne de Jésus-Christ, Fils de Dieu. ("Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu… Et le Verbe s'est fait chair", Evangile selon Saint Jean, chap. 1, 1 et 14).

 

Chapitre II

28.    "On sait qu’après la découverte des ruines d’Onessa par Hiram Bingham et par le fils, enrichi dans les affaires, d’un pasteur du Meklembourg qui s’appelait Schliemann…".

  • Hiram Bingham (1875-1956) découvrit la cité de Machu Pichu en 1911.
  • Heinrich Schliemann (1822-1890) découvrit les ruines de Troie (1870), Mycènes (1874), etc.

         Note. "Sur les origines de l'Empire, la meilleure étude reste Edward Gibbon : The Rise of the Empire. On pourra lire aussi […] l'amusant ouvrage de C.W. Ceram : Des dieux, des tombeaux, des savants, Plon, 1952…"

  • Edward Gibbon (1737-1794) a écrit Decline and Fall of the Roman Empire (Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain), publié en français en 1795, réédité chez Robert Laffont, coll. Bouquins, en 1983.
  • C.W. Ceram, Des dieux, des tombeaux, des savants, Paris, Plon, 1952.

 

29.    "Ce n’est pas l’idée de bonheur qui est neuve dans le monde…".

  • Référence à Saint-Just (1767-1794) : "Le bonheur est une idée neuve en Europe", discours à l'Assemblée du 3 mars 1794 (13 Ventose An II).

Cf. https://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-10892.php

         "Le premier prince d’Onessa, nous ignorons son nom. Les uns l’appellent

Kanabel, les autres Protus, d’autres encore Tarkinus ou Hvotan".

  • Kanabel : faut-il rapprocher le nom de Abel ? Ou même d'une déformation de Caïn-Abel ?
  • Protus : vient probablement de Protos (grec), "premier".
  • Tarkinus : Tarquin. Deux rois de Rome portèrent ce nom, Tarquin l'Ancien (616-578 av. J.-C.) et Tarquin le Superbe (535-509 av. J.-C.).
  • Hvotan : Wotan, autre nom du dieu germanique Odin.

         Note : "On consultera sur ce point l'excellent article de Max et Moritz Struwwelpeter dans Zeitschrift für Geschichtswissenschaft und historische Forschung, Berlein, t. XXII, p. 722-791".

  • Struwwelpeter : Der Struwwelpeter (traduit par Pierre l'Ebouriffé ou Crasse-tignasse) est un livre de comptines du Dr Henrich Hoffmann (1809-1894).

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Der_Struwwelpeter.

  • Zeitschrift für Geschichtswissenschaft und historische Forschung : il existe deux revues, Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, mensuel historiographique allemand fondé en 1953, et Zeitschrift für historische Forschung, revue trimestrielle centrée sur le bas Moyen-Age.

 

30     "L’Onessiade de Valerius en constituera sans doute le monument le plus achevé".

  • L'Onessiade est probablement l'Enéide, de Virgile, traduite par l'Abbé Delille (1738-1813), Robert Brasillach (1909-1945). Les autres noms cités sont ceux de traducteurs ou poètes : Burnouf (1775-1844), philologue français ; T.S. Eliot (1888-1965-, poète et dramaturge américain ; Serguei Essénine 1895-1925), poète russe ; Vladimir Maïakovski (1893-1930), poète et dramaturge soviétique ; Heinrich von Kleist (1777-1811), poète et dramaturge allemand ; Rainer Maria Rilke (1875-1926), écrivain et poète autrichien.

Mais l'Onessiade pourrait être aussi l'Illiade d'Homère…

 

31     "Le fleuve était l'Amphyse et la Ville était née".

  • Amphyse : coléoptère du Brésil et du Chili. L'Amphyse pourrait être soit le Tibre, soit le Nil.
  • La Ville semble être une transposition de Rome, mais pourrait rappeler aussi Alexandrie (voir la description de la p. 410). Constantinople semble peu probable, aucune allusion n'étant faite à la situation géographique très particulière de cette ville.

 

34.    "Archimandrite découvre, indépendamment des Arabes, les rudiments théoriques de l'algèbre…"

  •  Archimandrite est Archimède (287-212 av. J.-C.), physicien, mathématicien et ingénieur grec.

Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Archim%C3%A8de

         "Herménide et Paraclite lancent presque simultanément leurs deux écoles rivales de physique et de métaphysique".

  • Herménide est Héraclite, philosophe grec de la fin du Vie siècle avant J.-C. Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclite
  • Paraclite est Parménide, philosophe grec de la première moitié du Ve siècle avant J.-C.).

Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Parm%C3%A9nide.

Voir aussi, sur ces deux philosophes, Jean d'Ormesson, C'est une chose étrange à la fin que le monde, Paris, Robert Laffont, 2010, p. 47 et ss.

         Note 1 : "La meilleure introduction… est l'ouvrage un peu démodé mais classique de Bertrand Russell : Hermenides and Paraclitus, Oxford University Press, 1936.

         Note 2 : "Voir l'Histoire de la Philosophie de l'Encyclopédie de la Pléiade, sous la direction de Raymond Queneau, t. I, p. 117-118 et 123-126.

  • L'Histoire de la Philosophie de l'Encyclopédie de la Pléiade a été publiée sous la direction de Brice Parain (1897-1971). Raymond Queneau (1903-1976) est un romancier et un humoriste, auteur en particulier de Zazie dans le métro.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Queneau

 

35.    Note. "Dans la collection Les Grandes Œuvres de l'histoire, où ont été publiés notamment L'Iliade et la Grèce… vient de paraître : L'Empire de l'Aigle et du Tigre.

  • Ni la collection ni les titres cités n'existent.

         "Mais sous la violence et la maladresse, déjà s’annonce le souffle des chefs d’œuvre à venir, la gloire des Ménalque et des Polyphile".

  • Ménalque pourrait être Sophocle (495-406 av. J.-C.), Eschyle (525-456 av. J.-C.), Euripide (480-406 av. J.-C.).
  • Polyphile pourrait être Térence (190-159 av. J.-C.), dramaturge comique latin.

         "Pomposa ne désarme pas"

  • Pomposa et les princes-marchands sont la transposition à la fois de Venise et de Carthage.

 

 

 

Chapitre III

41     Note : "Voir Marquis de Custine : Choix de lettres sur l'Empire et René Grousset : Les Voyageurs orientaux dans l'Empire avant Basile le Grand.

  • Astolphe Louis Léonor, marquis de Custine (1790-1857), écrivain et voyageur, auteur en particulier de Mémoires et voyages, ou lettres écrites à diverses époques, pendant des courses en Suisse, en Calabre, en Angleterre et en Écosse, Paris, 1830, rééd. Mercure de France 2012. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Astolphe_de_Custine
  • René Grousset (1885-1952), historien français spécialiste de l'Asie, membre de l'Académie Française, auteur de L'Empire des Steppes, Paris, Payot, 1965.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Grousset

 

44.    "Le prince qui régnait – de nom au moins –  sur la Ville s’appelait alors Nephaot".

  • Noter que "Nephaot" est l'anagramme de Phaeton, fils du dieu Phoebus Apollon, qui, ayant emprunté le char du soleil, incendia la terre et fut foudroyé par Zeus.

         "Aspasie, la maîtresse d’Arsaphe, fut mise dans le secret."

 

48     "Il lui apportait, selon une ancienne coutume de Bactriane, signalée encore au XVIIe siècle par les relations de voyage de Tavernier et de Chardin, un peu de terre et un peu de sel pour lui déclarer son amour".

  • Aucune référence à une telle coutume trouvée. Mais il est écrit dans la Bible, Lévitique, 2, 13 : "vous mettrez du sel sur chaque offrande tirée de la terre… [le sel] représente l'alliance que Dieu a établie avec vous".
  • Bactriane : région à cheval sur les États actuels d'Afghanistan, du Tadjikistan, et de l'Ouzbékistan.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bactriane

  • Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689), voyageur et pionnier français du commerce avec l'Inde. Cf. Les Six Voyages de J.-B. Tavernier en Perse et aux Indes, Paris, Gérard Monfort, 2004.
  • Jean Chardin (1643-1713), voyageur français, connu pour ses voyages en Perse. Cf. Dirk Van Der Cruysse, Chardin le Persan, Paris, Fayard, 1998.

         Note : "Différents voyageurs rapportent que la coutume subsiste encore aujourd'hui dans la région située entre Douchanbé (l'ancien Stalinabad) et Mazar-i-Shérif (Cf. The New Yorker du 22 janvier 1967)."

  • Douchanbé : capitale du Tadjikistan.
  • Mazar-i-Shérif : Mazâr-e-Charîf, quatrième plus grande ville d'Afghanistan, capitale de la province de Balkh.
  • The New Yorker : magazine américain, publié depuis 1925. Pas de référence trouvée.

 

53.    "Je suis au désespoir et me trouve ridicule de pleurer depuis hier. Quelle trahison ! Je voudrais bien me plaindre à Dieu d'avoir fait si légère la tête de nos Français […] Apprenez de moi que ce n'est pas la mode de m'accuser de faiblesse pour un ami. J'en ai beaucoup d'autres, comme dit M. de Bouillon, mais je n'ai pas celle-là. Je suis folle d'Arsaphe et d'Héloïse et je voudrais que tout cédât au génie de Corneille

         "M. le Prince avait rapporté à Monseigneur, qui le raconta à Mme de Saint-Simon devant une poignée de gens de robe et de plume, que le plus grand nombre, c'est-à-dire les sots, avaient culbuté la pièce… et que, malade de honte et de dépit […] le bonhomme Corneille […] opinait […] que jamais son style n'avait mieux volé partout en sondant les âmes, les mœurs du temps et le génie des monarques."

  • Les Mémoires du duc de Saint-Simon commencent en 1693, soit neuf ans après la mort de Corneille.
  • L'expression "le plus grand nombre, c'est-à-dire les sots" se trouve dans l'année 1711, à propos de la mort de Monseigneur. Cf. Mémoires complets et authentiques de M. le duc de Saint-Simon…, Paris, H.L. Delloye, 1840 (tome XV, p. 241).
  • Saint-Simon s'applique à lui-même l'expression "malade de honte et de dépit" à propos de l'élévation de M. de Villars au rang de duc et pair (Mémoires…, op. cit. tome 17, p. 36).
  • L'expression " les mœurs du temps et le génie des monarques" se trouve dans le tome XXIV des Mémoires (op. cit.), p. 210.
  • Noter que l'expression "le bonhomme Corneille" était habituelle à la cour. Cf. Mémoires du Marquis de Dangeau, Septembre 1984, note à propos du jeudi 5.

 

54     "La découverte en 1953, par le professeur Ritter, dans les Archives de la Sublime Porte, d'un manuscrit arabe du XIVe siècle…"

  • aucune trace d'un archéologue ou d'un historien du nom de Ritter. Notons qu'une partie des Manuscrits de Qûmran ont été découverts en 1953. Voir les explications de la p. 228.

"On sait en effet que l'œuvre de Juste Dion ne fut retrouvée, presque simultanément, par Robert Estienne et Amyot, dans deux monastères des Flandres et de la basse Saxe, qu'en 1552 et 1557".

  • Si on admet que Juste Dion a Tacite pour modèle, les manuscrits de Tacite furent retrouvés en 1429 et 1510 par Gian Francesco Poggio, dit Le Pogge (1380-1459), écrivain et humaniste florentin. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Poggio_Bracciolini et

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/TAC/Notice1.html

  • Robert Estienne (1503-1559), imprimeur français.
  • Jacques Amyot (1513-1593), traducteur et évêque.

 

57.    "Je vous ai fait prier de ne me plus revoir,

Seigneur : votre présence étonne mon devoir ;

Et ce qui de mon cœur fait toutes les délices

Ne saurait plus m'offrir que de nouveaux supplices…"

  • In : Pierre Corneille, Suréna, Gallimard, coll. Folio théâtre, 1999, acte I, scène 3 (avec une coupure de quatre répliques entre la deuxième et la troisième).

 

 

Chapitre IV

62     Note. "Sur la prostitution sacrée à l'époque d'Arsaphe et de Basile le Grand, on lira avec intérêt le chapitre VII de l'ouvrage de H. Baer et Ph. Faure : Les Courtisanes dans la société, Ch. Bourgeois, 1967."

  • Aucun livre de ce titre dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale.
  • Aucun auteur historien ne porte l'un ou l'autre nom.

 

63     Note. "Voir Montesquieu : Cahiers, CXXI et L'Esprit des Lois, chap. VII ; Voltaire : Correspondance générale, Lettres LXXII et DXXI ; et l'allusion célèbre de Stendhal – qui vise autant la Rome des papes que les prêtres de l'Empire – dans sa lettre à Balzac du 30 octobre 1840."

Cf. http://www.maremurex.net/stendhal2.html

 

64.    "il va jusqu’à poignarder son cheval préféré à l’approche d’une interminable plaine hérissée de pierres, sans arbres ni sources, qui s'étend à perte de vue et où ses soldats semblent vouloir hésiter à s'engager à pied."

  • C'est probablement une allusion à Alexandre le Grand qui, au retour de l'Inde traversa avec une partie de son armée des terres désertiques et "marchait cependant à pied à la tête de son infanterie, pour rendre moins insupportables aux soldats les fatigues qu'il partageait." Cf. Paul Faure, Alexandre, Paris, Fayard, 1985, p. 119, qui reprend Arrien, Anabase ou Expéditions d'Alexandre, Livre 6, chap. 7.

 

67.    "Les Bogomil, les Labianus, les Odier remplacent les Herménide et les Paraclite".

  • Bogomil : prêtre bulgare du Xe siècle.
  • Labianus : peut-être une déformation de Labienus (98-45 avant J.-C.), général romain compagnon de Jules César.
  • Odier : peut-être une déformation d'Ogier, dit le Danois, personnage des chansons de geste du Cycle de Charlemagne

 

68     Amphibole. Voir explications de la page 122.

 

69.    "Bogomil établit un réseau de routes qui constituera un des legs majeurs du gouvernement d'Arsaphe".

 

70     Note. "Voir notamment : Routes, paysages, économie dans Diogène, n° 208, été 1963 et Politique des communications. Un exemple : l'Empire avant l'Empire in Diogène, n° 229, automne 1968."

  • Jean d'Ormesson a travaillé plus de quarante ans à la revue Diogène, du titre de rédacteur en chef adjoint à celui de président de la revue.
  • Créée en 1952 et trimestrielle, la revue Diogène n'avait publié que72 numéros au début de 1971. Le numéro de l'hiver 1963 est le 44, celui de l'automne 1968 est le 63. Ni l'un ni l'autre n'abordent le problème des routes et communications. Cf.

http://www.gallimard.fr/searchinternet/advanced/(sort)/date_asc?collection=408&SearchAction=OK

 

71     "[…] toute une immense région de vignobles et de blés entre Aquilée, Evcharisto et Parapoli voit ainsi décupler ses ressources et sa richesse."

  • Aquilée : ville du nord-est de l'Italie, fondée en 181 av. J.-C., qui fut, à l'époque de l'empereur Auguste, une des villes les plus importantes de l'Empire romain et dont la splendeur était comparée à Rome. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aquil%C3%A9e#Histoire
  • Evcharisto, Parapoli : evcharisto parapoli signifie "merci beaucoup" en grec.

         "Les campagnes d'Arsaphe contre les Tatars et les Scythes, celles de Labianus contre les Hobbits, celles d’Odier contre les Khazars et les Kaptchaks restent des modèles du genre"

  • Tatars : ancien peuple turco-mongol qui, aux XIe et XIIe siècles, nomadisait à l'est de la Mongolie.
  • Scythes : ensemble de peuples indo-européens d'Eurasie en grande partie nomades dont l'apogée se situe entre le VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l'Antiquité.
  • Hobbits : Bilbo le Hobbit, de J.R.R. Tolkien, paru en anglais en 1937, a été traduit en français en 1969. Le Seigneur des Anneaux, paru en anglais en 1954-55, a été traduit en français en 1972-73.
  • Khazars : peuple semi-nomade turc d’Asie centrale, dont l'existence est attestée entre le VIe et le XIIIe siècle.
  • Kaptchaks : peuple turcophone semi-nomade de la région du fleuve Kouban, appelés aussi Quiptchaks ou Coubans, progressivement intégrés aux populations d'Europe centrale aux XIIe et XIIIe siècles.

 

 

 

Chapitre V

 

75.    "Le tombeau d’Arsaphe avait été édifié, en marbre noir et blanc, du vivant même de ce prince, dans le grand temple d'Aquilée : il allait rester vide à jamais."

 

76     Note : "Des détails pourraient être trouvés dans Otto Rank : Der Mythus des Todes des Helden, Munich et Vienne, 1909, chap. VI ; dans Oskar Adler : Glück und Ende des Feldherren Arsaphos, Leipzig, 1932 et dans Ucenye zapiski Leningradskogo gosudarstevennogo ordena Lenina Universiteta (ser. istor. nauk), CXI.

  • Otto Rank (1884-1939), un psychologue et psychanalyste autrichien, a effectivement publié en 1909 Der Mythus des Todes des Helden (Le Mythe de la mort du héros).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_Rank

  • Oskar Adler (1875-1955) était un violoniste, physicien et savant ésotérique allemand. Il a écrit Critique of Pure Music (1918 non publié), et The Testament of Astrology (publié en trois volumes en 1935-37, réédité depuis). Aucune trace de Glück und Ende des Feldherren Arsaphos (Bonheur et mort du Seigneur Arsaphe).

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Oskar_Adler

  • Ucenye zapiski Leningradskogo gosudarstevennogo ordena Lenina Universiteta (ser. istor. nauk) : Notes scientifiques de l'ordre de l'Etat de Léningrad de l'Université de Lénine.

 

82     Note : Zeitschrift für Geschichtswissenschaft und historische Forschung. Voir note de la page 29.

 

83     "Basile était fiancé à une princesse de Pannonie, d'une beauté éblouissante et aussi vertueuse que belle, qui s'appelait Ingeburgh".

  • Pannonie : ancienne région d'Europe centrale, à cheval sur l'Autriche et la Hongrie actuelles, entre autres.
  • Ingeburgh : allusion peut-être à Ingeburge de Danemark (1174-1236), épouse de Philippe II, roi de France (1165-1223), qui voulut la répudier au lendemain de son mariage.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ingeburge_de_Danemark

 

84.    "dans les célèbres sonnets que Tybalt allait signer Mercutio da Verona".

  • Tybalt : nom du cousin de Juliette dans Roméo et Juliette, de Shakespeare, pièce qui se déroule à Vérone.
  • Mercutio : personnage de la même pièce, ami de Roméo, tué par Tybalt.
  • Mercutio da Verona : transposition de Pétrarque (1304-1374), poète et humaniste florentin, célèbre pour les 366 sonnets qu'il écrivit en hommage à Laure de Noves (1310-1348), la femme qu'il aimait.

Cf. https://www.herodote.net/Le_premier_humaniste-synthese-523-95.php

 

88     "Pomposa devait faire face, à la même époque, à la plus violente révolte de mercenaires de sa longue histoire".

 

89.    "Au cours d’un banquet offert par le Conseil des Sept, Gandolphe et ses interlocuteurs s'avouèrent sans détours, au milieu des libations et des éclats de rire, leurs arrière-pensées respectives."

  • Conseil des Sept : à Venise le Conseil des Dix fut un des principaux organes du gouvernement de la ville.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_des_Dix

         "Dans la vieille tour du château de Sarmizegethusa, Ingeburg, qui attendait avec impatience les messages venus de Pomposa ou de la Ville…"

  • Sarmizegethusa : cité antique de l'actuelle Roumanie, l'une des six cités fortifiées de cette région inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco.

 

94.    "Un immense banquet réunit dans la plaine, au pied de la forteresse, plus de huit cent prêtres et seigneurs d'Aquilée et autant de dignitaires et de soldats d'Onessa."

  • Il s'agit d'une transposition du "Banquet de Ravenne" (493) au cours duquel Théodoric (455-526), roi des Ostrogoths, fit assassiner Odoacre (433-493) et les Hérules.

Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/493

 

 

 

Chapitre VI

98.    "C'est ici qu'apparaît la grande figure de Thaumas"

  • Thaumas signifie en grec ancien, "le prodigieux" ou "le merveilleux".
  • Thaumas est un personnage de la mythologie grecque, fils de Gaïa (la terre) et de Pontos (l'océan), sans histoire proprement dite.

Cf. https://mythologica.fr/grec/thaumas.htm

 

101.  "Dire non est un honneur dont il faut savoir être digne. La lâcheté n'enfante jamais que des regrets et des larmes. Mieux vaut mourir libre et vaincu qu'esclave et déshonoré."

  • Cette citation est à rapprocher de "Mieux vaut mourir libre que de vivre esclave", de Jean-François Marmontel (1723-1799), dans Leçons d'un père à ses enfants sur la langue française, 1806.

 

102   Note : "L'hypothèse d'un attachement passionnel et même de relations homosexuelles entre Basile et Thaumas a été soutenue avec véhémence, surtout en Angleterre et aux Etats-Unis. Voir sur ce point Algernon Queen : The Sexual Background of a Historical Friendship, Oxford University Press, 1954, et la note de la page 109 ci-dessous."

  • Seul existe l'éditeur.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Oxford_University_Press

Notons toutefois qu'en 1953 a paru un livre d'un certain Algernon Cecil, Queen Victoria and her prime ministers, Londres, Eyre, 1953. Y a-t-il un rapport ?

 

109   "la comédie où Alfred de Musset met en scène Ingeburgh, fille de Liutpold, sous le nom de Théodelinde, fille de Florestan".

  • Peut-être Elsbeth, fille du roi de Bavière, dans Fantasio.

 

 

 

Chapitre VII

 

112   "Basile pouvait répéter à bon droit, selon une de ses maximes favorites, que le cheval de l’empereur portait tout son conseil.

  • Le maréchal de Brézé aurait dit à Louis XI que son cheval était fort car "il porte le Roi et tout son conseil". Voir Louis-Pierre Anquetil, Histoire de France…, Paris, 1839, tome 1, p. 402.

 

116.  "… la victoire décisive, au large du cap Pantama, de la flotte de l’Empire sur les galères des pirates."

  • Peut-être le cap Mycale, où les Grecs remportèrent une grande victoire contre les Perses en -422. Ou la bataille de Lépante, remportée contre les Turcs en 1571.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_cap_Mycale     et https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_L%C3%A9pante

 

118.  Note : "Voir René Grousset : Les Barbares, Payot, 1952".

  • Voir note de la page 41. Il n'y a aucun livre de ce titre dans l'œuvre de René Grousset.

 

123.  "Telle est l'origine de l'expression, courant dans presque toutes les langues du monde : lâcher le renard d’Amphibole".

  • Le renard d’Amphibole pourrait être une allusion ironique à la statue du Lion d'Amphipolis, ville de Macédoine orientale où eut lieu une bataille entre Athéniens et Spartiates en -422. La statue du lion décorait probablement un tombeau.
  • D'autre part, notons que les amphiboles sont des minéraux cristallisés et qu'il existe une plaquette d'Alphonse-François Renard (1942-1903), géologue et minéralogiste belge, intitulée "Les Roches grenatifères et amphiboliques de la région de Bastogne".

         "Monsieur le prince de Bénévent aurait bien dû avoir dans ses armes le renard d’Amphibole".

  •  Napoléon parle à plusieurs reprises de Talleyrand dans le Mémorial de Sainte Hélène mais jamais sous l'appellation de "Prince de Bénévent".

 

124.  "ils accueillirent Thaumas dans la crainte et le tremblement."

  • L'expression "dans la crainte et le tremblement" est tirée de Saint Paul, Epitre aux Philippiens, 2, 12

 

126.  "Faiblesse, où est ta victoire ? Mort, où est ton honneur ?"

  • La phrase d'origine est : "Mort, où est ta victoire ?", Saint Paul, Première épitre aux Corinthiens, 1, 55.
  • La mort de Thaumas ressemble à celle de l'archevêque Thomas Beckett (1118-1170), assassiné dans la cathédrale de Cantorbéry alors qu'il célébrait les Vêpres.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Becket

 

 

 

Chapitre VIII

 

127   "Le Siège de Balkh".

  • La ville de Balkh (ou Bactres), dans l'actuel Afghanistan, était déjà une ville ancienne à l'époque d'Alexandre le Grand. Elle fut assiégée de nombreuses fois, entre autres en 1370 par Timour, un général de Tamerlan, puis par les Uzbecks en 1525.
  • En anglais, l'expression "siège de Bactra" (antique nom de Balkh) désigne une résistance acharnée.

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Siege_of_Balkh_(1370)

 et http://www.historyofwar.org/articles/siege_balkh_1525.html.

 

130.  Note : "Voir Comte de Sainte-Amarante : "Lettres d'amour et d'affaires : Ingeburgh, Thaumas, Hélène", La Revue des Deux Mondes, avril 1879, et Nico Epistolos : La Correspondance politique de Thaumas, vol. II, p. 87-89, Annales de la Faculté des Lettres de l'Université d'Athènes.

  • Le Comte de Saine-Amarante est un personnage du livre Abel ou les trois frères (Paris, 1820), de Charles Pougens (1755-1833), homme de lettres français.
  • La Revue des Deux Mondes est une revue littéraire française fondée en 1829. Cf. https://www.revuedesdeuxmondes.fr/archives/
  • Il n'existe aucun auteur du nom de "Nico Epistolos" ("épistolos" veut dire "lettre" en grec) mais la Faculté des Lettres de l'Université d'Athènes existe bien.

 

134.  "Il vous plaira pourtant, Madame. Il ressemble à Thaumas".

  • Louis XIII, présentant Mazarin à Anne d’Autriche en 1639 ou 1640, lui aurait dit : "Il vous plaira, madame, il ressemble à Buckingham". Cf. Les Carnets de Mazarin, présentés par Victor Cousin, in Journal des Savants, 1855, p. 705.

 

140.  "Je suis assez jeune pour pouvoir en faire d’autres".

  • Catherine Sforza (1463-1509), assiégée dans sa forteresse de Ravaldino, refusa de se rendre et, comme on menaçait ses enfants, retenus en otage, elle aurait répondu : "Je suis assez jeune pour en avoir d'autres". Cf. Mélanges de philosophie, d'histoire et de littérature, par M. C.-M. de Féletz, Paris, 1930, tome VI, p. 468,

et https://histoireparlesfemmes.com/2018/12/06/caterina-sforza-comtesse-et-femme-de-pouvoir/

 

141   Note : "On trouvera la bibliographie pratiquement exhaustive dans Igor Fedorovsky : Le Héros et le traître. On se reportera aussi avec intérêt, dans le théâtre de Villiers de l'Isle-Adam, à un drame obscur et fort injustement méconnu : Le Procès de Siméon."

 

143.  "Balkh ou un bonheur très bref, ce titre d'une courte pièce d'Apollinaire résume toute l'innombrable littérature…"

  • Guillaume Apollinaire (1880-1918), poète français, n'a rien écrit de ce titre.

         "Lautréamont lui-même […] exalte du même souffle Siméon à la face de vipère et son infernal besoin de cruauté et d’infini."

  • Isidore Lucien Ducasse, dit le Comte de Lautréamont (1846-1870), auteur des Chants de Maldoror, textes très violents. Cf. Œuvres complètes de Lautréamont, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2009.

         Note : "J.-J. Pauvert, Paris, 1969."

  • J.-J. Pauvert avait réédité les œuvres du Marquis de Sade en 1956, ce qui lui avait valu un procès.

 

144   Note : "La preuve n'est pas faite, malgré l'opinion de beaucoup, que ce texte où figurent, sous la violence des invectives, quelques-unes des plus belles pages d'amour de la littérature française, soit d'Aragon".

 

 

 

Chapitre IX

 

155.  "Quand Tourgueniev la parcourt à son tour, bien des siècles plus tard, sur les traces d'Alexis, au printemps de 1847 […] il décrit à Pauline Viardot-Garcia…"

  • Ivan Tourgueniev (1818-1883, écrivain russe, eut une longue liaison avec la cantatrice Pauline Viardot-Garcia (1821-1910). Sa correspondance avec elle a été éditée : Ivan Tourgueneev, Lettres à Madame Viardot, Paris, Fasquelle, 1907. La première lettre date d'octobre 1847.

Cf. http://www.gutenberg.org/ebooks/38335

         Tsarkozy-wilozlaw : ce lieu ne semble pas exister.

         "Et Alexandre Dumas peut encore évoquer à son tour, en 1869 dans une lettre à George Sand…"

  • Il n'y a aucune lettre d'Alexandre Dumas à George Sand pour l'année 1869. Cf. George Sand, Alexandre Dumas père et fils, Correspondance, Paris, Phebus, 2019. Et Claude Schopp, George Sand-Alexandre Dumas, correspondances croisées, 2007.

         Note : "La récente construction du barrage électrique de Novo-Karkaralinsk a profondément modifié toute la physionomie de la région. On trouvera dans la collection du Monde, entre le 2 et le 9 février 1968, sous la signature de Michel Hubert-Michel et sous le titre : "Histoire, milieu, développement", une intéressante série d'études où l'ancien profil de la forêt de Balkh et les souvenirs d'Alexis sont fréquemment évoqués."

  • Novo-Karkaralinsk : Karakaralinsk, ou Karkaraly, se trouve dans l'actuel Kazakhstan, au centre d'un parc naturel. Il n'y a aucun barrage dans la région.
  • Il n'y aucun article du Monde du 2 février 1968 correspondant si peu que ce soit au titre indiqué. Cf. https://www.lemonde.fr/archives-du-monde/02-02-1968/

 

156.  "Freud y trouve, dans le début encore de sa carrière, dans une étude trop négligée…". Note : "Sigmund Freud : Psychopathologie des historischen Daseins, Vienne, 1902. Une traduction de ce texte presque inconnu en France serait la bienvenue."

  • Sigmund Freud (1856-1939) est un neurologue, fondateur de la psychanalyse. Il n'a publié aucun livre en 1902. Le titre (qui signifie à peu près "Psychopathologie de l'existence historique") est à mettre en rapport avec la Psychopathologie de la vie quotidienne, publié en 1901. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmund_Freud

 

157.  "Le Vray Mistère de la destruction de Balkh"

  • Aucun texte de ce nom trouvé.

         Institute for Advanced Studies de la Princeton University.

 

 

 

Chapitre X

169   "Philocrate était grec. Il était né à Mursa… et il était laid". "

  • Philocrate", selon les racines grecques du mot (philos, ami, et cratos, pouvoir, gouvernement), signifie "pouvoir de l'ami, ou de l'amitié".
  • Philocrate est laid, comme Socrate (470-399 avant J.-C.). Cf. Platon, Le Banquet, 215 a-b.

         Note : "Il ne faut pas confondre le port de Mursa en, Asie Mineure avec Mursa sur la Drave, aux confins de l'Illyrie et de la Pannonie, célèbre par la victoire de Constance II sur l'usurpateur Magnence en 351 après J.-C."

  • Seule existe Mursa sur la Drave.

 

175   "D'un même geste, ils leur arrachèrent les huit cœurs et les jetèrent à la foule…"

  • Le sacrifice humain rappelle les rites aztèques. Cf. Jacques Soustelle, La Vie quotidienne des Aztèques, Hachette, 1955, p. 125.

 

176   Note : "La situation des Grecs dans l'Empire était, il est vrai, un peu particulière. Leur qualité d'étrangers était compensée par la communauté de langage entre l'Empire et eux. Les Grecs jouissaient, si on veut, dans l'Empire, d'une espèce de statut d'étrangers privilégiés."

  • C'est la situation des Grecs dans l'empire romain.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ce_romaine

 

177   "Je ne crois qu'au dieu intérieur et inconnu qui se manifeste obscurément dans la raison et dans le cœur (κατά φρενά καί κατά θυμόν)".

  • La citation en grec se trouve dans Homère, à de nombreuses reprises, entre autres Iliade, Chant I, v. 193, Chant IV, v.163, Chant V, v. 671, etc ; et Odyssée, Chant I, v. 294, Chant IV, v. 117, 120, etc.

 

180   Note : "Victor Delbos trouve dans le caractère d'Alexis comme dans celui de Spinoza des traces de cette fluctuatio animi dont l'un et l'autre devaient souffrir cruellement et contre laquelle l'un et l'autre recherchaient le secours de la nécessité et de l'unité. (Voir Les Spinozistes, chap. III, p. 132)."

  • Victor Delbos (1862-1916), philosophe historien français, a écrit Le Spinozisme (Paris, Vrin, 1916), dans lequel, à deux reprises, il parle de fluctuation à propos de l'âme (p. 133 et 135). L'expression latine se trouve dans Spinoza (1632-1677), De Affectibus, scolie de la prop. 23.

Cf. https://spinoza.fr/lecture-des-propositions-xxi-a-xxx-du-de-affectibus/

 

185   Note : "Elles apparaissent, sous le nom classique de positions d'Alexis I, II, III, IV, V, et VI, dans les célèbres classifications des postures érotiques établies par Kraft-Ebing, par Havelock Ellis et par Kinsey."

  • Richard Von Kraff-Ebing (1840-1902) est un psychiatre autrichien, auteur d'une étude sur les perversions sexuelles.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_von_Krafft-Ebing

  • Havelock Elis (1859-1939) est un médecin britannique, l'un des fondateurs de la sexologie.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Havelock_Ellis

  • Alfred Kinsey (1894-1956) est un professeur d'entomologie et de zoologie, auteur de deux études sur le comportement sexuel humain.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Kinsey

 

185-186      "Il crut deviner au-dessus de lui la masse inerte d'un taureau blanc sacrifié."

  • Le rite du sacrifice d'un taureau au-dessus de la tête de l'initié est une référence au rite du "taurobole", associé au culte de Mithra au 1er siècle après J.-C. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Taurobole

 

187   Note : "Plusieurs auteurs nient catégoriquement l'initiation d'Alexis au culte du soleil et voient des textes apocryphes dans les différents témoignages sur lesquels s'appuient au contraire les partisans de l'initiation. L'argument le plus fort des adversaires de l'initiation est l'extinction du culte du soleil à l'époque d'Alexis. La possibilité d'une survie de ce culte dans différents centres religieux a fait l'objet de nombreux travaux d'un caractère parfois polémique. Dans la série "Le Rêve le plus long de l'histoire", où il a publié tant de biographies remarquables, Jacques Benoist-Méchin annonce un volume sur Alexis ou le rêve couronné qui se propose de trancher définitivement le problème de l'initiation d'Alexis au culte du soleil."

  • Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) est un historien français qui a publié, entre autres, sept biographies dans la série " Le Rêve le plus long de l'histoire" : Lawrence d'Arabie, Alexandre le Grand, Cléopâtre, Bonaparte, Lyautey, Frédéric II, Julien l'Apostat.

 

 

 

Chapitre XI

 

189   " O mon âme, n'aspire pas à la vie éternelle, mais épuise le champ du possible"

  • Citation du poète grec Pindare (518-438 avant J.-C.), Pythiques, III, 61-62.

 

190   Note : "Parmi les auteurs qui dénoncent en Philocrate un agent de Basile et de Gandolphe, on trouvera notamment Taine dans ses Etudes d'histoire et de littérature, Renan dans La Réforme intellectuelle, Maurice Barrès dans Le Roman de l'énergie nationale.

  • Hippolyte Taine (1828-1893), est un philosophe et historien français, auteur d'Essais de critique et d'histoire.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippolyte_Taine

  • Ernest Renan (1823-1892) est un philosophe et historien français, auteur entre autres de La Réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel-Lévy frères, 1871.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Renan

  • Maurice Barrès (1862-1923) est un écrivain et homme politique français, auteur de la trilogie Le Roman de l'énergie nationale, Paris, Fasquelle-Juven, 1897-1902.

Cf. http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/maurice-barres

 

193   "C'était, écrit Renan, un ramas inouï de bateleurs, de charlatans, de mimes, de magiciens, de thaumaturges, de sorciers, de prêtres imposteurs. […] Tour à tour serviles et ingrats, lâches et insolents, les Alexandrins étaient le modèle accompli de ces foules sans patrie…"

  • Citation de Renan, Histoire des origines du christianisme, Tome 2, Les Apôtres, Paris, Lévy, 1866, p. 219. Jean d'Ormesson écrit "les Alexandrins" au lieu de "les Antiochéniens" et omet trois mots dans la suite de la phrase ("ces foules vouées au césarisme).

 

195   "Dans une étude célèbre sur Maîtres et disciples, Paul Bourget étudie successivement les rapports de Mentor et Télémaque, d'Aristote et d'Alexandre, de saint Augustin et d'Adéodat, d'Abélard et d'Héloïse, de Descartes et de la princesse Elisabeth, de l'abbé Vautrin et de Rubempré, de M. Hinstin et d'Isidore Ducasse. Il fait une large place, et avec raison, au rôle de Philocrate aux côtés d'Alexis."

  • Paul Bourget (1852-1935), écrivain français dont le roman le plus célèbre s'intitule Le Disciple (Paris, A. Lemerre, 1889).
  • Les duos "maître-disciple" cités ici mentionnent aux côtés de personnages historiques, Mentor et Télémaque, personnages de l'Odyssée, l'abbé Vautrin et Rubempré, personnages de Balzac dans Splendeurs et misères des courtisanes. Monsieur Hinstin fut un professeur d'Isidore Ducasse, nom de Lautréamont.

 

196   "C'est le fameux camée du musée de Dresde, qui représente Alexis, debout dans son char…"

  • ·         Le Camée de Dresde pourrait être une allusion à la Gemma Augustea, qui représente l'empereur Auguste. Ce camée se trouve en fait au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Il est gravé dans une pierre d'onyx à deux couches, blanche et bleu foncé, avec l'empereur Auguste, dans la partie supérieure, assis, torse nu, de profil, le pied sur un bouclier ennemi. En-dessous, deux couples de barbares vaincus et des soldats.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gemma_Augustea.

Le Grand Camée de France lui ressemble beaucoup. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Cam%C3%A9e_de_France

Il existe bien d'autres camées mais ceux qui représentent des scènes sont très rares et aucun ne semble correspondre à la description donnée.

 

197   " Arrosés des boissons les plus recherchées, de vins au mastic, de vins au pouliot, de vins rosat […], on y trouve des saucisses d'huitres, de conques marines, de langoustes et de scilles […] des cervelles d'autruches et de phénicoptères […] et des cires de mulet en guise de cresson et de fenugrec…"

  • Tout le texte est extrait de Jean Lombard, L'Agonie, Paris, Savine, [1902], p. 131-133, roman qui se passe à la cour de l'empereur Héliogabale.
  • mastic : sève d'un arbuste de la famille des lentisques, utilisée comme chewing-gum dès l'Antiquité, aux propriétés thérapeutiques, récolté principalement dans l'île de Chios.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mastic_(gomme_naturelle)

  • pouliot : variété de menthe poivrée.

Cf. https://www.aromatiques.fr/menthes/74-menthe-pouliot.html

  • scille : ou squille. Crustacé appelé aussi "crevette-mante".

Cf. https://doris.ffessm.fr/Especes/Odontodactylus-scyllarus-Mante-de-mer-paon-1892

Cf. https://fr.wiktionary.org/wiki/mulet

  • fenugrec : plante utilisée comme épice.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fenugrec

         Note 1 : "Lampide : Le Dict d'Alexis, trad. E. Taillefert et J. Chenu, Panckoucke, 1847."

  • Lampide : aucun auteur ne porte ce nom.
  • Le Dict d'Alexis : aucun texte ne porte ce titre. Il existe une Vie Saint Alexis, ensemble de poèmes médiévaux dont le plus ancien remonte au XIe siècle, édités par Gaston Paris, Paris, Librairie A. Franck, 1872.

Cf. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33044x/f155.image

  • Emile Taillefert (18…-18…), inspecteur d'académie, professeur au collège royal Saint-Louis en 1846, traducteur de latin.

Cf. https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13481124f

         Note 2 : "Barbey d'Aurevilly : Alcibiade, Alexis, Lauzun, Brummell, ou du Dandysme dans l'histoire."

  • Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889), écrivain et auteur de Du dandysme et de Georges Brummell, Caen, G. Trebutien, 1845.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Barbey_d%27Aurevilly

 

198   Note : "Des esprits aussi divers que Bustos Domecq, Gervasio Montenegro, Macedonio Fernandez et don Isidro Parodi soutiennent qu'une des plus célèbres nouvelles de Jorge Luis Borges, La Loterie à Babylone, tire son origine des loteries imaginaires organisées par Alexis au cours de ses fêtes alexandrines."

  • H. Bustos Domecq est le pseudonyme collectif, utilisé par les écrivains argentins Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares pour signer un certain nombre d'œuvres écrites en commun. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/H._Bustos_Domecq
  • Gervasio Montenegro, personnage fictif censé être l'auteur de la présentation du premier livre de Bustos Domecq, et présenté comme membre de l'Académie des lettres argentines.
  • Macedonio Fernandez (1874-1952), écrivain argentin très apprécié de Jorge Luis Borges.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Macedonio_Fern%C3%A1ndez

  • Don Isidro Parodi, personnage mis en scène par Bustos Domecq dans son premier livre, Six problèmes pour don Isidro Parodi, Paris, Denoël, 1967.
  • Jorge Luis Borges (1899-1986) est un écrivain argentin. La Loterie à Babylone est une des nouvelles du recueil Fictions, Paris, Gallimard, 1951.

 

200   "Jamais personne n'a été aussi enlevé que moi".

  • "Depuis la Guerre de Troie, personne n’a été aussi enlevé que moi". Phrase de Byron (1788-1824), poète britannique, citée par André Maurois dans Ariel ou la vie de Shelley, Paris, Grasset, 1923. 2e partie, chap. V, p. 215.

 

201   "Une des plus célèbres courtisanes d'Alexandrie, et qui a laissé un nom dans l'histoire des mœurs, s'appelait alors Imperia."

  • Imperia est un personnage créé par Balzac, La Belle Imperia, dans Les Cent contes drôlatiques, Paris, Gosselin, 1832-1837. Parce qu'il rattache cette courtisane au Concile de Constance (1414-1418), le sculpteur Peter Lenk a érigé une statue la représentant, en 1993, à l'entrée du port de Constance.
  • Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_Imp%C3%A9ria

 

204   "Elle appartenait à cette caste, qui reste aujourd'hui encore enveloppée de mystère, des gardiennes du foyer…"

  • La description des règles régissant ces femmes ressemble aux règles des Vestales, à Rome.

Cf. https://mythologica.fr/rome/religion/vestale.htm

 

205   "Le poème d'Alexis et Vanessa dont l'auteur inconnu signe du nom mystérieux de Turolde et qui se termine par le vers fameux et obscur : Ci falt la geste que Turoldus declinet, le fameux roman de Démétrios de Jamblée…"

  • Ci falt la geste que Turoldus declinet : dernier vers de La Chanson de Roland dans le manuscrit d'Oxford. Cf. La Chanson de Roland, édition bilingue. Paris, Flammarion, coll. Garnier-Flammarion, 1999.

et https://fr.wikisource.org/wiki/La_Chanson_de_Roland/Manuscrit_d%E2%80%99Oxford/Page_143

  • Demetrios de Jamblée : personne de ce nom.

 

206   "Elle est mise en musique une bonne vingtaine de fois, depuis Laurent de Médicis […] jusqu'à Erik Satie et à Georges Auric."

  • Laurent le Magnifique (1449-1492), dirigeant de Florence, fut un mécène mais pas un compositeur.
  • Erik Satie (1866-1925), compositeur français.
  • Georges Auric (1899-1983), compositeur français.

 

217   "Le supplice des gardiennes du foyer […] consistait en une mort affreuse : la victime était à la fois lapidée et enterrée vivante".

  • Les Vestales convaincues d'avoir manqué à leur charge étaient enterrées vivantes. Cf. note de la p. 204.

 

218   Note : "Les deux expression Qabr al-fatat et Torbat el-bint signifient l'une et l'autre "le tombeau de la jeune fille", la première en arabe classique, la seconde dans la langue populaire. Le mot arabe qabr, tombeau, est probablement à l'origine de notre mot macabre, que certains font pourtant dériver du mot macchabée, par l'intermédiaire du martyre et de la "danse des sept frères Maccabées" ou "danse macabre".

  • Les sept frères Maccabées ainsi que leur mère, furent martyrisés en 166 avant J.-C. par l'empereur syrien Antiochus Epiphane. Cf. La Bible, Livres des Maccabées, trad. Emile Osty et Joseph Trinquet, Tours, éd. du Seuil, 1973, deuxième livre, chap. VII pp. 1075-1077.
  • Les "danses macabres" sont un motif artistique de la fin du Moyen-Age dans lequel la Mort entraine tout le monde dans une procession, ou danse, en commençant par les grands de ce monde. Le rapport entre cette danse et les Maccabées est toujours sujet à controverse.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Danse_macabre

et http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2000.gabion_c&part=22795

 

 

 

 

Chapitre XII

 

222   Note : "Dans Le Mythe et l'homme, Gallimard, 1938, Roger Caillois parle en termes excellents de la "période dite d'occultation qui précède toujours pour le héros le temps des épreuves et celui du triomphe" (p. 199). Et il donne pour illustrations Dionysos à Nisa, Apollon berger chez Admète, Œdipe avant le Sphinx, Achille chez les femmes de Scyros, Vautrin au bagne, et dans l'histoire vécue, la retraite d'Alexis en Orient. On trouverait aisément bon nombre d'autres exemples, de Julien l'Apostat, du Bouddha et de Jésus à Jeanne d'Arc et au général de Gaulle".

  • Roger Caillois (1913-1978), écrivain et sociologue français, a bien écrit Le Mythe et l'homme. Mais c'est dans un article, Paris, mythe moderne, NRF (284, 1er mai 1937, p. 682-699), que se trouve la citation sur "la période d'occultation".

Cf. https://core.ac.uk/download/pdf/35315052.pdf

  • Les exemples donnés sont exacts.

 

225   "Les obsèques se déroulèrent dans la petite église de San Giovanni a Porta Latina, à deux pas de l'oratoire de San Giovanni in Oleo".

  • L'église San Giovanni a Porta Latina est une basilique romane de Rome, construite à partir du Ve siècle.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_San_Giovanni_a_Porta_Latina

  • L'oratoire de San Giovanni in Oleo est tout proche. Rappelons qu'il porte à son fronton la devise "Au plaisir de Dieu", que Jean d'Ormesson attribue à sa famille dans le roman éponyme (la véritable devise de la famille d'Ormesson est : Grande decus gentis lilia semper erunt, Les lys seront toujours le haut ornement de notre famille).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Oratoire_San_Giovanni_in_Oleo  et https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Lef%C3%A8vre_d%27Ormesson

 

226   . Conversion d'Armand Bourdaille.

  • Probablement inspirée de la conversion d'Alphonse Ratisbonne (1814-1884), qui s'est converti en 1842 après avoir eu une vision de la Vierge à la basilique Sant'Andrea delle Fratte. Il n'a rien à voir avec les manuscrits de Qumran.

Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Ratisbonne.

 

228   "La découverte des manuscrits de Petra constitue dans le domaine des sciences de l'homme […] un événement de la même importance que la mise au jour des ruines d'Onessa."

  • Il s'agit des manuscrits de Qûmran, ou Manuscrits de la Mer Morte, un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus en hébreu surtout, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour principalement entre 1947 et 1956. La plus grande partie des fouilles a été effectuée par le directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, Roland de Vaux, et par Ibrahim El-Assouli, archéologue palestinien du Musée archéologique de Palestine.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_de_la_mer_Morte

 

229   Note 1 : "Les manuscrits de Petra ont été acquis en 1962 par la Robert Garrett Oriental Collection de la Princeton University Library."

  • Les manuscrits de Qumran sont conservés dans une aile du Musée d'Israël, aile baptisée Sanctuaire du Livre.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanctuaire_du_Livre

 

230   "Dante […] lui fait une place dans l'Enfer, au fond du puits des Malebolge, entre l'archevêque Rugghieri traître à Ugolin, lui-même traître à sa patrie, et Bocca degli Abati qui avait trahi les Guelfes."

  • Puits des Malebolge : huitième cercle de l'Enfer, où sont punis les fraudeurs, menteurs, traîtres. Cf. La Divine Comédie, Enfer, Chant XVIII, v. 1. La description des morts qui s'y trouvent est au chant XXXII (et non XXXIII, comme indiqué par la note). Cf. La Divine Comédie, Enfer, trad. Félicité de Lamennais, Paris, Flammarion, 1910, pp. 62-65 et 114-118.
  • Ruggeri Ubaldini, archevêque de Pise au XIIIe siècle, trahit successivement les Gibelins puis les Guelfes.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ruggeri_Ubaldini

  • Ugolin della Gherardesca (1220-1289), tyran de Pise.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ugolin_della_Gherardesca

         "Il passe alors plusieurs mois juché sur le sommet d'une colonne […] ranimé par le vinaigre et l'eau que lui tendent, au bout d'une lance où est fichée une éponge, quelques femmes pieuses et des caravaniers de passage."

  • Les objets mentionnés (vinaigre et eau, lance, éponge) sont tous cités dans l'Evangile de Saint Jean, chap. 19, 29.

 

231   "Le film inachevé de Bunuel, Alexis le Stylite, retrace en quelques images[…] cette période de la vie du futur Empereur."

  • Luis Bunuel (1900-1983) est un réalisateur espagnol surréaliste. Le film inachevé, Simon du désert (1965, Grand prix du Jury de La Mostra de Venise) s'inspire de la vie de Siméon le Stylite. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Luis_Bu%C3%B1uel

et https://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_du_d%C3%A9sert

 

235   "Parmi les documents découverts en 1954 […] figure un texte mystique connu sous le titre de Manuel des Enterrés où apparaît la figure mystérieuse et attachante d'un Maître de Bonté […] le Teacher of Goodness des remarquables travaux du Center for Oriental Studies de l'Université de Californie."

  • Maître de Bonté : dans les manuscrits de Qumran, on trouve mention d'un Maître de Justice, qui apparaît en particulier dans le Document de Damas.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_Justice et https://fr.wikipedia.org/wiki/Document_de_Damas

  • Le Center for oriental studies, existe bien à L'Université de Californie, Berkeley.

 

236   "ce culte de la lune était au culte du soleil ce que la messe noire est à la messe liturgique."

         "Et la lumière était dans les ténèbres et le mal était dans le bien".

  • Allusion à l'Evangile de Saint Jean : "la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue". Jean, 1, 5.

 

237   "Son nom figure dans un reliquaire bouddhique, retrouvé par Tavernier en 1661 et décrit par Chardin en 1686 dans son Voyage en Perse et aux Indes orientales."

  • Tavernier. Voir note de la p. 48.
  • Chardin. Voir note de la p. 48. Auteur de Journal du voyage du chevalier Chardin en Perse, Amsterdam, 1686.

 

240   Note : "Le lecteur désireux de se faire une idée du Tao tö king, ouvrage fondamental de la philosophie du Tao, se reportera au moins, parmi une littérature innombrable et souvent superficielle, aux travaux de J. J. L. Duyvendak et de Paul Demiéville, à L'Esprit du Tao de Jean Grenier et à la traduction du Tao tö king par Liou Kia-hway, avec une préface d'Etiemble. Il pourra lire aussi le roman de Karl Sihmund von Seckendorff : Das Rad des Schichsals oder die Geschichte Dschuang Dsïs où figiurent de nombreuses allusions au destin d'Alexis. Sur le bouddhisme, on lira, à titre d'introduction, Alexandra David-Néel : Le Bouddhisme du BouddhaI, F. Houang : Le Bouddhisme, de l'Inde à la Chine et A. K. Coomaraswamy : Hindouisme et bouddhisme."

  • Tao-tö king : livre écrit, selon la tradition, par le sage chinois Lao Tseu, vers 600 av. J.-C.

Cf. http://www.histophilo.com/tao_to_king.php

et http://taoteking.free.fr/

  • Jan Julius Lodewijk Duyvendak (1889-1954), sinologue néerlandais qui a traduit le Tao tö king.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Julius_Lodewijk_Duyvendak

  • Paul Demiéville (1894-1979, sinologue français et spécialisme du bouddhisme.

Cf. https://www.aibl.fr/societe-asiatique/histoire/membres-illustres-de-la-societe/article/demieville

  • Jean Grenier (1898-1971), écrivain et philosophe français, auteur de L'Esprit du Tao (Paris, Flammarion, 1957).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Grenier_(%C3%A9crivain)

  • Traduction du Tao tö king par Liou Kia-hway, préf. de René Etiemble (1909-2002). Paris, Gallimard, 1967.
  • Karl Siegmund von Seckendorff (1744-1785), officier allemand, poète et compositeur, auteur de Das Rad des Schicksals, oder die Geschichte des Thoangesis (La Roue du Destin, ou l'histoire. de … ), Dessau, 1783.

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Siegmund_von_Seckendorff

  • Alexandra David-Néel (1868-1969), orientaliste et bouddhiste. Elle a écrit Le Bouddhisme du Bouddha, Paris, Editions du Rocher, 1921.

Cf. https://www.alexandra-david-neel.fr/

  • François Houang / Houang Kia-Tcheng (1911-1990), prêtre oratorien né à Suzhou, auteur de Le Bouddhisme, de l'Inde à la Chine, Paris, Vrin, 1963.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Houang

 

244   Note : "On consultera à ce propos Marc Bloch : Les Rois thaumaturges, et plus particulièrement le chapitre "Alexis et l'évolution de la royauté sacrée", p. 51-76, ainsi que les p. 170.-176 et 418-419."

  • Marc Bloch (1886-1944), historien français, auteur de Les Rois thaumaturges, Strasbourg, 1924, rééd. Paris, Gallimard, 1983. Livre 1, chap. II, § 1 : L'évolution de la royauté sacrée : le sacre, pp. 51-76. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Bloch

 

246   "Certains assurent qu'une nouvelle femme était entrée dans sa vie : une Yéménite, très grande et très belle, dont nous ignorons jusqu'au nom, aussi noire que Vanessa était blonde."

         Note : "Le nom de Tamar a été avancé sans preuves décisives : il n'est attesté que par des sources douteuses."

  • Tamar est un personnage de la Bible, soit belle-fille de Juda (Genèse, 38, 6-11), soit fille de David (Livre de Samuel, II, 13).

 

247   "Ainsi donc je vous ai saisie ! et je tiens votre corps même…"

  • Citations de Partage de Midi (Gallimard, coll. Folio, 1972) de Paul Claudel (1868-1955), dans l'acte III. Il y a deux citations séparées par deux pages, la première s'arrêtant à "et mon pauvre cœur cède et crève."

 

248   Note : "Paul Claudel : Connaissance d'Alexis, Mercure de France, 1948, pp. 92-95."

  • Partage de midi a été publié au Mercure de France en 1948.

 

 

 

Chapitre XIII

 

256   "Astakia à Parapoli, Mardoch à Mezzopotamo, Arrhidée dans le nord, Kanishka au sud laissent le souvenir d'injustices, de tortures, de tueries…"

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mardoch%C3%A9e

  • Mezzopotamo : nom de fleuve cité par F.C.H.L. Pouqueville dans son livre Voyage dans la Grèce, Paris, Didot, 1820, chap. XI, p. 114.
  • Arrhidée : surnom de Philippe III de Macédoine (359-317 av. J.-C.), demi-frère d'Alexandre le Grand.           Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_III_(roi_de_Mac%C3%A9doine)

         "La monnaie de l'Empire est refusée à Syracuse, à Pomposa, à Maguelonne, à Xanadu."

  • Maguelonne (ou Maguelone), actuellement dans l'Hérault, située sur une île rattachée au littoral, est une antique cité wisigothique, et siège d'un évêché jusqu'en 1536.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maguelone_(H%C3%A9rault)

  • Xanadu : première capitale de Kubilai Khan (1215-1294), popularisée sous ce nom par Samuel Coleridge (1772-1834) dans son poème Kubla Khan.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Shangdu_(Yuan)      et https://www.poetryfoundation.org/poems/43991/kubla-khan

 

257   "L'Empire […] n'a même plus besoin de marins ni d'artisans. Les navires rouillent dans les ports" : anachronisme surprenant.

 

258   "Les flots de sang roulés par la Nephta chaque printemps et qui devaient tant impressionner Théophile Gautier et Maurice Barrès remontent, selon la légende, à l'effroyable carnage dont le souvenir n'est pas effacé."

  • La Nephta, le fleuve qui roule des alluvions rouges au printemps, pourrait être le Scamandre, fleuve proche de Troie, appelé aussi Xanthos, le "rouge" (Iliade, chant XX, v. 74). Quintus de Smyrne (IIIe ou IVe siècle), dans sa suite de l'Iliade, Posthomerica, chant II (Paris, Belles-Lettres, 1963-69), parle de la mort de Memnon, tué par Achille, dont les dieux recueillirent le sang et en firent un fleuve dont les eaux rougissaient au printemps, en souvenir de celui-ci.
  •          Théophile Gautier (1811-1872) mentionne le Scamandre dans Fortunio (Paris, H. Delloye, 1842), p. 184.
  • Maurice Barrès (voir page 190) ne semble pas l'avoir mentionné.

         Note : "L'analyse des eaux de la Nephta a fait apparaître récemment un fort pourcentage de dépôts ferrugineux. Voir le Bulletin de la Société d'histoire et de géographie de l'Empire, 1969, t. III, p. 227-244."

  • Il y a de nombreux périodiques portant le nom de Bulletin de la Société d'histoire et de géographie mais aucun se terminant par "de l'Empire".

 

259   Note : "L'effondrement de l'Empire et l'épisode de l'aveuglement d'Isidore sont évoqués dans un poème souvent prêté à Alexis :

         De la violence sur la terre il nous est fait si large mesure…

         Désormais cette page où plus rien ne s'inscrit…

Mais le caractère apocryphe du texte ne fait aucun doute. Des recherches récentes ont établi avec une quasi-certitude le nom de son véritable auteur : c'est le poète et diplomate d'origine franco-américaine Saint-Léger Léger, l'auteur d'Eloges et de Vents, qui pousse jusqu'à la mystification avec le vers :

         O sabre de Strogoff à hauteur de nos cils !

Il est surprenant que l'allusion à Jules Verne n'ait pas révélé depuis longtemps l'évident anachronisme d'une attribution à Alexis."

  •          Saint Léger Léger est le pseudonyme de Saint John Perse (1887-1975), de son vrai nom Alexis Léger, et qui utilisa lui-même le pseudonyme "Saint Leger Leger", en 1911 dans le recueil Eloges, en 1944 dans Neiges, et dans la biographie qu'il s'inventa pour l'édition de ses œuvres en Pléiade en 1972. Le premier et le troisième vers cités dans la note sont extraits du Poème à l'étrangère, le deuxième est le dernier vers du poème Neiges (Recueil Exil, Paris, Gallimard, 1945). Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-John_Perse,

http://www.wikipoemes.com/poemes/saintjohn-perse/poeme-a-letrangere.php

et http://www.wikipoemes.com/poemes/saintjohn-perse/neiges.php

 

260   "Le jeune garçon, du nom de Jester […] parvient à franchir les frontières…"

         Note : "Les rigueurs extrêmes du climat évoqué par Juste Dion et par les autres sources dont nous disposons ont fait naître des doutes sur le lieu de la rencontre entre Alexis et Philocrate. Plutôt qu'à Samarkand ou à Boukhara, aux températures assez douces, faut-il la situer dans des régions moins clémentes, plus au sud : Hindou-Kouch, Pamir, Karakorum, ou plus à l'est : Altaï ? La question n'est pas tranchée. Cf. Trudy Instituta istorii, arkheologii i etnografii Akademii Nauk Kasakh., Tadjik., Azerb., Turkm. i Uzbek. S.S.R., XXIII, 1969, p. 27-61."

  • La revue existe bien, sous le titre Trudy Instituta istorii, arkheologii i etnografii.

Cf. https://portal.issn.org/resource/ISSN/0568-5079/?language=fr

 

261   "Connu sous le nom d'Exil ou de Poème d'Alexis ou encore de Poème de Perse, il s'ouvre sur le vers célèbre :

         Nous n'habiterons pas toujours ces terres jaunes, notre délice…

[…] Il fait allusion avec mélancolies à l'œuvre littéraire (intitulée sans doute Pluies ?) qu'il lui faut sacrifier aux exigences de l'histoire :

         C'est la fraîcheur courant aux crêtes du langage, l'écume encore aux lèvres du poème,

         Et l'homme encore de toutes parts pressé d'idées nouvelles, qui cède au soulèvement des grandes houles de l'esprit…

         … Et mon poème ô Pluies ! qui ne sera pas écrit !"

  • Les vers cités sont de Saint John Perse, dans différents recueils : Anabase, VII ; Exil : Pluies, VII, VIII, et Poème à l'étrangère. Cf. Saint John Perse, Œuvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1972.

 

263   Note : "L'étude de Regnar Soszla-Sczimonovski : Les Etrangers au pouvoir apporte des précisions non seulement sur le cas d'Alexis, mais sur Alexandre le Grand, sur Stilicon et sur Théodoric, sur Mazarin, sur Napoléon, sur les familles royales de Grande-Bretagne et de Grèce."

  • Il n'y a aucun auteur de ce nom, aucun livre de ce titre.

 

 

 

Chapitre XIV

 

269   "Pour Philocrate, les conjurés doivent être… comme des poissons dans l'eau". Note : "La Formule, souvent prêtée à Mao-Tsé-Toung, doit être rendue à Philocrate à qui Mao-Tsé-Toung l'a sans doute empruntée. Voir dans Le Quotidien du Peuple du 26 février 1966 l'article intitulé Tung Fang Hung ("l'Orient est rouge") et la brochure publiée par l'Académie albanaise des sciences : Longue vie au Président Mao, héritier des gloires du passé et pionnier d'un avenir radieux pour tous les hommes et pout toutes les femmes de tous les pays du monde !", Titana, 1968, avec la curieuse allusion au rôle du "pionnier Alexis".

  • Le Quotidien du Peuple est le journal officiel du Comité Central du Parti communiste chinois ; il existe depuis 1948 et peut être consulté en ligne. Cf. http://french.peopledaily.com.cn/
  • L'Académie des Sciences de Tirana a été fondée en 1972.

         "Alexis se réserve le commandement du noyau de jeunes hommes, choisis un à un, qu'il appelle la Cohorte de la Mort."

  • Le nom de "Cohorte de la Mort" a été attribué à une armée de Milanais en lutte contre l'empereur Frédéric Barberousse. Cf. Alexandre du Sommerard, Les Arts au Moyen-Age, Paris, 1843, tome 4, p. 321, note 2.

         "Ils formeront, après la victoire, la garde dite des Douze Mille qui constituera à son tour l'élite et le suprême recours de l'armée impériale."

  • Les "Douze mille" renvoient à la garde créée par Cyrus le Grand (559-530 av. J.-C.), les "Immortels", qui étaient dix mille.
  • L'expression "suprême recours" est peut-être une allusion au poème de Victor Hugo, "Expiation", où se trouve ce vers : "La Garde ! espoir suprême et suprême pensée !". (Les Châtiments, Livre V, poème XIII).

 

270   Note : "Voir B. et B. Twin : The Doubles in History, Amphitryon Press, 1961, p. 66-99."

  • Twin signifie "jumeau" ou "double".
  • Dans l'histoire d'Amphitryon, Zeus prend son apparence pour séduire sa femme. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amphitryon
  • Même les numéros de pages sont des doublets.

 

273   "Et sa méditation au pied du cénotaphe d'Aquilée […] devait inspirer à Hugo une scène fameuse d'Hernani…"

  • Hernani, acte IV, scène 2 : méditation du roi Charles d'Espagne, futur empereur Charles Quint, devant le tombeau de Charlemagne ("Charlemagne, pardon !...")

         Note : "On lira à ce propos, dans la Vie d'Alexis de Renan, le chapitre sur l'expédition d'Aquilée, où figure le passage célèbre : "Les bruits les plus étranges se répandirent dans la communauté. Le cri : "Arsaphe est ressuscité !" courut comme un éclair. Les souffrances subies, l'attente, l'impatience lui firent trouver partout une créance facile. Disons que la forte imagination de l'époque joua dans cette circonstance un rôle capital. Pouvoir divin de l'espérance ! Moments sacrés où la passion d'hallucinés donne à l'Empire un prince ressuscité !" (Renan, Œuvres complètes, Calmann-Lévy, t. IV, p. 356).

  • Le texte est extrait, légèrement modifié, de La Vie de Jésus d'Ernest Renan (voir note pour la p. 190). Le texte exact est celui-ci : " Les bruits les plus étranges se répandirent dans la communauté chrétienne. Le cri « Il est ressuscité ! » courut parmi les disciples comme un éclair. […] Disons cependant que la forte imagination de Marie de Magdala joua dans cette circonstance un rôle capital. Pouvoir divin de l’amour ! moments sacrés où la passion d'une hallucinée donne au monde un Dieu ressuscité !"

 

275   "La représentation la plus fameuse en est à coup sûr l'admirable fresque de Piero della Francesca dans la grande salle du Palais communal d'Ascoli Piceno, en Italie centrale, où Hélène, dans une ample robe bleue…"

  • Piero della Francesca (1412-1492) est un peintre italien. Il n'a peint aucune fresque à Ascoli Piceno. Mais sa fresque de la Madonna del Parto, conservée à Monterchi (Toscane) représente une Madonne enceinte, en robe bleue.

Cf. http://www.pierodellafrancesca.it/prodotti/96/ITA/26/La-Madonna-del-Parto

  • Il n'y a pas de Palais Communal à Ascoli Piceno

         "La fresque du Sodoma à la Farnesina de Rome illustre le même événement dans un style très différent".

  • La Farnesina (la note 3, qui la concerne, est exacte) comprend des fresques mythologiques dues pour la plupart à Raphaël et ses élèves. Dans une salle secondaire se trouve un cycle de fresques du Sodoma, consacrées à la vie d'Alexandre le Grand. Cf. http://www.villafarnesina.it/?lang=en
  • Giovanni Antonio Bazzi, surnommé Il Sodoma (1477-1549), est un peintre italien, auteur de fresques sur la vie d'Alexandre le Grand, en particulier Alexandre dans la tente de Darius et Les Noces d'Alexandre et de Roxane, dans une salle de la Farnesina.

         Note 1 : "L'iconographie des retrouvailles d'Hélène et d'Alexis est inépuisable. Le bilan le plus sérieux figure dans Les Peintres d'Alexis, Skira, 1962, et dans le Corpus des Peintures historiques, C.N.R.S., 1957-1968.

  • Aucun des deux livres ne semble exister.

 

279   "Un critique ayant écrit que dans La Rencontre d'Alexis et d'Hélène…" (les mots ou phrases modifiés ou supprimés par Jean d'Ormesson par rapport au texte de Proust sont en italique).

  • Le texte de Proust est celui-ci : "Mais un critique ayant écrit que dans la Vue de Delft de Ver Meer (prêté par le musée de La Haye pour une exposition hollandaise), tableau qu'il adorait et croyait connaître très bien, un petit pan de mur jaune (qu'il ne se rappelait pas) était si bien peint qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse œuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffirait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition. Dès les premières marches qu'il eut à gravir, il fut pris d'étourdissements. Il passa devant plusieurs tableaux et eut l'impression de la sécheresse et de l'inutilité d'un art si factice, et qui ne valait pas les courants d'air et de soleil d'un palazzo de Venise, ou d'une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer, qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune." Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l'un des plateaux, sa propre vie, tandis que l'autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. […]

Il se répétait : "Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune." Cependant il s'abattit sur un canapé circulaire ; aussi brusquement il cessa de penser que sa vie était en jeu et, revenant à l'optimisme, se dit : « C'est une simple indigestion que m'ont donnée ces pommes de terre pas assez cuites, ce n'est rien. » Un nouveau coup l'abattit, il roula du canapé par terre, où accoururent tous les visiteurs et gardiens. Il était mort." Cf. La Vue de Delft, http://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/oeuvres/vermeer-vue-de-delft-1661.html

         "Derrière lui se dresse déjà la haute silhouette d'Alexis, en gentilhomme de la Renaissance, une cape rouge sur les épaules".

  • Ce personnage est probablement celui qui est placé presque au centre de la fresque de La rencontre entre Salomon et la Reine de Saba, de Piero della Francesca (Basilique Saint François, Arezzo).

 

281   "D'aspect repoussant, d'humeur sauvage, toujours monté sur un petit cheval barbe d'où il ne descendait, disait-on, que pour dormir et faire l'amour, mais non pour manger ni pour boire…"

  • C'est la description des Huns selon Ammien Marcellin ("À cheval jour et nuit, c'est de là qu'ils vendent et qu'ils achètent. Ils ne mettent pied à terre ni pour boire, ni pour manger, ni pour dormir, ce qu'ils font inclinés sur le maigre cou de leur monture, où ils rêvent tout à leur aise"). Cf. Ammien Marcellin, Res Gestae, Paris, Belles-Lettres, 1968-1999.

 

283   "En France même, Fénelon dans ses Aventures d'un enfant de l'Empire, l'abbé Barthélémy dans son Voyage du jeune Jester […] le donnent en exemple aux enfants de leur temps."

  • François de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651-1715), archevêque de Cambrai, précepteur du petit-fils de Louis XIV, auteur des Aventures de Télémaque (Œuvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1997, tome II.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9nelon

  • Jean-Jacques Barthélémy (1716-1796), ecclésiastique et archéologue, auteur du Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, Paris, Didot, 1799.

Cf. http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jean-jacques-barthelemy

         "Et chacun connaît les représentations […] qu'en ont laissé Murillo et Luca della Robbia : un tableau inspiré au Prado de Madrid et les fameuses terres cuites qui ornent, à Pistoia, la façade de l'Hospice des Enfants Trouvés."

  • Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682), peintre espagnol célèbre pour ses tableaux d'enfants pauvres.

Cf. https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-jeune-mendiant

  • L'Hospice des Enfants Trouvés est probablement l'Ospedale del Ceppo, à Pistoia, qui comporte une belle fresque en terre cuite émaillée, de Luca della Robia (1399-1482), sculpteur et céramiste italien.

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Ospedale_del_Ceppo

         Note : "Victor Hugo : "Naissance de Gavroche", in Choses vues.

 

284   Note : "A. W. Grock et Max Van Emden : "Jester, Trickster, Hamster", in American Anthropologist, vol. 58, 1956, p. 503.

Cf. https://www.youtube.com/watch?v=V4FOLFoGNwc

 

287   "[…] qui a permis, par exemple, à un Malaparte d'utiliser en même temps les expériences d'un Alexis, d'un Lénine, d'un Mussolini, dans son ouvrage fameux sur la Technique du coup d'Etat."

  • Curzio Malaparte (1898-1957), écrivain et diplomate italien, a écrit Technique du coup d'état (Paris, Grasset, 1931), où il évoque Mussolini mais pas Lénine.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Curzio_Malaparte

 

288   "La révolte des paysans pauvres inspire jusqu'à nos jours l'Alexis d'Abel Gance, le premier film sur triple écran, et le chef-d'œuvre de S.M. Eisenstein, Tonnerre sur l'Empire, elle donne à André Malraux la première idée de cette épopée […] sous le nom prestigieux de l'illusion lyrique."

  • Abel Gance (1889-1981), producteur et réalisateur de films, en particulier de Napoléon (1923), premier film sur triple écran. Cf. https://journals.openedition.org/1895/68
  • Serguei Eisenstein (1898-1948), cinéaste russe. Aucun de ses films ne s'intitule Tonnerre sur l'Empire.
  • André Malraux (1901-1976), écrivain et homme politique, auteur du roman sur la Guerre d'Espagne L'Espoir, Paris, Gallimard, 1937, dont la première partie s'intitule "L'illusion lyrique".

 

290   "[…] parce qu'il n'y a qu'un moyen d'avoir les mains pures : c'est de ne pas avoir de mains".

  • Charles Péguy (1873-1914), écrivain et poète, a écrit, dans Victor-Marie, comte Hugo (Paris, Gallimard, 1910) : "Le kantisme a les mains pures mais il n'a pas de mains".

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_P%C3%A9guy

         Note : "Emile Bréhier : Mélanges d'histoire et de philosophie, P.U.F., 1959, p. 87".

  • Emile Bréhier (1876-1952), philosophe et historien, auteur d'une Histoire de la Philosophie, Paris, F. Alcan, 1926.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Br%C3%A9hier

 

293   "Si tu me libères, répondit Philocrate, je conseillerai à Alexis de refuser ta proposition et de poursuivre la guerre contre toi."

  • Histoire semblable à celle du consul romain Regulus, fait prisonnier par les Carthaginois et renvoyé par eux à Rome avec des propositions de paix, Regulus plaida pour le refus de ces propositions et revint à Carthage où il fut tué. Le récit se trouve, entre autres, dans le De Viris Illustribus, partie III, chap. 40 (Paris, Belles Lettres, 2016).

 

301   "Les meurtriers envoient sa tête à Alexis avec l'espoir d'une récompense."

  • Référence à la mort de Pompée : "quand [César] vit la tête de Pompée, il ne put soutenir la vue du scélérat qui la lui présentait, et se détourna avec horreur […]. Il fit mettre à mort Achillas et Pothin". Plutarque, Vie de Pompée, in Vies des hommes illustres, Paris, 1863.      Cf. https://mediterranees.net/histoire_romaine/plutarque/index.html

         "Hélène et Isidore lui posent ensemble la couronne de fer sur le front".

  • La Couronne de Fer était celle des rois lombards. Elle fut portée, entre autres, par Charlemagne et par Napoléon.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Couronne_de_fer_de_Lombardie

         "La fresque, déjà assez médiocre de Puvis de Chavannes dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, donne une idée bien inexacte de la splendeur de la cérémonie…"

  • Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), peintre français. C'est un tableau, et non une fresque, qui décore le grand amphithéâtre de la Sorbonne, intitulé Le Bois sacré.

Cf. http://www.cosmovisions.com/monuSorbonne.htm, bas de la page.

 

 

 

Chapitre XV

 

304   "Il ne saurait être question de rapporter ici, même brièvement, l'histoire compliquée et confuse des rapports entre les Hioung-Nou, les Hou-Wouan, les Khazars, les Kaptchaks, les Petchenègues, les Comans, les Huns du Caucase ou du Don, les Oïghours et les Hounigours. Les princes ou les chefs portaient le titre de Kha-Khan, de Chagan ou de Tanjou. Ils s'appelaient Mundzuk ou Tchitchi, Ugek ou Roïlas, Gadaric ou Oktar."

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Petch%C3%A9n%C3%A8gues

Cf. http://www.cosmovisions.com/ChronoHuns.htm

  • Mundzuk (368-434), père d'Attila.
  • Tchitchi : nom inconnu (sauf dans la chanson de Tino Rossi, "O Catarineta bella, tchi tchi…").
  • Ugek : ou Ugyek (8e-9e siècle) aurait été le premier grand prince des Hongrois. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/%C3%9Cgyek
  • Roïlas : chef des Huns méridionaux, qui menaça Constantinople en 425. Cf. L'Art de vérifier les dates, tome IV, Paris, Denain, 1818, p. 355.
  • Gadaric : roi goth légendaire, mentionné par l'historien Jordanès dans son Histoire des Goths. Cf. Jordanès, History of the Goths, University of California Press, 1988
  • Oktar : ou Octar, roi des Huns, mort en 430.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Octar

 

305   "La hideur de leur petite taille déformée par le cheval…"

  • Cf. note de la page 281.

 

306   "Les Barbares sont le fléau des hommes et des dieux".

  • "Le Roi des Huns, "le fléau de Dieu", était à la tête d'un empire…" Jacques Bainville, Histoire de France, Paris, Fayard, 1926, p.11.

         Note : "Le lecteur désireux d'en savoir davantage sur les Barbares se reportera avec profit, parmi beaucoup d'autres, aux ouvrages de René Grousset : L'Empire des Steppes et de Marcel Brion : La Vie des Huns."

  • René Grousset : voir p. 41.
  • Marcel Brion (1895-1984), romancier et historien, auteur de La Vie d'Attila, Paris, Gallimard, 1928 ; de Théodoric, roi des Ostrogoths, Paris, Payot, 1935 ; et de La Vie des Huns, Paris, Gallimard, 1931.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Brion

         "Elle avait été préparée par un Baïan, par un Bleda, par un Théodomir, par un Ertogrul, mais elle fut surtout l'œuvre d'un des plus fascinants meneurs d'hommes de l'histoire qui s'appelait Balamir."

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ertu%C4%9Frul

  • Balamir: autre nom de Balamber, chef des Huns en 374 ap. JC. Cf. Jordanès, History of the Goths, University of California Press, 1988 et L'Art de vérifier les dates, tome IV, Paris, Denain, 1818, p. 354.

 

308   "Souverain des sept nations et maître des sept climats du monde, Balamir disait avec orgueil que le soleil ni la lune ne se couchaient jamais sur ses terres."

  • Souverain des sept nations : Burel de Longchamp, dans Les Fastes universels, Paris, 1824, tome IV, donne ce titre à Quetzalcoatl à la p. 22. Le livre se trouve sur Google Book.
  • Maître des sept climats du monde : titre pris par des souverains turcs. Cf. Géographie d'Aboulfeda, Paris, 1848, p. CCXXXI. Et Jean-Paul Roux, Revue de l'histoire des religions, 1987, 204-2, p. 170. https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1987_num_204_2_2185
  • "ni le soleil ni la lune ne se couchaient jamais sur ses terres". Expression utilisée pour l'empire espagnol des 16e et 17e siècles, "si vaste que jamais le soleil ne s'y couche" (Hernani, acte II, scène 2), mais aussi pour l'empire britannique du 19e siècle. Cf. https://fr.qwe.wiki/wiki/The_empire_on_which_the_sun_never_sets

 

315   Note : "Voir Actes des Troisièmes Journées du Collège de philosophie, de sociologie et d'histoire : "Puissance et charisme dans l'Empire d'Alexis."

  • Aucune référence trouvée.

 

319   "Ils accouraient de partout, au son des tambours et des crécelles, du Baïkal et de l'Iénisseï, des monts Kerek et du lac Khantaïskoïe, des hauteurs de la Patom et d'au-delà de la Lena, des rives de l'Orkhon ou de la Selenga et des confins de la Chine, des défilés de l'Altaï et des plaines de Tourfan".

  • Baïkal : lac Baïkal, en Sibérie.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Ba%C3%AFkal

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Khanta%C3%AF

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Orkhon

  • Selenga : rivière de Mongolie et de Russie.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Selenga

  • Altaï : chaîne de montagnes située au point de rencontre de la Russie, de la Chine, de la Mongolie et du Kazakhstan.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alta%C3%AF

  • Tourfan : ville-oasis du nord-ouest de la Chine.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourfan

 

 

 

Chapitre XVI

 

324   "Tantôt le prince sortait, sur un navire somptueux, orné de brocart et de velours, célébrer les épousailles de Pomposa avec la mer".

  • Depuis le 11e ou le 12e siècle, le Doge de Venise sortait sur le Bucentaure, une somptueuse galère, et, arrivé au Lido, jetait un anneau d'or pour "épouser" la mer, source de la puissance vénitienne. Cf. http://www.lapanse.com/venise/sensa/sensa_2.html

         "[…] la frivole Pomposa, au faîte de sa puissance enchantée par les mosaïques et les statues volées un peu partout, par la rumeur de ses fêtes, par le vert fameux de ses peintres".

         "Rome n'avait plus qu'une ressource, mais elle était de taille : c'était son grand prêtre […] qui portait le titre illustre d'archipatriarche. Grand bâtisseur de temples et de ponts, il était le lien entre le ciel et la terre…"

 

326   "Qu'on relise donc dans Augustin Thierry les pages pleines de couleur […] consacrées à cette assemblée de Székesfehérvar, minuscule bourgade appelée Ki Lien-chan par les Chinois, Mougodar-Aktioubinsk par les Russes…"

  • Székesfehervar : quoi qu'en dise la Note de la même page, il n'y a qu'une seule ville de ce nom, en Hongrie, à 28 km du Lac Balaton. Cf. https://www.tresorsdumonde.fr/szekesfehervar/
  • Ki Lien-Chan : ancien nom donné aux Monts Tien-Chan. Cf. M. de Guigues, Histoire générale des Huns…, Paris, 1756, tome I, p. XXXIV.
  • Mougodjar : Monts Mougodjar, chaîne de montagnes du Kazakhstan. Cf. : https://fr.wikipedia.org/wiki/Monts_Mougodjar
  • Aktioubinsk : ou Aktioubé, ville du Kazakhstan.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aktioub%C3%A9

 

330   "C'est à la fin de l'automne […] le long d'une petite rivière la plupart du temps asséchée et qui se perd dans les sables, appelée Illyssos par les géographes grecs…"

  • Illyssos (ou Illissos) : petit fleuve de Grèce, proche d'Athènes, au bord duquel se déroule le dialogue entre Platon et Phèdre dans le dialogue Phèdre, 229.

 

332   "Son père le faisait éveiller au son d'une musique délicieuse, un précepteur grec était chargé de lui enseigner les mathématiques et la philosophie…"

  • A rapprocher des principes d'éducation de Rabelais, Montaigne et Rousseau. Cf. Rabelais, Gargantua, chap. XXIII (Paris, Flammarion, 2015), Montaigne, Essais (Paris, Pocket, 2009, Livre I, chap. XXVI, et J.J. Rousseau, Emile ou de l'éducation, Paris, Flammarion, 2001.

 

335   "Joseph de Maistre a raison lorsqu'il proclame : L'Empire ne menaçait pas les Barbares. Il se défendait contre eux, contre leurs convoitises et leur soif de pillage". Note : [Joseph de Maistre], Considérations sur l'histoire de l'Empire, 1797, p. 127. Cf. aussi Etude sur la souveraineté, 1796, p. 57, 113, 119.

  • Joseph de Maistre (1753-1821), homme politique, philosophe et écrivain savoyard, auteur de Considérations sur la France, Londres, 1796 ; et de Etude sur la souveraineté, 1794. Aucune référence trouvée pour la citation.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Maistre

         "Lénine n'a pas tort lorsqu'il s'écrie : La lutte des classes s'annonce entre l'Empire de ceux qui ont tout et les Barbares qui n'ont rien". Note : [Lénine], L'Etat et la révolution (Gosudarstvo i revoljucija), 1917, p. 31.

  • Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine (1870-1924), homme politique russe et théoricien de la révolution communiste, auteur de L'Etat et la révolution, Paris, Libr. de l'humanité, 1925. Aucune référence trouvée pour la citation.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Ilitch_L%C3%A9nine

 

336   "Chose rare à la guerre, écrit Thiers, les deux masses opposées marchèrent résolument l'une contre l'autre sans qu'aucune cédât avant d'être abordée".

  • Adolphe Thiers (1797-1877), historien et homme politique français. La phrase exacte ("et, ce qui est rare à la guerre, les deux masses d'infanterie marchèrent résolument l'une contre l'autre sans qu'aucune des deux cédât avant d'être abordée") se trouve dans Histoire du Consulat et de l'Empire, Leipzig, 1947, tome VI, chap. XXIII, p. 212, à propos du combat d'Hellabrun, aux portes de Vienne, en novembre 1805.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolphe_Thiers

et https://books.google.fr/books?id=nlFlAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

         "[…] Bruince lançait […] des chars armés de longues faux ou reliés entre eux par des chaines munies de lames acérées…"

  • Les chars à faux sont cités par Quinte-Curce (Ier siècle ap. J.-C.) comme une arme employée par Darius pour combattre Alexandre le Grand. Quinte-Curce, Histoires, Livre IV, chap. 9. Cf. http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Curtius/CurtiusIV.html. Léonard de Vinci en dessinera aussi. Cf. Serge Bramly, Léonard de Vinci, Paris, J.-C. Lattès, 1988.
  • Pas de mention de chars reliés entre eux par des chaines.

         "Puységur, Guibert, Clausewitz, Hans Delbrück, Chapochnikov, Lidell Hart ont analysé successivement avec beaucoup de pénétration et de talent, parfois avec génie, les manœuvres d'Alexis et de Balamir…"

  • Jacques-François de Chastenet de Puységur (1656-1743), maréchal de France, auteur de Art de la guerre par principes et par règles, publié par son fils après sa mort (Paris, Jombert, 1748).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Fran%C3%A7ois_de_Chastenet_de_Puys%C3%A9gur

  • Jacques-Antoine Hippolyte de Guibert (1743-1790), officier général, écrivain et académicien, auteur de Essai général de tactique, Londres 1772. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Antoine-Hippolyte_de_Guibert
  • Carl von Clausewitz (1780-1831), officier et théoricien militaire prussien, auteur de De la guerre, Paris, Baudouin, 1886.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_von_Clausewitz

  • Hans Delbrück (1848-1929), homme politique allemand et historien, auteur de Geschichte der Kriegskunst im Rahmen der politischen Geschichte (Histoire de la guerre dans le cadre de l'histoire politique), Berlin, 1902.

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Hans_Delbr%C3%BCck

  • Boris Chapochnikov (1882-1945), maréchal soviétique, auteur de Le Cerveau de l'Armée (pas de référence à la Bibliothèque Nationale).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Chapochnikov

 

338   "A l'aube du septième jour, des cavaliers et des trompettes des deux camps galopent à travers les lignes et séparent les ennemis encore aux prises."

  • Ces six jours de conflit qui se terminent par une pause le septième jour pourrait renvoyer à la Création du monde en six jours. Cf. Bible, Genèse, 2, 2, et Lettre aux Hébreux, 4, 4.
  • Il existe également une célèbre musique de film d'Ennio Moricone, intitulée "A l'aube du cinquième jour", d'après le titre du film, sorti en 1969.

         Note : "C'est le thème du tableau auquel travaille Géricault dans La Semaine Sainte d'Aragon : Les Trompettes. Il est douteux que ces Trompettes de Géricault aient jamais connu, dans la réalité historique, le moindre commencement de réalisation. Mais il est à peine nécessaire de rappeler les lignes qui figurent en épigraphe au livre d'Aragon : "Ceci n'est pas un roman historique. Toute ressemblance avec des personnages ayant vécu, toute similitude de noms, de lieux, de détails, ne peut être l'objet que d'une pure coïncidence et l'auteur en décline la responsabilité au nom des droits imprescriptibles de l'imagination."

  • Pour Les Trompettes de Géricault, Cf. Bible, Livre de Josué, 6, 2-5, et https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_J%C3%A9richo
  • Dans "la Semaine sainte", Géricault vient de terminer le tableau du "Cuirassier blessé quittant le feu", qui n'a guère eu de succès.
  • Aragon a écrit, dans la préface d'une réédition, que "La Semaine sainte n'est pas un roman historique, c'est un roman tout court". Le reste du texte cité était inscrit en guise d'avertissement de l'édition de 1958.

 

339   "La force, c'est Dingizik, un homme de l'Oural […] un géant roux de plus de deux mètres de haut…"

  • Dingizik : nom de l'un des fils d'Attila, mort en 467. Cf. Marcel Brion, La Vie des Huns, Paris, Gallimard, 1931. Sa description rappelle celle de Goliath (Bible, Premier Livre de Samuel, chap. 17, v. 4).

 

342   "L'historien barbare Jornandès, qui relate les faits d'après la tradition, indique qu'il s'agit de trônes".

  • Jordanès (VIe siècle), évêque et historien goth ; son Histoire des Goths (De origine actibusque Gothorum) est un résumé de la même œuvre, perdue, de Cassiodore (480-575).

Cf. http://www.cosmovisions.com/Jordanes.htm

 

343   Dingizik et Siméon étaient armés chacun d'une hache et d'un arc […] A regarder mieux, on finissait par remarquer une fronde et un minuscule poignard pendus au cou de Jester…"

  • David, dans son combat contre Goliath, est seulement armé d'une fronde. Cf. Bible, Premier Livre de Samuel, chap. 17, v. 40.

 

345   Note : "Diderot, dans sa Lettre sur les aveugles, et Voltaire, dans le Dictionnaire philosophique, à l'article aveugle, mettent en doute l'un et l'autre la cécité d'Isidore. Ils soupçonnent qu'un phénomène physique s'était opposé à l'aveuglement et qu'Isidore avait recouvré la vue. Il aurait eu la sagesse de s'abstenir de proclamer le miracle pour mieux s'en servir le moment venu. C'est dans les textes de Diderot et de Voltaire, confirmés par un article plus technique dans une revue médicale, que Jules Verne aurait trouvé l'idée de l'épisode de l'aveuglement de Michel Strogoff…".

  • Denis Diderot (1713-1784), écrivain et philosophe français, auteur de la Lettre sur les aveugles, publiée en 1749.
  • François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), écrivain, dramaturge et philosophe français, auteur d'un Dictionnaire philosophique portatif, publié en 1764, qui ne contient aucun article "aveugle". Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire

et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626129s/f11.image

  • La scène de l'aveuglement de Michel Strogoff se trouve dans : Jules Verne, Michel Strogoff, Paris, Hetzel, 1905, Partie II, chap. 5.

 

348   "Un nouvel Empereur est en train de naître : Alexis ou le Père des peuples".

 

 

TOME II
Chapitre XVII

 

361   "Jusques à quand le courage sera-t-il confondu avec la témérité et la sagesse avec la lâcheté ? Pour sauver l'Empire, il a fallu de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace. Il suffira pour le perdre d'un peu de sottise et de folie. C'est la générosité du vainqueur qui donne son sens à la victoire…"

  • "Jusques à quand…" (en latin, Quousque tandem) est une citation des premiers mots de la première Catilinaire, de Marcus Tullius Cicéron (106-43 av. J.-C.), écrivain et homme politique romain, auteur des Catilinaires, discours d'accusation contre Catilina, à l'origine d'une conspiration contre Rome.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cic%C3%A9ron          et https://fr.wikipedia.org/wiki/Quousque_tandem_abutere,_Catilina,_patientia_nostra%3F

  • "de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace" est une citation de Georges Jacques Danton (1759-1794), figure majeure de la Révolution. Ces mots sont extraits du discours prononcé le 2 septembre 1792.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Jacques_Danton      et http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/danton-2-septembre-1792

 

368   "Dans Le Temps du 8 juillet 1888, […], Anatole France cite quelques-uns des documents forgés par Vrain-Lucas…"

  • Denis Vrain-Lucas (1816-1881), faussaire, auteur de pseudo-lettres manuscrites et autographes.

Cf. http://bibliophilie.com/laffaire-vrain-lucas-une-grande-escroquerie-autour-des-lettres-autographes-au-xixe-partie-i/

 

369   "Le critique d'art Bernard Berenson racontait volontiers […] que la Vierge à la lettre d'Antonello da Messina […] était de toute évidence en train de lire une copie Renaissance de la lettre de l'Empereur au Kha-Khan…"

  • Bernard Berenson (1865-1959), historien de l'art et spécialiste mondial de la Renaissance italienne.

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Bernard_Berenson

  • Antonello da Messina (1430-1479), peintre italien né à Messine, a peint deux tableaux intitulés la Vierge lisant (l'un est à Venise, l'autre à Baltimore), dans lesquels la Vierge lit un livre. Dans sa Vierge de l'Annonciation (Palerme), la Vierge a également un livre devant elle.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonello_de_Messine

 

371   "[…] et ce sont ces soupçons qui expliqueraient l'irruption des gardes du roi chez d'Artagnan sur son lit de mort, à Maestricht, en décembre 1673. A défaut de la lettre d'Alexis, les gardes confisquèrent le manuscrit des Mémoires de ma vie, publié pour la première fois à Amsterdam au début du XVIIIe siècle".

  • Charles de Batz de Castelmore, dit D'Artagnan (1615-1673) a été tué d'une balle de mousquet le 25 juin 1673, devant Maastricht. Il est mort sur le coup.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%27Artagnan

 

372   Note : "L'histoire de la lettre d'Alexis à Balamir a été retracée dans l'ouvrage de Maurice Rheims : La Vie étrange des objets. On trouvera des détails sur les aventures du document au XVIIe siècle dans les deux livres de Paul Morand et de Marcel Pagnol consacrés respectivement à Fouquet et au Masque de Fer (Cf. surtout Fouquet ou le soleil offusqué, p. 216-218 et Le Masque de fer, p. 161-164)."

 

377   "Pour certains – pour Arnold Toynbee, notamment – tout dans le comportement de l'Empereur […] mène à la conception d'un empire universel."

  • Arnold Toynbee (1889-1975) est un historien britannique, auteur de A Study of history, (Oxford University Press, 1934-1961), qui se veut une synthèse de l'histoire du monde.

         "L'antagonisme des deux principes de la nation et de l'empire est bien mis en lumière par Renan qui en donne trois exemples : l'Allemagne et l'Italie […] troublées dans "leur œuvre de concrétion nationale".

  • Expression extraite de : Ernest Renan, La Réforme intellectuelle et morale, Paris, M. Lévy frères, 1871, p. 128.
  •          "La première condition d'un esprit national est de renoncer à toute prétention de rôle universel, le rôle universel étant destructeur de nationalité". Note exacte. Citation extraite de : Ernest Renan, La Réforme intellectuelle et morale, Paris, M. Lévy frères, 1871 p. 139. Cf. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86267612.texteImage

 

379   "Escreivo Alexis, como Deus, direito por linhas tortas".

  • Proverbe portugais

 

383   "… et ce que Goethe admirait tant en lui, jusqu'à lui consacrer un de ses plus beaux poèmes, Kaiserliche Pfalz, "où figure la formule célèbre : Am Anfang war die Tat, c'était l'action."

  • Johann Wolfgang Von Goethe (1749-1832), romancier et dramaturge allemand, auteur des Souffrances du jeune Werther (1774) et de Faust (1808).
  • Kaiserliche Pfalz (Le Palatinat impérial) n'est pas un poème mais le lieu où se déroule le premier acte de Faust II.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Faust_(Goethe)#Faust_II  et https://de.wikipedia.org/wiki/Faust._Der_Trag%C3%B6die_zweiter_Teil#Kaiserliche_Pfalz

 

384   "Il ne manque à la fête que les cinq ou six cent mille morts massacrés par les Barbares…"

  • Une phrase presque identique ("le demi-million d'hommes") fut dite par le Général Delmas à Bonaparte qui lui demandait son avis sur la messe de Pâques (18 avril 1801) célébrée à Notre-Dame de Paris après la signature d'un concordat avec la Pape Pie VII. Cf. Mémoires sur la Reine Hortense…, Paris, 1833, p. 147.

         "Albert Mathiez avait coutume de comparer la cérémonie d'Aquilée, un an après les événements liés à la mort de Jester, à la Fête de la Fédération, un an après la prise de la Bastille."

  • Albert Mathiez (1874-1932) est un historien français, spécialiste de la Révolution française.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Mathiez

 

 

 

Chapitre XVIII

 

388   "La seconde [peste], tout à fait à la fin du règne, fit de terribles ravages : elle avait été amenée par un bateau venu d'un port de Scythie assiégé par les Varègues."

  • La Peste Noire, qui ravagea l'Europe et l'Asie au XIVe siècle, fut diffusée en Europe par les bateaux génois du port de Caffa, sur les bords de la Mer Noire, assiégé par les Mongols, eux-mêmes atteints de la peste. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Peste_noire

 

393   "Avec l'aide… d'un personnage assez curieux du nom de Logophile…"

  • "Logophile" signifie "bavard".

 

395   "… plus particulièrement par le Traité des mondes, de Philonte et le fameux Livre VII de la Métaphysique d'Ariston."

  • Philonte est difficile à identifier. Il n'existe aucun livre avec le titre de Traité des mondes. Dans la "Chronologie succincte de l'Empire", Philonte est indiqué comme auteur de l'Ethique à Porphyre, qui pourrait être l'Ethique à Nicomaque.
  • Aristote (384-322 av. J.-C.), philosophe et savant grec, auteurs de nombreux ouvrages dont la Métaphysique, en quatorze livres. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote

         Note : "Les traditions sont très diverses en ce domaine : 6 et 13 apparaissent également dans d'autres listes de nombres parfaits."

 

396   "Aux jours sacrés {…] furent alors ajoutés, pour rétablir la concordance, cinq ou six jours par an : ces jours, dits vagues ou embolismiques ou épagomènes dans les computs de l'Empire, apparurent toujours comme erratiques et irrationnels."

  • Une année est dite vague lorsqu'elle ne compte que 365 jours, ce qui produit un jour de décalage au bout de quatre ans. Cf. http://tempus.tablos.net/detail.php?dia=43
  • Un embolisme est, dans un calendrier luni-solaire, l'intercalation d'un mois afin de faire coïncider au mieux l'année calendaire avec l'année solaire. C'est le cas, en particulier, du calendrier juif où, sur un cycle de 19 ans, les 3e, 6e, 8e, 11e, 14e, 17e et 19e années possèdent un mois de plus.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Embolisme_(calendrier)

  • Un jour épagomène est un jour ajouté à la fin de l’année d'un calendrier composé de mois de longueur égale, afin de corriger le décalage avec l'année solaire, comme dans le Calendrier Républicain utilisé de 1792 à 1806.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_%C3%A9pagom%C3%A8ne

         "Monnaie de l'Empire représentant un éléphant…"

  • Les monnaies antiques présentant un éléphant sont nombreuses.

Cf. par exemple

https://www.colleconline.com/fr/items/25253/monnaie-antique-romaine-jules-cesar-denier-a-elephant

 

397   "[…] le nombre douze devint la base des calculs : douze pouces font un pied, douze pieds font une perche d'Empire ; douze pieds carrés font un arpent d'Empire ; douze scrupules font un grain, douze grains font une once, douze onces font une livre de poids d'Empire. De même douze liards font une obole, douze oboles font un sou, douze sous valent un statère, douze statères valent une livre d'Empire."

         "[…] au milieu de remèdes de bonne femme, d'herbes contre les serpents, de méthodes pour respirer, de baumes aux moustaches de tigre…"

 

398   "Le lecteur aura naturellement reconnu aussitôt ce signe-roi de la civilisation : le zéro."

  • Le zéro a été inventé par les Babyloniens, oublié, retrouvé en Inde, puis repris par les mathématiciens arabes au Xe siècle. Les Mayas l'utilisaient aussi. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9ro et Mickaël Launay, Le grand roman des maths, de la préhistoire à nos jours, Paris, Donot, 2016.

 

399   Note : "L'importance du nombre des diviseurs a toujours été considérable dans la philosophie mathématique. Dans Les Lois (737e-738b), Platon fixe au nombre, assez étrange de 5040 foyers la population idéale de la cité pour cette raison essentielle que 5040 est divisible par tous les nombres de 1 à 10 et par 49 autres."

 

400   Note : "[…] Les lecteurs intéressés par cet ordre de problème […] se reporteront d'abord au grand dictionnaire encyclopédique Larousse en dix volumes, aux rubriques chiffre, mathématique, numération. Ils pourront consulter ensuite l'étude monumentale de Jean-Claude Abreu et Macedonio Fernandez : Les Mathématiques de l'Empire. Enfin ils trouveront dans l'ouvrage de Léon Brunschvicg, Les Etapes de la philosophie mathématique (1913) des pages illuminantes sur Alexis. Pour qui s'intéresserait surtout au rôle capital du zéro [], nous recommanderions, dans la collection des Manuels universitaires, l'étude collective […] intitulée : Le Zéro dans l'histoire de la culture."

  • Jean-Claude Abreu : aucun auteur trouvé de ce nom.
  • Macedonio Fernandez (1874-1952), écrivain et philosophe argentin. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Macedonio_Fern%C3%A1ndez
  • Léon Brunschvicg (1869-1944), philosophe des sciences et historien de la philosophie, auteur de Les Etapes de la philosophie mathématique, Paris, Alcan, 1913.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Brunschvicg

  • Aucun livre trouvé portant le titre Le Zéro dans l'histoire de la culture.

 

404   "dont Nelson disait qu'ils étaient les chefs-d'œuvre d'une main contrôlée par l'esprit".

  • Horatio Nelson (1758-1805), vice-amiral britannique. Aucune trace trouvée de cette citation.

         Note : "On peut admirer au Musée de la Marine à Londres la reconstitution minutieuse d'un de ces navires."

  • Le Musée de la Marine de Grande-Bretagne se trouve à Greenwich et comporte une galerie de maquettes.

Cf. https://www.rmg.co.uk/national-maritime-museum

 

405   "Les trois grandes batailles navales, presque simultanées, contre les flottes de Pomposa, la première au cap Malée, la deuxième aux îles Cerbicales et la troisième au large de Patmos, furent des victoires retentissantes".

  • Il s'agit probablement des trois batailles navales remportées par Rome au cours de la Première Guerre Punique, à Mylae (Mylazzo, au nord de la Sicile) en – 260, au cap Eknomos (Ecnome, sud de la Sicile) en – 256, et aux Iles Aegates (ou Egades, ouest de la Sicile) en – 254. Cf. Luc Mary, Hannibal, Paris, L'Archipel, 2013, chap. 1.

 

406   "ce que le marquis de Ségur dans son ouvrage, jadis classique, sur Alexis et les prêtres, appelait "les frondes de l'Empire".

  • Philippe Henri, marquis de Ségur (1724-1801), secrétaire d'Etat de Louis XVI (1780-1787), n'a laissé aucun écrit. Son petit-fils, le comte Philippe-Paul de Ségur (1780-1873), général, historien et académicien, a laissé de nombreuses œuvres.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe-Paul_de_S%C3%A9gur

 

408   "Entre l'alpha et l'oméga christique, écrit par exemple Teilhard de Chardin, s'égrènent toutes les lettres de l'alphabet mystique. Sur la longue route du minéral à la société de l'universel divin, les haltes s'appellent Abraham et Platon, Akhenaton et Alexis, Augustin et Thomas d'Aquin".

  • Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), est un prêtre jésuite, historien, paléontologue et théologien. Il a émis l'hypothèse d'un "point Oméga", lieu de convergence futur et purement spirituel de l'Homme et de Dieu.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Teilhard_de_Chardin

         Note : Le Figaro, 11 juillet 1970.

  • Archives inaccessibles par Internet.

 

409   "Dans son Précis de l'histoire de l'Empire à l'usage des Messieurs de Trévoux, Voltaire indique très justement…"

  • Le Journal de Trévoux, fondé par les Jésuites en 1701 à Trévoux, dans les Dombes (alors principauté indépendante) est un recueil de critique littéraire, puis scientifique, historique, géographique, ethnologique et religieux, très critiqué par Voltaire.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Journal_de_Tr%C3%A9voux

         "Il y a dans tout une maturité qu'il faut attendre. Heureux l'homme qui arrive, comme Alexis, dans le moment de cette maturité."

  • Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741-1794), poète, journaliste et moraliste français. La citation se trouve dans Maximes et pensées, DXXVI, avec l'ajout de "comme Alexis".

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien-Roch_Nicolas_de_Chamfort

         Note : Chamfort : Maximes et pensées, n° 525. Edition du livre de poche classique (préface d'Albert Camus), p. 149.

  • La citation porte en fait le numéro 526, les autres données d'édition sont exactes.

 

410   "[…] et sous la direction surtout des deux plus illustres d'entre eux, Sostrate et Métagène, était sorti de terre l'un des plus magnifiques ensembles architecturaux de tous les temps".

         Omnium orbis terrae classium capax (capable d'accueillir toutes les flottes du monde)

  • La citation est de Pétrarque (voir note de la page 84). La citation exacte est "omnium que sub celo sunt classium capacem"(capable d'accueillir toutes les flottes qui sont sous le ciel), tirée de l'Itinerarium Syriacum. Cf. Francesco Petrarca, Guida al viaggioda Genova alla Terra Santa, 18, Milan, G. Feltrinelli editore, 2018.

 

411   "[…] c'est à l'entrée du port de la Ville que galères et trirèmes se glissaient majestueusement, à force de vent ou de rames, sous l'arche triomphale du soleil."

  • C'est évidemment une référence au Colosse de Rhodes, mais la position décrite semble architecturalement impossible, et a d'ailleurs été abandonnée en ce qui concerne Rhodes.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Colosse_de_Rhodes

         "Au-delà du port, une voie sacrée bordée de statues qui répandaient, dit-on, des sons mélodieux sous l'effet du soleil, de la rosée du matin et du vent…"

         "C'est la vision que nous vaut, dans la pénombre et les écroulements d'un célèbre tableau du musée de Capodimonte, à Naples, l'imagination fantastique de Monsu Desiderio".

  • Monsù Desiderio est un pseudonyme pour les peintres lorrains François de Nomé (1593-1623 ?) et Didier Barra (1590-1656), installés à Naples et qui ont peint des ruines ou des architectures fantastiques. Aucun de leurs tableaux n'est, semble-t-il, au Musée de Capodimonte.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mons%C3%B9_Desiderio

 

413   "La subtilité de la conception générale allait jusqu'à des détails restés célèbres dans l'histoire de l'architecture : la courbure de l'assise pour assurer un meilleur écoulement des eaux et compenser l'impression de sécheresse et de raideur des lignes strictement droites, l'inclinaison vers l'intérieur des axes verticaux pour éviter toute poussée au vide et obtenir par une forme pyramidante une meilleure résistance aux tremblements de terre, le renforcement du diamètre des colonnes d'angle pour combattre l'illusion d'optique qui les eût fait paraître plus minces…"

  • Ce sont les caractéristiques en particulier du Parthénon. Cf. Maxime Collignon, Le Parthénon, Paris, Hachette, 1914, et Journal des Savants, Avril 1914, pp. 145-154.

https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1914_num_12_4_4212

 

415   "[…] et surtout dans le beau Palais des Conservateurs, place du Capitole, à Rome, où figure la plus célèbre de ces reproductions, Le Tireur de Flèche, tant admiré par Winckelmann, par Goethe et par Thorvaldsen."

  • Le Palais des Conservateurs, place du Capitole, conserve une partie des collections du Musée du Capitole.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_des_Conservateurs

  • Le "Tireur de flèche" est probablement la statue d'Apollon, dit "du Belvédère", parce que la statue se trouvait dans la Cour du Belvédère, au Vatican. La statue est une copie romaine (IIe siècle) en marbre d'un bronze grec du IVe siècle av. J.-C. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollon_du_Belv%C3%A9d%C3%A8re
  • Johann Joachim Winckelmann (1717-1768), archéologue allemand et historien de l'art, fit le premier une description de la statue d'Apollon dans Histoire de l'Art dans l'Antiquité, Dresde, 1764.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Joachim_Winckelmann

  • Goethe (voir commentaire de la p. 383) a écrit un Tombeau pour Winckelmann. Cf. J. G. Herder, J. W. Goethe, le Tombeau de Winckelmann, Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 1993
  • Bertel Thorvaldsen (1770-1844), sculpteur danois spécialisé dans les sculptures inspirées de l'antiquité gréco-romaine, dont un Apollon à la Lyre, qui se trouve au Musée Thorvaldsen.

Cf. https://www.thorvaldsensmuseum.dk/en/museum

         "[…] dont Focillon pouvait écrire : C'est le rêve du Créateur avant la création et le regard de Dieu sur toutes les créatures… C'est, ensemble et dans le même art, l'encyclopédie de l'imaginaire et l'encyclopédie du réel".

  • Henri Focillon (1881-1943) est un historien de l'art français, spécialiste de la gravure et du Moyen-Age, auteur de Vie des formes, Paris, Ernest Leroux, 1934. Il n'y a pas de chapitre intitulé L'Art de l'Empire dans ce livre, et la citation ne s'y trouve pas. C'est probablement une imitation.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Focillon

  • L'expression "encyclopédie de l'imaginaire" est probablement une allusion à l'essai d'André Malraux (voir commentaire de la p. 288), Le Musée imaginaire, Genève, Skira, 1945.

 

416   Note : "Il faut mentionner ici la fameuse Exposition des arts de l'Empire, organisée en 1958, à Mexico, par Max Aub sous le nom de Jusep Torres Campalans avec le concours de Picasso…"

         "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles".

  • Paul Valéry, La Crise de l'Esprit, Paris, NRF, 1919.

 

417   "C'est le spectacle de ce golfe […] qui inspira à Walt Whitman au cours d'un voyage, un de ses plus beaux poèmes : "Ô to have been brought up to bays, lagoons, creeks, or along the coast…"

  • Walter Whitman (1819-1892) est un romancier et poète américain. La citation est extraite du poème Poem of Joys", dans Leaves of grass (Feuilles d'herbe). Cf. Œuvres choisies de Walt Whitman, Paris, NRF, 1918, et https://fr.wikipedia.org/wiki/Walt_Whitman

 

418   "C'est en visitant ces lieux effrayants de silence que Chateaubriand prononçait, en 1806, l'Ecclésiaste à la main, les mots célèbres – empruntés à Bossuet […] : "Nous mourrons tous."

  • Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), évêque de Meaux, prononça ces mots dans l'Oraison funèbre de Madame Henriette-Anne d'Angleterre, le 21 août 1670. L'expression (utilisée par Bossuet au présent, alors que le texte d'origine est au futur) est empruntée à la Bible, IIe Livre de Samuel, chap. XIV, v. 14.         Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-B%C3%A9nigne_Bossuet et Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre…, Paris, Libr. Ch. Delagrave, 1883.

 

419   "Il se fait lire l'Onessiade ou les grands poèmes de Valerius sur La Création du Monde et La Naissance de l'Empire… et il assiste dans son Palais de la Ville, aux tragédies de Polyphile ou de Ménalque…"

  • L'Onessiade : voir commentaire de la p. 30.
  • Polyphile, Ménalque : voir commentaire de la p. 35.

 

420   "Tout près d'Alexis, l'histoire de son règne est retracée avec scrupule, naïveté et passion, dans ses Histoires et dans ses Chroniques par l'un des plus grands écrivains de tous les temps […] : il s'appelle Juste Dion".

  • Juste Dion : voir commentaire de la p. 23.

 

421   "[…] des historiens aussi éminents et aussi différents que Sir Allan Carter-Benett, Robert Weill-Pichon ou Fulgence Tapir"

  • Fulgence Tapir : savant imaginaire mentionné par Anatole France dans la préface de L'île des Pingouins (Paris, C. Lévy, 1908), p. XII.

 

422   "La folle boutade du métaphysicien et humoriste allemand Georg Christoph Lichtenberg finirait presque par paraître moins absurde […] : "L'histoire fabrique ses propres sources… La science, comme le monde lui-même, est fille de l'illusion".

  • Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799) est un écrivain et physicien allemand. Aucune trace de cette citation dans ses Aphorismes.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Christoph_Lichtenberg

 

423   Note 1 : "Colloque de l'Institut International de Philosophie, sur le thème: Histoire et vérité, Heidelberg, 1959."

  • Le congrès de l'Institut International de Philosophie, en 1959, s'est tenu à l'Université de Mysore (Inde) et avait pour sujet : Traditional Cultural Values, East and West. Cf. https://www.i-i-p.org/

         Note 2 : "Sur l'influence des deux philosophes jusqu'à saint Thomas d'Aquin, Bacon et Descartes, on consultera utilement l'Histoire de la philosophie occidentale de Jean-François Revel […]."

  • Jean-François Revel (1924-2006) est un philosophe et journaliste français, auteur de l'Histoire de la philosophie occidentale, de Thalès à Kant, Paris, Stock, 1968-1970.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Revel

 

424   "[…] il n'avait pas tardé à faire bâtir, pour abriter les débats des savants et des écrivains, un portique"…

  • Zénon de Kition (3e siècle av. J.-C.), philosophe grec stoïcien, établit sa propre école à Athènes, sous le "Portique aux peintures", d'où son nom d'Ecole du Portique.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9non_de_Kition

         "C'est là que furent conçues, au fil de l'enseignement, plusieurs des œuvres les plus importantes de l'histoire de la philosophie : L'Ethique à Porphyre, le Traité des mondes et les Confessions de Philonte, les dix-sept livres de la Métaphysique d'Ariston, la Somme et les Contemplations de Marcien, Le Livre de la sagesse et de la folie d'Aziri, un Bachkir de l'Oural, le Traité du gouvernement des esprits de ce curieux homme […] qui se faisait appeler Simon l'Ange ou le Polititien."

  • On peut imaginer les interprétations suivantes :
  • L'Ethique à Porphyre : Ethique à Nicomaque, d'Aristote.
  • Les Confessions : Saint Augustin (354-430), docteur de l'Eglise.
  • Métaphysique, d'Ariston : Métaphysique d'Aristote (en quatorze livres).
  • La Somme de Marcien : la Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin (1224-1274), dominicain, théologien, docteur de l'Eglise.
  • Les Contemplations, à part celles de Hugo… Marcien (396-457) est un empereur byzantin.
  • Le Livre de la sagesse et de la folie, d'Aziri : peut-être l'Eloge de la folie, d'Erasme (1456-1536), humaniste et théologien.
  • Le traité du gouvernement des esprits, du Polititien. Ange Politien 1454-1494) est un humaniste d'Italie, auteur de poésies diverses.

 

425   "[…] à laquelle Péguy rend hommage dans sa fameuse généalogie : "Marcien qui genuit Aziri […] qui genuit Kant, qui genuit Fichte…"

  • Charles Péguy (voir commentaire de la p. 209) n'est pas un philosophe. Cette pseudo-généalogie de philosophes est citée dans plusieurs ouvrages de Jean d'Ormesson (Le bonheur à San Miniato, Paris, éd. de la Seine, 1987. Une fête en larmes, Paris, éd. de Noyelles, 2005. Saveur du temps, Paris, éd. de Noyelles, 2007).

         "Ses auteurs […] avaient donné à cette doctrine le nom tantôt d'idéalisme substantiel, tantôt de réalisme spirituel."

  • L'idéalisme substantiel est un thème philosophique qui semble provenir de Platon.
  • Le réalisme spirituel est un thème philosophique explicité par le philosophe Maurice Blondel (1861-1949) dans L'Être et les êtres, Paris, Alcan, 1935.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Blondel_(philosophe)

 

426   "Le Livre de la sagesse et de la folie s'ouvre sur la célèbre petite phrase dont s'émerveillait Albert Camus […] : "il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux, c'est le suicide."

  • La citation ouvre le livre de l'écrivain Albert Camus (1913-1960), Le Mythe de Sisyphe, Paris, Gallimard, 1942.

 

428   "C'est alors qu'Isidore… écrivit ce chef-d'œuvre, tant admiré de Saint François d'Assise, d'André Gide et de Francis Jammes : Le Bonheur de vivre, appelé aussi parfois, par d'autres traducteurs, Les Plaisirs de la Vie, ou encore L'Amour de la Vie."

 

429   "Elle [se] moque un peu, avec discrétion [de la métaphysique] et elle en parle seulement, bien avant Renan qui lui emprunte la formule, comme de la plus ennuyeuse des sciences abstraites".

  • Il semble que la phrase exacte soit : "de toutes les études la plus abrutissante, la plus destructrice de toute poésie et de toute intelligence, c'est la théologie." Cf. Ernest Renan, L'Avenir de la science, chap. III, Paris, Calmann-Lévy, 1890.

         "Il faudrait donc mourir pour être innocent et tranquille ? – Prenez-y garde encore : mourir, c'est accomplir un acte d'une portée incalculable […] Quand on dit que la vie est bonne et quand on dit que la vie est mauvaise, on dit une chose qui n'a point de sens…"

  • Ce texte est extrait du livre d'Anatole France, Le Jardin d'Epicure, Calmann-Lévy, 1922. Les deux premières phrases en sont la conclusion.

 

430-31        Sources plus délicates au soir, délicieuses à midi ; eaux du petit matin glacées ; souffles au bord des flots […] s'il est des jardins à Samarkand, des danses à Aquilée, des chants de poètes sur l'Amphyse […] Je suis Isidore, le gardien de la tour…

  • Le texte est extrait du livre de l'écrivain André Gide (1869-1951), Les Nourritures terrestres (Paris, Mercure de France, 1897). Quelques mots, les noms de lieux en particulier, sont changés : "des jardins à Mossoul, des danses à Touggourt… des foires de Nijni".

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Gide

 

432   "Sans aller jusqu'aux excès […] de ces empereurs de Chine ou de ces conquérants arabes qui faisaient brûler tous les livres…"

  • L'Empereur de Chine Ts'in Chi Hoang-ti (259-210 av. J.-C.) fit détruire tous les livres anciens.

Cf. http://www.cosmovisions.com/QinShiHuang.htm

 

433   "Le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu corrompt absolument".

  • Phrase écrite par Lord John Emerich Edward Dalberg-Acton (1834-1902), historien et homme politique britannique, dans une lettre à l'évêque Mandell Creighton (5 Avril 1887). "Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely."

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Emerich_Edward_Dalberg-Acton

 

434   "Son Projet de calendrier universel, son Traité de versification et surtout son Trésor de la langue de l'Empire, œuvre de longue patience…"

  • Auguste Comte (1783-1859), philosophe français, a créé en 1849 un calendrier universel, ou "calendrier positiviste"

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_fixe        et https://icalendrier.fr/calendriers-saga/calendriers/reforme-fixes/positiviste

  • Le Traité de versification renvoie probablement à L'Art poétique, de Nicolas Boileau (1636-1711), poète et théoricien de la langue. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Boileau
  • Le Trésor de la langue de l'Empire est un dictionnaire dont la parution a commencé en 1971, intitulé exactement Trésor de la langue française des XIXe et XXe siècles, 1971-1994.

 

435   "Les fameux chevaux de bronze qui ornaient le grand temple de la Ville…"

  • Ce sont quatre chevaux en cuivre qui décoraient l'hippodrome de Constantinople, emportés par les Vénitiens en 1204 et placés au-dessus de l'entrée de la Basilique Saint-Marc. Emportés à Paris sur l'ordre de Bonaparte et placés sur l'arc de triomphe du Carrousel, ils ont été rapportés à Venise ; les actuels chevaux du Carrousel sont des copies. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chevaux_de_Saint-Marc

 

 

 

Chapitre XIX

 

442   "De tous les jeux de l'Empire, le plus célèbre et le plus effrayant était celui que […] les historiens modernes appellent simplement le jeu de la balle".

  • C'est la description du "jeu de balle" pratiqué par les Mayas puis les Aztèques. Cf. Jacques Soustelle, La Vie quotidienne des Aztèques à la veille de la conquête espagnole, Paris, Hachette, 1955, chap. IV, p. 188-89, et

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/un-ancien-temple-et-un-terrain-de-jeu-de-balle-azteques-decouverts-a-mexico_113717

 

446   "Et je vous dis qu'il y en a tant et tant pour les gens de passage et pour les voyageurs pieux et fortunés que c'en est merveille et grande jouissance".

  • La note indique comme référence : Essais, livre III, p. 13. Il n'y a aucune référence à ce texte, pas plus que dans les deux autres livres des Essais.

         "Une ancienne courtisane sacrée aurait ainsi protégé les débuts de Ménalque, le tragédien, une autre, devenue extrêmement riche, aurait contribué de ses propres deniers aux frais d'édification du grand temple de la ville".

  • Ninon de Lenclos (1620-1705) a été la maîtresse de Jean Racine. A-t-elle pour autant aidé ses débuts ? Cf. Michel Vergé-Franceschi, Ninon de Lenclos, Paris, Payot, 2014, p. 288.
  • Il y a, à Jaisalmer, une très belle porte, la Tilak i Pol, édifiée par une courtisane devenue très riche qui, pour empêcher la destruction de ce monument, fit de sa partie supérieure un temple à Krishna. Cf. https://voyages.michelin.fr/asie/inde/rajasthan/jaisalmer/lac-gadi-sagar

 

447   "La jeune femme, telle que la représentent les mosaïques de la Ville et de Pomposa, conservées l'une à la Brera de Milan, l'autre au Metropolitan de New-York, était, en effet, très belle…"

  • La seule mosaïque représentant la véritable impératrice Théodora (vers 500-548) se trouve à Ravenne, dans l'église Saint Vital, sur les panneaux latéraux de l'abside.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Vital_de_Ravenne

 

450   "Le plus connu […] est probablement Victorien Sardou. Représentée avec un succès inouï en 1884, sa pièce Théodora […] s'inspire comme chacun sait de la personnalité et des aventures de l'épouse d'Alexis."

  • Théodora est bien une pièce de Victorien Sardou (1831-1908), auteur dramatique français, écrite pour Sarah Bernhardt et jouée au Théâtre de la Porte Saint-Martin le 26 décembre 1884. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Victorien_Sardou

 

451   "d'où le nom de sédition des oranges qu'elle a gardé dans l'histoire".

         "J'aime cette maxime que l'azur est un beau linceul"

  • La phrase exacte, citée par Procope de Césarée (500-565) et prononcée par Théodora est : "la pourpre est un beau linceul". Cf. Revue des deux mondes, 1885, tome 67, p. 590.

 

452   "Alexis et Théodora étaient l'un et l'autre la proie de la plus dévorante des passions, celle qu'un philosophe contemporain a admirablement décrite sous ce nom éloquent : le désir d'éternité."

 

457   "[…] la flotte de l'Empire et des pirates, sous le commandement du fameux capitaine Carradine, le futur amiral à la flamboyante barbe rousse, cingla droit sur le port dont la massive citadelle défendait les accès."

  • Khayr ad-Din, dit Barberousse, (1466-1546) fut corsaire, gouverneur d'Alger et grand amiral sous le règne de Soliman le Magnifique.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khayr_ad-Din_Barberousse

 

459   "Chaque matin les guetteurs scrutaient la mer pour voir surgir à l'horizon les grandes voiles noires et blanches des marchands guerriers".

  • Ce pourrait être une allusion au Siège de Rhodes par les Ottomans, en 1522, ou au Siège de Malte en 1565 : dans les deux cas, les Chevaliers Hospitaliers attendaient des renforts amenés par voie maritime ; or le manteau des Hospitaliers est noir avec une croix blanche, comme les voiles de leurs galères. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_Saint-Jean_de_J%C3%A9rusalem

         Semias.

  • Nom du druide gouvernant l'une des îles de la mythologie irlandaise.

         Comazon.

  • Publius Valerius Comazon Eutychianus est un homme politique du IIIe siècle romain.

 

461-62        "[…] une expérience métaphysique en action, une leçon sur l'angoisse de la mort, un dévoilement tragique de la totalité du néant au cœur duquel est l'existant". La note renvoie à : "Vom Wesen des Grundes und vom Kaiser Alexis". Zeitschrift für philosophische Forschung, t. XXXII, 1953, p. 57.

  • Zeitschrift für philosophische Forschung est un journal philosophique créé en 1946.

         "Il assume le rôle, périlleux entre tous, de "maître d'école de l'Universel". Note 2 : "Hegel : Vorlesungen über die Philosophie der Weltgeschichte (Leçons sur la philosophie de l'histoire universelle). Zusatz au § 451.

  • Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), philosophe allemand. Les Leçons sur la philosophie de l'histoire universelle ont été publiées après sa mort. Aucune référence pour la citation mentionnée, l'ouvrage n'est pas disposé en paragraphes. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel

         "Alexis s'efforce de rester, selon l'expression utilisée dans un manuscrit conservé successivement dans les monastères irlandais de Glendaloch puis de Cuchulainn, "li reis e li empereres de grant vertus e merci."

  • Glendaloch ou Glendalough, village irlandais, siège d'un monastère fondé au VIe siècle par Saint Kevin, et détruit par l'armée anglaise en 1398. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Glendalough
  •          Cuchulainn est un héros de la mythologie irlandaise. Cf. https://mythologica.fr/celte/cuchulainn.htm
  • "li reis e li empereres de grant vertus e merci". Citation non retrouvée. Le premier vers de La Chanson de Roland est : "Carle li reis, nostre empereres magne…" et l'expression "grant vertus" se trouve plusieurs fois dans La Chanson de Roland, prés. Joseph Bédier, Paris, éd. d'art, s.d.

 

464   "Léon Daudet… appelle assez drôlement l'Empereur : le maniaque de l'universel ou encore le Gribouille de la différence."

  • Léon Daudet (1867-1942) est un journaliste, écrivain et polémiste français. Pas de trace des expressions mentionnées sous son nom.

 

465   "Hegel l'écrit fort bien dans la Phénoménologie de l'Esprit : La pierre seule est innocente et Alexis est coupable. Mais il est déjà absous puisqu'il est le travail nécessaire de l'histoire universelle et la forme même du monde nouveau."

  • Le texte se trouve dans la Phénoménologie de l'esprit, chapitre VI, Der Geist, sous-chapitre b, §5. La première phrase est en réalité : "La pierre, seule, est innocente et pas même l’âme d’un petit enfant”. La suite ne semble pas être de Hegel, en tout cas n'a pas été retrouvée dans La Phénoménologie de l'Esprit.

 

 

 

 

Chapitre XX

 

468   "Seule la citadelle de Lindos, sur la côte orientale, avait tenté de se défendre.

  • Lindos est un site archéologique sur la côte orientale de Rhodes. Quand les Turcs Ottomans assiégèrent l'île, la forteresse se rendit sans résistance. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lindos

 

469   "Il fallut moins de deux mois pour mettre sur pied une armée où voisinaient, dans un désordre éclatant, la puissante armée des rois Stéphane et Sigismond, les Transylvains de Jean Hunyad et de Stefan Bathory, le roi Wladislas et ses milices, les légions germaniques du comte Varus, […], le connétable de Provence, le comte de Nevers, le maréchal Boucicaut, […], la redoutable infanterie d'Espagne avec le capitaine Jules Branciforte, les Lusitaniens menés par don Pedro d'Alfaroubeira suivi de ses célèbres dromadaires et par le général Hernani Bragmardo […], les cent mille cavaliers néphélibates entièrement vêtus de noir, sous la direction du prince des Entommeures, […], cent cinquante mille Arismapiens à pied, les détachements de Poldèves, sous la conduite du roi Mieszko et des princes Hégésippe et Simon, […] et les troupes moldovalaques commandées par Mircea, leur voïvode".

  • Jean Hunyad, ou Huniad, ou Hunyadi (1387 ?-1456), prince de Transylvanie puis régent de Hongrie de 1446 à 1452.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Hunyadi

  • Stefan Bathory (1533-1586), prince de Transylvanie, élu roi de Pologne en 1575.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_B%C3%A1thory

  • Comte Varus : Publius Quinctilius Varus (46 av. J.-C. – 9 ap. J.-C.), général romain, massacré avec ses légions à la bataille de Teutoburg. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Teutobourg
  • le maréchal Boucicaut : Jean II Le Meingre, surnommé Boucicaut (1364-1421), maréchal de France de Charles VI. Son Livre d'Heures est un splendide manuscrit.           Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d%27heures_de_Jean_de_Boucicaut
  • la redoutable infanterie d'Espagne : les Tercios espagnols étaient très renommés ; ils furent vaincus pour la première fois par Condé, à la bataille de Rocroi (1643).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tercio

  • le capitaine Jules Branciforte : personnage des Chroniques italiennes, de Stendhal (Paris, 1855).
  • don Pedro d'Alfaroubeira suivi de ses célèbres dromadaires : c'est le nom sous lequel apparaît Pierre de Portugal (1392-1449) dans le poème d'Apollinaire Le Dromadaire (In : Le Bestiaire, Paris, Deplanche, 1911) :

"Avec ses quatre dromadaires, Don Pedro d'Alafaroubeira…"

  • Hernani Bragmardo : Hernani est le personnage central de la pièce de Victor Hugo du même nom, représentée en 1830. Janotus Bragmardo est un personnage de Gargantua, de François Rabelais.
  • les cent mille cavaliers néphélibates : les Néphélibates sont un peuple mentionné par Rabelais dans Pantagruel.
  • prince des Entommeures : frère Jean des Entommeures est un personnage de Rabelais qui apparaît d'abord dans Gargantua.
  • cent cinquante mille Arismapiens : les Arismapiens sont un peuple mentionné par Rabelais dans Pantagruel.
  • Poldèves : les Poldèves sont un peuple imaginaire, issu d'un canular de 1929 monté par l'Action Française.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pold%C3%A9vie

 

470   "[…] Alexis et Balamir opposaient, rangés en blocs compacts, leurs contingents de Tcherkesses, de Petchenègues, de Comans, de Bactriens, de Sogdiens, de Tokhares, de Syriens, les troupes du Khorassan, du Khwarezm, du Kaboulistan, du Ferghana, du Kandahar, de l'Orkhon et du Keroulen, de la Transoxiane et du Djagataï, les cosaques avec leur hetman, les archers massagètes, les frondeurs baléares […], les Circassiens, les Sibériens et les Samoyèdes. […] Au centre, massifs, les deux corps d'élite de Balamir, les Sipahis – ou hommes d'armes – et les Yeni-Tcheri – ou nouvelles troupes – encadraient les Douze Mille…"

  • Tcherkesses, ou Adyguéens, ou Circassiens : peuple guerrier du nord-ouest du Caucase.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adygu%C3%A9ens

  • Petchenègues : voir le commentaire de la p. 304.
  • Comans : voir le commentaire de la p. 304.
  • Bactriens : voir le commentaire de la p. 48.
  • Sogdiens : ancien peuple de l'est iranien.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sogdiens

  • Tokhares : ancien peuple de la Chine occidentale actuelle.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tokhariens

  • Khorassan : région du nord-est de l'Iran.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khorassan

  • Khwarezm : région du sud de la Mer d'AZral.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khwarezm

  • Kaboulistan : région des alentours de Kaboul.
  • Ferghana : région d'Asie Centrale, autrefois réputée pour ses chevaux.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vall%C3%A9e_de_Ferghana

  • Kandahar : ville du sud de l'Afghanistan.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kandahar

  • Orkhon : voir le commentaire de la p. 319.
  • Keroulen, ou Kerülen : affluent du fleuve Amour.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ker%C3%BClen

  • Transoxiane : ancien nom d'une région de l'Asie centrale. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Transoxiane
  • Djagataï : le khanat de Djagataï fut l'un des quatre khanats de l'empire Mongol aux XIIIe et XIVe siècles.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Khanat_de_Djaghata%C3%AF

  • les cosaques avec leur hetman : aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Cosaques (peuple de l'actuelle Ukraine) étaient dirigés par un hetman. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hetmanat_cosaque
  • les archers massagètes : guerriers mentionnés à propos des guerres de l'empereur Justinien.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9lisaire#cite_note-4

  • les frondeurs baléares : soldats utilisés par les Carthaginois et les Romains.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Frondeurs_des_Bal%C3%A9ares

  • Samoyèdes : peuples semi-nomades de Sibérie.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Samoy%C3%A8des

  • Sipahis : corps de cavalerie ottomane. Le nom signifiait "cavalerie" et non pas "hommes d'armes".

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sipahi

 

471   "Egalement fanatisées par l'assurance d'obtenir la victoire, les deux armées se ruèrent l'une sur 'autre avec une telle frénésie que le soleil fut obscurci par des nuages de poussière et que les tourbillons des cavaliers hurlants, écumants, déchainés dans cette tempête, pouvaient faire croire que la terre s'était entrouverte et que les fumées de l'enfer venaient lécher le ciel". Note 2 : "Zafir Nameh, IV, 11-15, Arabchâh, 182."

  • Jacques Benoist-Méchin, dans son livre : Mustapha Kemal, Paris, Albin Michel, 1954, fait la même citation avec la même référence. Le véritable titre est Zafarnamah, c'est un poème épique écrit au début du XIVe siècle.         Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Zafarnamah_(Mustawfi)

 

472   "Le grand polyptique d'Ucello – La Bataille d'Andrinople – partagé entre le Louvre, la National Gallery de Londres et le Musée des Offices à Florence…"

  • Paolo Ucello (1394-1475) est un peintre florentin.
  • Le Polyptique d'Ucello représente La Bataille de San Romano, entre les Florentins et les Siennois, en 1432. Le polyptique est effectivement dispersé entre le Louvre, la National Gallery et le Musée des Offices.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bataille_de_San_Romano

 

474   "Commandée par les quatre frères Della Scala – Cangrande, Bartolomeo, Alboino et Cansignorio – elle rencontra Alexis dans la plaine de Vérone".

         "Comme ces femmes sur le point de succomber qui mettent encore dans leur chute une grâce dernière…"

  • C'est peut-être une allusion à quelques vers de Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand, à propos des feuilles mortes : "Dans ce trajet si court de la branche à la terre, Comme elles savent mettre une beauté dernière Et malgré leur terreur de pourrir sur le sol, Veulent que cette chute ait la grâce d'un vol." (Acte V, scène 5).

 

475   "Le grand cortège des Rois Mages par Benozzo Gozzoli, dans la chapelle Médicis du palais Riccardi, à Florence, nous présente l'image que la Renaissance se faisait de la scène".

  • Le Cortège des trois Rois mages de Benozzo Gozzoli (1420-1497) représente la famille des Médicis et se trouve à Florence, dans la Chapelle des Mages du palais Medici-Riccardi.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Benozzo_Gozzoli

 

481   "Un poète de Pomposa, malheureusement anonyme, lui consacra en latin les vers traduits par Ronsard dans le chant amébée des quatrains de l'Hymne à l'Empereur Alexis […]

         Sois paré de vertus non de pompe royalle :

         La seule vertu peut les grands Roys décorer… "

  • Pierre de Ronsard (1524-1585) est un poète français, et poète de cour. Les vers cités forment quatre quatrains extraits d'un chant amébée composé pour une mascarade pastorale, à l'occasion du séjour de la Cour à Fontainebleau en mars ou avril 1564. Les deux pasteurs qui donnent des conseils au jeune roi Charles IX représentent Catherine de Médicis (ici, quatrains 1, 3 et 4) et Marguerite de Savoie (quatrain 3). Pierre de Ronsard, Œuvres, tome 5. Abbeville, 1968. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Ronsard

 

482   Note : "Histoire de la littérature de l'Empire, N.R.F., 1945, p. 78, 134 et 249."

  • Aucune Histoire de la littérature trouvée à cette date.

 

483   "C'est que les Barbares, installés sur des terres prises au Haut-Conseil et au plus riches des princes-marchands… étaient conquis par leur conquête".

  • Peut-être une référence à Victor Hugo, "on était vaincu par sa conquête", L'Expiation, In : Les Châtiments, Paris, Livre de Poche, 1973.

 

486   "A Balamir qui, quelques années auparavant, avait demandé à Alexis combien de cavaliers le patriarche de Rome pouvait aligner sur les champs de bataille…"

 

487   "Rome avait inspiré les philosophes les plus profonds […] et on l'avait traitée d'infâme et d'obscure".

  • Voltaire signait ses lettres "Ecr. L'inf.", abréviation de "écrasons l'infâme", à propos de l'Eglise. Cf. R. Pomeau, La religion de Voltaire, Nizet, 1956.

         "Dans l'escorte du patriarche, qui était le septième de sa caste à porter le nom d'Hadrien…"

  • Il y a eu six papes du nom d'Adrien, le dernier à l'époque de Charles-Quint, entre 1522 et 1523.

 

489   Note : "Le président de Brosses : "J'ai lu quelque chose du Dante à grand-peine sur Alexis et Hadrien ; il est difficile à entendre, tant par son style que par ses allégories, car un sublime dur S'y trouve enveloppé dans un langage obscur. J'avoue que le Dante ne me plaît qu'en peu d'endroits, et me fatigue partout." Et Flaubert : "Cette description interminable de l'Empereur et du patriarche, on n'ose pas dire que ça vous embête. Cette œuvre a été faite pour un temps et non pour tous les temps."

  • Charles de Brosses, dit le Président de Brosses (1709-1777), magistrat et écrivain. La citation est exacte, sauf les mots "sur Alexis et Hadrien", qui sont rajoutés. La dernière phrase se trouve à la fin du paragraphe. Cf. Président de Brosses, Lettres familières d'Italie, Bruxelles, éd. Complexe, 1995, p. 233.
  • Gustave Flaubert (1821-1880), écrivain français. La citation est exacte à partir de "on n'ose pas". Lettre à Louise Colet, 8-9 mai 1952.             Cf. https://flaubert.univ-rouen.fr/correspondance/conard/lettres/52d.html

 

490   "[La rencontre] de l'Empereur Alexis et de l'archipatriarche […] est à l'origine d'une des fresques les plus célèbres de Raphaël : celle qui, dans la chambre d'Héliodore, au Musée du Vatican […] immortalise sous le nom de Miracle de Bolsena le face à face de l'Empereur et du patriarche".

 

491   Swami Sri Sarabhavanamuktenandamanayagam, dit Babaji.

  • Swami et Sri sont des titres de révérence donnés aux dieux Hindous ou à des grands gourous.
  • Aucune référence à Sarabhavanamuktenandamanayagam.
  • Babaji est le surnom d'un maître spirituel Hindou. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Haidakhan_Babaji

 

493   "Les Romains d'aujourd'hui gardent encore le souvenir de ces heures d'angoisse baptisées le tre notti dolenti par le peuple épouvanté."

         "Par un seul embrasement, écrit Amédée Thierry dans ses Récits de l'histoire romaine, Rome fut ensevelie tout entière dans sa cendre".

  • Amédée Thierry (1797-1873), journaliste et historien. La phrase citée est en fait de Saint Jérôme (347-420), dans la Lettre à Gaudence. Cf. Chefs d'œuvre des Pères de l'Eglise, Paris, Bibliothèque ecclésiastique, 1838, Tome 11, p. 138-39.

 

494  "Les habitants se précipitaient dehors pêle-mêle, hommes, femmes, enfants, esclaves et maîtres, s'appelant par leurs noms, s'entraînant…"

         "Rien n'est égal à toi, ô Rome, quoique tu ne sois presque rien qu'une ruine…"

  • Vers de Hildebert de Lavardin (1056-1133), évêque de Tours. Cf. La Revue des deux mondes, tome II, Paris, 1835, p. 508.

 

495   "[…] longtemps regardé comme un vestige des Etrusques, le fameux mascaron dit, par la tradition, Bocca della Verità, dans l'église Santa Maria in Cosmedin, n'est rien d'autre en vérité qu'une caricature vengeresse de Balamir…"

         "[…] les pasquinades, petites pièces de vers satiriques déposées par des rimeurs anonymes dans la statue mutilée de Mastro Pasquino, au coin du palais Braschi, derrière la piazza Navona…"

 

496   Note 1 : "C'est le décor du livre de Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, où la présence mystérieuse de l'Empire et les souvenirs de Pomposa sont sans cesse présents à l'arrière-plan de l'imagination romanesque."

 

497   "Les opérations s'étaient ouvertes avec la grande victoire de Ki-Liou-Chan contre le général chinois Ho-K'iu-Ping."

  • Ki-Liou-Chan : un lieu nommé Ki-Lien-Chan est mentionné par Marcel Brion dans La Vie des Huns (Paris, Gallimard, 1931) comme site d'une bataille menée par le général Ho-K'iu-Ping contre les Huns.
  • Ho-K'iu-Ping ou Huo Qubing (140-117 av. J.-C.), général d'armée de la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220). Sa tombe se trouve à Xian. Cf. Mémoires concernant la vie… des Chinois, Paris, chez Nyon, 1780. Tome 5, p. 115, et https://fr.qwe.wiki/wiki/Huo_Qubing

         "La mobilité de Balamir [lui] valut un nouveau surnom […] : les Chinois l'appelèrent le général volant".

  • Le général Lü Bu (153-198 ?) fut surnommé "le général volant". Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%BC_Bu. Mais Marcel Brion (La Vie des Huns, op. cit.) attribue ce surnom au général Ho-K'iu-Ping.

 

498   "[…] l'expédition était sur le point d'appareiller pour Hondo et Kyu-Shu lorsqu'une violente tempête […] rompit les amarres, dispersa les navires, en détruisit la plupart et jeta le reste à la côte."

         Note : "Voir Ch'oe Ch'aewon et Yi Chungu : Choson myong'innok (Biographie des personnages éminents de l'histoire de la Corée), Ch'oe Sangsu : Choson Kubi chonsolgi (Légendes de la Corée) et le "Livre des choses anciennes" (Kojiki) de Futono-Yasumaro. Pour les peintures japonaises représentant la tentative d'invasion, on consultera Shizuya Fujikake : On the Scroll Painting of the Mongol Invasion, dans Kokka, 1921, n° 371-379.

  • Choson ou Joseon est le nom d'une dynastie qui régna sur la Corée de 1392 à 1910.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode_Joseon

  • Ch'oe Sangsu est l'auteur de plusieurs livres sur les marionnettes de Corée (Séoul, Korea Books, 1959 et 1961). Cf. Keith Howard, Preserving Korean Music…, Aldershot, 2006.
  • Le Kojiki est un recueil de contes et légendes sur l'origine du Japon et de ses dieux, commencé par Hieda no Are (mort en 712) et terminé par O-no-Yasumaro (mort en 723).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kojiki

         "L'empereur Jimmu Tenno, qui régnait alors sur le Japon…"

 

499   "Il consacra à Amaterasu […] et à Susanoo […] le temple de Naiku dans la province d'Ise. Un culte encore obscur y entoure des objets mystérieux, parmi lesquels un miroir concave aux bords huit fois incurvés – yatano Kagami – où se reflète un sabre noir – kusanagino tsurugi."

  • Le yatano kagami et le kusanagino tsurugi font partie des trois trésors impériaux du Japon, offerts par la déesse Amaterasu en personne à son petit-fils Ninigi-no-Mikoto, arrière-grand-père du premier empereur du Japon Jimmu Tenno. Le yatano kagami, un miroir bouclier en bronze, est conservé dans le grand temple Naiku d'Isé. Le kusanagi no tsurugi, qui est une épée à deux mains et non un sabre, est conservé dans un temple de Nagoya. Le troisième trésor, le magatama, est conservé au Palais impérial à Tokyo. Cf. https://www.bbc.com/news/world-asia-47931671

         "Tout homme, écrivait-il à Alexis, a vu le mur qui borne son destin".

  • Jean d'Ormesson reprend cet alexandrin dans Presque rien sur presque tout, Paris, Gallimard, 1996, p. 373.

 

500   "Les Barbares […] s'efforcèrent d'honorer sa mémoire par une sépulture digne d'eux et de lui".

  • La phrase se trouve, presque exacte ("ils voulurent honorer sa mémoire…") dans : Amédée Thierry, Nouveaux récits de l'histoire romaine, Paris, Didier et Cie, 1865, p. 467, à propos de l'ensevelissement d'Alaric.

 

501   "Alors ils imaginèrent de détourner le cours d'un fleuve et d'enfouir dans son lit le tombeau de leur prince. Ils choisirent le fleuve Naktong, ou Naktonggang, celui-là même où s'appuyaient les forces des Nations Unies en 1950, au moment de la guerre de Corée."

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nakdong

         "Les trésors de Balamir furent ensevelis avec lui. Sur ces trésors, les légendes les plus folles ont couru tout au long de l'histoire."

 

503   "Arrachés par les Romains au Temple de Salomon […] la mer d'airain, colossal bassin de bronze ciselé […], le chandelier à sept branches, dont le voyageur curieux peut encore aujourd'hui admirer l'image sculptée sur les bas-reliefs de l'Arc de Titus…"

  • La Mer d'airain était un bassin en bronze, décrit dans la Bible, Premier Livre des Rois, chap. 7, v. 23. Elle fut détruite par Nabuchodonosor (Deuxième Livre des Rois, chap. 25, v. 13) vers 586 av. J.-C.
  • Le Chandelier était en or, il est décrit dans la Bible, Livre de l'Exode, chap. 25, v. 31-36. On peut penser qu'au retour des Juifs de Babylone (vers 500 av. J.-C.), ils fondirent un nouveau chandelier, qui sera emporté par les Romains en 70, et qui se trouve sculpté sur l'Arc de Titus. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_de_Titus

         Note : "Un projet germano-japonais de recherche du trésor de Balamir […] aurait connu un début de réalisation sous la direction du colonel S.S. Otto Skorzeny…"

 

505   L'Empereur […] fit boire son cheval dans l'Indus et dans l'Hyphase […]. Deux séries distinctes de négociations s'engagèrent alors avec le Prince Kouchan au nord-ouest et le Souverain Maurya au sud-est."

 

508   "[…] ce Japon dont les princes portaient les titres mystérieux de tenno ou de sumera no mikoto [demeure] à l'écart de la domination d'Alexis."

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenn%C5%8Dki_et_Kokki

         Note : "Le titre de mikado – qui désigne à l'origine le palais impérial et non la personne de l'empereur – est beaucoup plus récent."

  • La note est exacte.

 

509   "La grande fresque, malheureusement détruite, d'Andrea Orcagna sur les murs de Santa Croce à Florence, dont il ne subsiste que quelques têtes…"

         "On le retrouve dans Le Chevalier, la Mort et le Diable de Dürer, dans Les Simulacres de la Mort de Holbein, dans Satan, le Péché et la Mort de Füssli, dans le Finis gloriae mundi de Valdès Leal, à Séville, où le corps à moitié immergé, à côté du cadavre de l'évêque, est celui du Kha-Khan. Il figure évidemment parmi les Têtes de mort sculptées par Picasso en 1943 et l'un des motocyclistes de la mort, dans l'Orphée de Jean Cocteau, s'appelle encore Balamir."

  • Albrecht Dürer (1471-1528), peintre et graveur allemande. Le Chevalier, la Mort et le Diable se trouve au Cabinet des Estampes de Strasbourg. Cf. https://www.musees.strasbourg.eu/cabinet-des-estampes-et-des-dessins
  • Hans Holbein (1497-1543), peintre et graveur allemand, auteur d'un recueil de gravures intitulé Simulacres et historiées faces de la mort, Munich, Hirth, 1884,

et https://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_Holbein_le_Jeune#Gravures

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pablo_Picasso

         Note : "La fresque du Compo Santo de Pise (peut-être de Francesco Traini, mais l'attribution a été discutée) représentant les funérailles de Balamir a été la principale victime du bombardement du 27 juillet 1944. Seule la sinopia (esquisse) découverte sous les débris de la fresque permet de se faire une idée de cette gigantesque composition."

 

 

 

Chapitre XXI

513   "les navires chargés de blé et de vin, de noix muguette, de gingembre, de cannelle, de gaingal, de cubèbes, de girofle et autres épices, les marchands de parfums et de mousselines… les caravanes… de cendal pour les gonfanons et les pennons des lances, de camocans et de brocarts, de samis et de tartaires, d'atabi et de poudre d'or."

  • Noix muguette : Noix muscade.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Noix_de_muscade

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cub%C3%A8be

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Samite

  • Tartaire : drap de soie.

Cf. https://www.cnrtl.fr/definition/dmf/tartaire

  • Atabi ou tabis : étoffe de soie.

Cf. https://fr.wiktionary.org/wiki/tabis#fr

 

515   Note : "Chronique d'Abou'l Ghâzi Behâdour Khan. On consultera aussi utilement les récits de voyage de Jean du Plan Carpin."

  • Abu al-Ghazi Bahadur (1603-1663) a écrit le Shajare-i Türk ou Généalogie des Turks. Cf. Baron Desmaisons, Histoire des Mogols et des Tatares d'Aboul-Ghâzi Bèhâdour Khan, en 2 volumes, publiés par l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, 1871-1874 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Abulghazi_Bahadur.
  • Jean du Plan Carpin (1182-1252), franciscain, envoyé en Mongolie par le pape Innocent IV, a laissé une Historia Mongolorum (rééd. Ed. franciscaines, 1961).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Plan_Carpin

 

516   "Les courriers, écrit un voyageur, Odoric da Pordenone, galopent, ventre à terre, sur des chevaux prodigieusement rapides ou, dans les régions arides, emploient des méharis…".

  •          Odoric da Portenone (1286-1331), missionnaire franciscain (XIVe siècle), voyagea en Chine et rédigea le récit de ses voyages, dont il reste de nombreux manuscrits.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Odoric_de_Pordenone

  • La description des courriers se trouve dans : René Grousset, Histoire de la Chine, Paris, Fayard, 1942, chap. 27.

 

517   "[…] c'est l'origine de l'une des institutions les plus célèbres de l'Empire, la fameuse galère noire d'Onessa, chargée d'aller poursuivre dans les régions les plus lointaines les criminels fugitifs".

  • Dans Le Commandeur de Malte, d'Eugène Sue (1804-1857), la galère du Commandeur est noire et s'appelle Notre-Dame des Sept Douleurs.
  • Dans la Chronologie septénaire de Palma Cayet (1525-1610), il est question, à propos du siège d'Ostende, d'une galère noire baptisée La Hollandaise. Cf. Choix de chroniques et mémoires… : Palma Cayet, tome second, Paris, A. Desreez, 1836, Livre VI, p. 442.
  • Dans L'Histoire de la décadence de l'empire grec…, Rouen, chez Jean Berthelin, 1650, tome I, p. 474, il est question d'un pirate du nom de Sina dont la galère s'appelait "la Noire". Cf. aussi https://esefarad.com/?p=77894
  • A Florence, il semble que les nouvelles funestes étaient apportées par des galères aux voiles noires (Cf. Matthieu Villani, Histoires Florentines, livre VI, chap. 66, à propos de la mort de Conradin).
  • On peut noter enfin que depuis 1542, toutes les gondoles, à Venise, sont peintes en noir. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gondole

 

520   "La complication du système deviendra très vite étouffante : un œil exercé pourrait déjà deviner parmi la foule des fonctionnaires" – spathaires et protospathaires, hétériarques ou hypogrammateurs, silentiaires ou protovestiaires, curopalates ou logothètes du drome – qui s'affairent […] les premiers symptômes de la future décadence."

  • spathaires : gardes du corps dans l'empire byzantin.
  • protospathaires : chefs des gardes du corps, puis titre honorifique.
  • hétériarques : officiers de l'empire byzantin.
  • hypogrammateurs : aucune définition trouvée.
  • silentiaires : gardes chargés de faire respecter le silence au tour de l'empereur byzantin.
  • protovestiaires : hauts dignitaires dans l'empire byzantin.
  • curopalates : chefs de la garde palatine puis titre honorifique.
  • logothètes du drôme : responsable de la Poste sous l'empire byzantin.

Cf. Louis Bréhier, Le Monde byzantin, vol. 2 : les Institutions de l'empire byzantin, Paris, Albin Michel, 1949,

et https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_byzantin

 

522   "[…] Alexis qui avait coutume de dire que l'Impératrice était, avant l'Empereur, le plus grand homme de l'Empire".

  • Ce peut être une allusion à la phrase dite par Napoléon Ier à propos de la duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette : qu'elle était "le seul homme de sa famille". Cf. Mémoires […] du général Lafayette…, Bruxelles, Société de librairie, 1839, tome 2, p. 251.
  • Ou à la même expression qui aurait été attribuée par Henri de Navarre, futur Henri IV, à Catherine de Médicis. Cf. Bartolomé Bennassar, Le XVIe siècle, Paris, Armand Colin, 2020, p. 430.

 

523   Note : "Dans sa classification des caractères, René Le Senne n'hésite pas à placer Alexis parmi les émotifs et aussi, mais moins catégoriquement, parmi les actifs. […] Il semble en fin de compte que la formule caractérologique d'Alexis, dans le système de Le Senne, puisse s'écrire : EAS (émotif, actif, secondaire) ce qui le range dans la famille des passionnés…"

  • René Le Senne (1882-1954) est un philosophe et psychologue, fondateur de la caractérologie.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Le_Senne. et https://www.drnature.fr/caracterologie-portrait-resume-des-8-caracteres/

 

524   Note : "Les allusions de Juste Dion recoupent et confirment en de nombreux passages ce que nous apprend de Logophile et de ses opinions sur l'Empereur un petit ouvrage assez scandaleux et très amusant : Les Nuits de l'Empire ou Le Souper de Logophile, œuvre sans doute d'un prêtre alexandrin ou syrien, et où on a pu voir à juste titre un des premiers romans de l'histoire de la littérature."

 

526   Note : "On se reportera surtout aux Considérations inactuelles, à Humain, trop humain et à La Volonté de puissance."

  • Friedrich Nietzsche (1844-1900), philosophe allemand, est bien l'auteur de ces trois ouvrages.

 

528   "L'Humanité, ce qu'elle fait, elle ne le sait pas elle-même. Le sens de ses jours et de ses nuits est sur les genoux des dieux".

  • La phrase "l'avenir est sur les genoux des dieux" se trouve dans l'Odyssée, chant XVI, v. 129.

 

 

 

 

 

Chapitre XXII

530   "[…] il brûle […] de lever des troupes de jeunes gens misérables […] tout prêts […] à s'avancer loin dans la plaine à l'abri d'arbres déracinés et d'une forêt qui marche."

  • Référence à la prophétie adressée à Macbeth dans la pièce du même nom : "N'aie peur de rien jusqu'au jour où la forêt de Birnam marchera vers Dunsinane". Macbeth, acte IV.

 

531   "La justice, Logophile… ah ! la justice… cette fugitive du camp des vainqueurs…"

  • L'expression la justice, cette fugitive du camp des vainqueurs est de Simone Weil (1909-1943) dans La Pesanteur et la grâce, Paris, Plon, 1947, chap. 38.

 

532   "[…] c'est ce Manfred même dont les aventures et les malheurs allaient tenter, parmi beaucoup d'autres, lord Byron et Robert Schumann qui lui consacrèrent le premier un poème, le second un oratorio…"

  • Lord Byron a écrit un drame en vers du titre de Manfred (1817), inspiré de Faust.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Manfred_(Lord_Byron)

 

537   "Tout autour de la place, les frondeurs baléares, les archers scythes, les cavaliers syriens, les lanciers du Bengale…"

  • Allusion au film Les Trois lanciers du Bengale, 1935.

         Note : "Le célèbre sonnet de Philippe Berthelot : Alexis au Capitole, aux rimes rares en omphe, en eus et en ac, dépeint l'instant où l'Empereur, au sommet de la colline sacrée, sur la terrasse semée de marbres,

Sentait monter en lui comme un amer levain

L’invincible dégoût de l’éternel triomphe."

  • Philippe Berthelot (1866-1934), diplomate français, a écrit un sonnet intitulé Alexandre à Persépolis :

Au-delà de l’araxe où bourdonne le gromphe,

Il regardait sans voir, l’orgueilleux Basileus,

Au pied du granit rose où poudroyait le leuss,

La blanche floraison des étoiles du romphe,

 

Accoudé sur l’Homère au coffret chrysogonphe,

Revois-tu ta patrie, ô jeune fils de Zeus,

La plaine ensoleillée où roule l’Enipeus

Et le marbre doré des murailles de Gomphe ?

 

Non ! Le roi qu’a troublé l’ivresse de l’arak,

Sur la terrasse où croît un grêle azedarac,

Vers le ciel, ébloui du vol vibrant du gomphe,

 

Levant ses yeux rougis par l’orgie et le vin,

Sentait monter en lui comme un amer levain

L’invincible dégoût de l’éternel triomphe."

 

541   "Sans contredire à ce vœu, un souverain khmer, Jayavarman VII, allait faire place à l'ombre du fils d'Alexis dans un des plus admirables ensembles monumentaux […] parmi les sculptures gigantesques de ce Bayon où se reflète dans la pierre […] le sourire à peine incarné du prince lépreux."

 

542   "Tout homme a vu le mur…" "Que le monde est grand à la lueur…" Aux yeux du souvenir, ah ! que le monde est…"

  • Tout homme a vu le mur qui borne son esprit : Alfred de Vigny (1797-1863), La Flûte, dans Les Destinées, Genève, Droz, 1961.
  • Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !

Aux yeux du souvenir, que le monde est petit !" Début dupoème de Charles Baudelaire, Le Voyage (Les Fleurs du mal).

 

543   "O mort, où est ta victoire ?"

  • Saint Paul, Première épitre aux Corinthiens, chap. 15, v. 55.

 

545   "[…] la moindre idée, un mot ajouté, une seule lettre, parfois, en plus ou en moins […] suffisait à creuser des abimes entre les hommes…"

  • Allusion aux querelles sur la nature du Christ par rapport au Père : pour les uns, il est "de même nature" (homo-ousios en grec), pour les autres "de nature semblable" (homo-iousios, en grec). la définition "de même nature" fut adoptée définitivement par le Concile de Nicée (325).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Consubstantialit%C3%A9

         "L'archipatriarche […] détenait seul toutes les clés de ce monde dont les secrets lui étaient confiés…"

  • Les armoiries du Pape portent traditionnellement les deux clés, l'une d'or qui symbolise le pouvoir spirituel de l'Eglise, l'autre d'argent qui symbolise sa pérennité. Elles renvoient aussi à la phrase de Jésus à Pierre : "Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux" (Evangile selon Saint Matthieu, chap. 16, v. 19). Saint Pierre, le premier pape, est traditionnellement représenté avec les deux clés à la main.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Armoiries_du_Vatican

 

546   "Hadrien disait souvent qu'il était la voie, la vérité, la vie, et que le salut de chacun ne passait que par lui".

  • Evangile selon Saint Jean, chap. 14, v. 6 : "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie : nul ne va vers le Père sans passer par moi."

         "La doctrine d'Hadrien comportait une liturgie et un rituel très précis d'où le sang était banni, remplacé, semble-t-il, par le sel, le poisson, l'eau, le fruit de la vigne, le blé, le pain sans levain. A l'aigle des prêtres de l'Empire était substitué un agneau […] c'étaient des instruments de supplice – le pal, le fouet, le pilori - qui […] s'offraient à l'adoration des fidèles. La virginité y était l'objet d'une vénération toute particulière…"

  • Tous les objets cités sont en rapport étroit avec le catholicisme :
  • le sel : "Vous êtes le sel de la terre" (Evangile selon Saint Matthieu, chap. 5, v. 13).
  • le poisson fut le symbole des premiers chrétiens car "poisson", en grec (ikhthus) est l'acrostiche de "Iésous Kristos Theou Uios Soter" (Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur). Cf. St Augustin, La Cité de Dieu, XVII, 23, et https://fr.wikipedia.org/wiki/Ichthus
  • l'eau est, dans toutes les religions le signe de la purification et de la renaissance ; elle est utilisée, dans le catholicisme, pour le baptême mais aussi, mélangée au vin de l'eucharistie, pour rappeler la nature humaine du Christ ainsi mêlée à sa nature divine.
  • le fruit de la vigne : "Moi, je suis la vigne, et vous êtes les sarments" (Evangile selon Saint Jean, chap. 15, v. 5). Le vin est aussi l'un des éléments de l'Eucharistie, rite central de la messe. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eucharistie
  • le blé est souvent utilisé dans les Evangiles. Cf. Parabole du semeur (Evangile selon Saint Marc, chap. 3, v. 3-8), et Evangile selon Saint Jean, chap. 12, v. 24.
  • le pain sans levain : les hosties consacrées pour l'eucharistie sont faites de pain sans levain, conformément à la tradition juive de la Pâque (Livre de l'Exode, chap. 12, v. 15).
  • l'agneau est le symbole de Jésus-Christ, selon la phrase de Jean Baptiste : "Celui-ci est l'agneau de Dieu" (Evangile selon Saint Jean, chap. 1, v.29).
  • le pal : il s'agit évidemment d'une référence à la Croix du Christ.
  • le fouet : "quant à Jésus, [Pilate] le fit flageller et il le leur livra pour qu'il soit crucifié" (Evangile selon Saint Matthieu, chap. 27, v. 26).
  • le pilori : l'un des instruments de la passion est la colonne à laquelle fut attaché Jésus pour être flagellé.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arma_Christi

  • la virginité est très présente dans le christianisme, dès Saint Paul (Première Epitre aux Corinthiens, chap. 7, v. 1).

 

547   L'iconographie nous apprend que les peintres sacrés représentaient volontiers [les courtisanes et les prostituées] avec de longs cheveux blonds qui leur tombaient jusqu'aux chevilles et les bras chargés de vases pleins de parfums d'Arabie."

  • Allusion à la femme pécheresse qui verse du parfum sur les pieds de Jésus (Evangile selon Saint Luc, chap. 17, v. 37-38) et aux représentations de Marie-Madeleine. Cf. Fra Angelico, Noli me tangere, Couvent San Marco, cellule 1.

Cf. https://leschroniquesdelart.fr/2017/08/16/les-fresques-de-fra-angelico-au-couvent-san-marco/

         Note : "Stendhal fait état, dans ses Promenades dans Rome, de peintures et sculptures représentant des jeunes filles soumises à d'effroyables supplices ou le cœur percé de sept glaives."

         "Et certains auteurs, à la suite d'un Couchoud par exemple, ont même été […] jusqu'à s'attaquer d'abord au rôle historique, puis à la réalité même de cette doctrine…"

  • Paul-Louis Couchoud (1879-1959), philosophe et érudit, a mis en doute l'historicité de Jésus-Christ (Paul-Louis Couchoud, L'énigme de Jésus, Paris, F. Rieder, 1924).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Louis_Couchoud

 

548   Note 1 : "Le problème de l'existence historique de Napoléon a été examiné par Whately dans son opuscule : Doutes historiques sur Napoléon Bonaparte, mentionné notamment par J. L. Borges. En France, Charles Philippon, vers 1840, réduit Napoléon à un mythe solaire."

         Note 2 : "Le lecteur érudit trouverait sur ce points des informations précises et sérieuses dans la Patrologie de Migne. En outre, des allusions éparses à l'archipatriarche et des points de vue opposés sur sa doctrine pourraient être cherchés, par exemple, chez Bossuet et chez Voltaire, chez Pascal et chez Marx."

  • L'Abbé Jacques-Paul Migne (1800-1875), prêtre et éditeur de textes religieux, a édité la Patrologie latine en 221 volumes, la Patrologie grecque en 85 volumes, et une Encyclopédie théologique (plus de 20 volumes).

 

550   "Alexis disait à l'archipatriarche que tous les dieux si divers du ciel devaient être soumis à quelque dieu inconnu – ἂγνωστος θεός τις – qui régnait sur eux tous et que ce Dieu […] reconnaîtrait les siens."

  • Il y avait à Athènes un autel dédié "au dieu inconnu". Cf. Actes des Apôtres, chap. 17, v. 23.
  • "[…] que ce Dieu reconnaîtrait les siens" pourrait être une allusion à la phrase prêtée à Arnaud Amaury (†1225), abbé de Citeaux, au cours du siège de Béziers : "Caedite eos. Novit enim Dominum qui sunt eius", Tuez-les, Dieu connaît les siens (Césaire de Heisterbach, Dialogus miraculorum, dist. 05, chap. 21), transformé généralement en Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Amaury

         "Peu après la mort de Théodora, l'Empereur écrivit le bref traité connu sous le titre de Banquet de l'âme où figure la fameuse prosopopée, démarquée par Voltaire dans son Traité sur la tolérance, qui commence par l'invocation au dieu inconnu : "Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse…"

  • On pense en premier au Banquet du philosophe grec Platon (427-347 av. J.-C.). Mais l'historien Jules Michelet (1798-1874) a écrit dans un ouvrage posthume, Le Banquet (Paris, C. Lévy, 1879), un chapitre intitulé : "Qui dressera le banquet de l'âme ?".

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Michelet

  • Voltaire, Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas, Genève, 1763, chap. XXIII.

 

552   "[…] que Georg Büchner, après tant d'autres, devait porter à la scène, en 1835, dans La Mort de Bruince…"

  • Georg Büchner (1813-1837), scientifique et écrivain allemand, a écrit La Mort de Danton, drame en quatre actes.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_de_Danton

         Note : "Sur les différents aspects de l'Empire après Alexis, outre les ouvrages généraux d'Arnold Toynbee, de Ferdinand Lot, d'Henri Pirenne, d'André Malraux, on consultera les travaux plus spécialisés de Ph. Faure sur la Vie économique et sociale à la fin de l'Empire et l'Histoire de la littérature de l'Empire après Alexis de H. Baer…"

  • Arnold Toynbee : voir la note de la page 377.
  • Ferdinand Lot (1866-1952) est un historien médiéviste français. Cf. https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1952_num_30_3_5358
  • Henri Pirenne (1862-1935) est un historien médiéviste belge. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Pirenne
  • André Malraux : voir la note de la page 288.
  • Ph. Faure : aucun historien ou économiste de ce nom, pas plus que de correspondance pour le titre cité.
  • H. Baer : aucun historien ou économiste de ce nom, pas plus que de correspondance pour le titre cité.

 

553   "[…] c'était le fils de Balamir et de Zénobie, qui devait établir plus tard à Xanadu, sur l'Alph, sa fameuse capitale […] c'était Khubilaï."

         Note : […] il se reportera enfin et surtout à la chronique épique en langue et écriture oïghoures Mongol-un ni'utcha tobtchi'an ou Histoire secrète des Mongols, qui nous est parvenue en traduction et transcription chinoises."

 

554   "[…] si attaché pourtant au bouddhisme qu'il finit par ajouter à des titres innombrables ceux de qoutouqtou (vénérable, divin) et de tchakravartin (monarque universel dans le vocabulaire bouddhique)…"

  • Ces titres viennent probablement du livre de René Grousset, L'Empire des steppes, Paris, Payot, 1962, chap. II, 3e partie : "Le pieux bouddhiste qu’est l’historien mongol Sanang Setchen ira jusqu’à joindre aux titres de Khoubilaï ceux de qoutouqtou (vénérable, divin) et de tchakravartin (« monarque universel » dans le vocabulaire bouddhique)."

         "Marco Polo […] raconte qu'une fois empereur, Khubilai reçut en grande pompe les reliques du Bouddha que lui avait envoyées le râdja de Ceylan".

  • "Une fois empereur, nous raconte Marco Polo, il reçut en grande pompe des reliques du Bouddha, envoyées par le râdja de Ceylan." In : René Grousset, L'Empire des steppes, Paris, Payot, 1962, chap. II, 3e partie.

 

555   "C'étaient manières de pierres noires qui s'extraient des montagnes…"

         "Il allait et venait par ce fleuve plus de navires et de riches marchandises qu'il n'en va par tous les fleuves et toutes les mers du couchant…"

         "Il y avait là tant de marchands et si riches…"

         "Et je vous dis que chacun prenait volontiers ces billets…"

  • Les quatre citations se trouvent, à quelques mots près, dans : René Grousset, L'Empire des steppes, Paris, Payot, 1962, chap. II, 3e partie, et sont attribuées à Marco Polo.

 

564   "[…] les grandes épopées géorgiennes de Rousthaveli ou de Tchakhroukhadzé sont tout pleins d'allusions à la grande assemblée…"

 

567   "car la force sans la justice est détestable et détestée mais la justice sans la force est impuissante et moquée".

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Pascal

 

569   "[…] cette immense communauté de peuples que les historiens et la tradition allaient appeler le Saint Empire romain de nationalité altaïque…"

  • Allusion au Saint Empire Romain Germanique.

Cf. http://www.cosmovisions.com/Saint-Empire.htm

 

572   "[…] ce sont les fameux porphyrogénètes, les héritiers des Porphyre, dont le dernier descendant, Constantin, devait expirer au petit matin […] vers la fin de l'été 1925…"

  • Les Porphyrogénètes sont les princes byzantins "nés dans la pourpre" (c'est-à-dire dans la "chambre de porphyre") et non pas les "descendants des Porphyres". Cf. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P3446 et Jules Labarte, Le Palais impérial de Constantinople…, Paris, Libr. archéologique de Victor Didron, 1861, IIIe partie, § XV.

         Note : "Voir dans L'Illustration n° 4306, du samedi 12 septembre 1925, l'article intitulé : A propos d'un fait divers."

  • L'Illustration ne se trouve pas en accès libre.

 

573   "[…] là où ni les amis, ni le trésor, ni le trône ne sont plus d'aucun secours". Note : […] Les mêmes paroles sont prêtées à Alexis dans Le Livre des Rois (Sha Nâmeh) de Firdousi et dans le Zafir Nâmeh de Hamd-Allah-al-Mustawfi.

  • Adaptation d'un texte de Lucrèce (Ier siècle av. J.-C.), De natura rerum, (De la nature des choses), livre II, v. 37-39."Puisque pour notre corps les trésors ne sont d'aucun secours, ni la naissance, ni la gloire du trône, pour le reste, il faut penser qu'ils ne sont pas plus utiles à l'esprit." Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucr%C3%A8ce
  • Le Livre des Rois est un poème sur l'histoire de l'Iran jusqu'à la conquête de l'Islam, écrit par Ferdowsi (940-1020 environ). Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_des_Rois_(Ferdowsi)
  • Le Zafir Nâmeh est un poème qui raconte l'histoire de l'Iran de l'introduction de l'Islam à la conquête mongole, écrit par Hamdallah Mustawfi (1281-1349).

Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Zafarnamah_(Mustawfi)

 

 

 

 

Chapitre XXIII

576   "Le triomphe d'Alexis est le thème de l'admirable série des douze tapisseries des Flandres commandées à Bruges par Léon X… et exposées aujourd'hui dans la Pinacothèque du Vatican."

         "Et les miniatures des Très Riches Heures de l'Empereur Alexis, œuvre conjointe et rarissime de Jean Fouquet déjà âgé et d'Attavante degli Attavanti encore tout jeune, conservées au château de Chantilly…"

  • Il s'agit des Très Riches Heures du Duc de Berry, peintes essentiellement par les Frères de Limbourg avant 1416, date de la mort du duc de Berry et des peintres, achevées par Jean Colombe (1430-1493).

Cf. https://www.photo.rmn.fr/Package/2C6NU09TF4DL

  • Ni Jean Fouquet (1420-1478), ni d'Attavante degli Attavanti (1452-1517-25), tous deux enlumineurs, n'y ont participé.

         "[…] il apparaît encore […] comme "le plus puissant homme de gens, de terres et de trésors qui fut jamais au monde, du temps d'Adam jusqu'à aujourd'hui".

  • Phrase appliquée par Marco Polo à Khubilai-Khan. Cf. Bernard Brizay, Les Trente empereurs qui ont fait la Chine, Paris, Perrin, 2018, chap. XIV.

 

579   "L'Empereur alla seulement vers un vieux capitaine des Douze Mille qui avait été parmi les premiers à rejoindre, bien des années plus tôt, la conjuration d'Isidore… Il le prit dans ses bras…"

  • Le 20 avril 1814, Napoléon fit ses adieux à la Vieille Garde, à Fontainebleau, après avoir abdiqué ; après un bref discours, il embrassa le général Petit et le drapeau. Cf. Baron Fain : Manuscrit de 1814, Paris, Bossange, 1830, p. 251-252

 

584   Note 1 : "J'aurais pu moi aussi, comme Alexis au Capitole, me retirer dans la gloire. J'ai préféré faire don à la France de ma personne et de mon destin". Déclaration du maréchal Pétain au cours de son procès. Ces quelques mots ayant constitué une interruption au réquisitoire du procureur général Mornet, ne figurent pas au procès-verbal. Mais la quasi-unanimité des témoins objectifs assurent qu'ils ont été effectivement prononcés."

         Note 2 : "Séminaire sur la diachronie : Situation d'Alexis, p. 1239."

  • Aucune référence trouvée.

 

585   Note : "Cf. Dr Annette Chardon-Cohen : La Signification sexuelle d'un épisode historique : Alexis et le coïtus interruptus. On consultera aussi, dans le Vocabulaire de la psychanalyse (P.U.F.) de J. Laplanche et J.-B. Lefèvre-Pontalis, les articles névroses d'abandon et complexe d'Alexis.

 

586   "Je suis le serviteur des serviteurs de l'Empire, le plus humble parmi les humbles et le plus méprisable parmi les plus méprisables."

 

587   "L'Empereur avait fait monter au Capitole un sourd-muet aveugle, un lépreux, un condamné à mort pour parricide, une prostituée goitreuse et boiteuse, un halluciné atteint du haut mal et un mendiant juif du nom d'Ahasvérus […] que ses futurs voyages à travers le monde devaient rendre assez fameux : il les réunit autour de lui et, s'agenouillant devant eux, il leur lava les pieds."

  • Allusion à la scène où Jésus lave les pieds de ses apôtres. Cf. Évangile selon Saint Jean, chap. 13, v. 5-9.
  • Les pauvres convoqués par Alexis renvoient aussi à des épisodes de guérison des évangiles : sourd-muet (Evangile selon Saint Marc, chap. 7, v. 31-37), aveugle (Évangile selon Saint Jean, chap. 9, v. 6-7), accueil de la prostituée Évangile selon Saint Luc, chap. 7, v. 37-47), guérison d'un épileptique (Évangile selon Saint Matthieu, chap. 17, v. 15-18).
  • le condamné à mort pourrait être Barabas, condamné à mort mais relâché de préférence à Jésus (Cf. Evangile selon Saint Marc, chap. 15, v. 7).
  • Ahasverus est le "Juif errant" (Jean d'Ormesson publiera, en 1993, chez Gallimard, Histoire du Juif errant), voué à une marché éternelle pour avoir refusé à Jésus le droit de se reposer un moment pendant la montée au calvaire.          Cf. https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Ahasv%C3%A9rus/104290

         Note 2 : "Voir Isaac Laquedem : Alexis et la légende du juif errant. Schiller, Chamisso, Shelley, Edgard Quinet et Eugène Sue, parmi beaucoup d'autres, ont évoqué la figure d'Ahasvérus qui a donné naissance aussi à d'innombrables tableaux, ballets, opéras et oratorios."

  • "Isaac Laquedem, ou Le Roman du Juif errant" est le titre d'un roman inachevé d'Alexandre Dumas, paru en 1853.
  • Friedrich von Schiller (1759-1805), poète allemand auteur de Der Geisterseher (Leipzig, 1789), fragment de roman dont l'un des personnages est identifié comme une variante du Juif Errant. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_von_Schiller et https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1974_num_4_8_5020
  • Adelbert von Chamisso (1781-1838) est un écrivain et poète franco-allemand, auteur d'un poème intitulé Der neue Ahasverus (Le Nouvel Ahasvérus).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adelbert_von_Chamisso

  • Percy Bysse Shelley (1792-1822), poète britannique, auteur d'un poème intitulé Wandering Jew (le juif errant) en 1810. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Percy_Bysshe_Shelley
  • Edgar Quinet (1803-1875), écrivain et homme politique, auteur de Les Tablettes du Juif errant, Paris, A. Béraud, 1823. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Quinet
  • Eugène Sue (1804-1857), écrivain français, auteur du roman-feuilleton Le Juif errant (Paris, Paulin, 1844-45).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Juif_errant

 

588   "C'est pour cette raison […] que le camée de Dresde ou les trois grandes statues […] constituent des pièces presque uniques.

  • Cf. Note de la page 196.

 

588-89        "[…] ils firent ériger sur le Capitole une admirable statue équestre en bronze doré […] elle passa successivement, pendant tout le moyen âge, pour une statue de Constantin puis, dans des temps plus récents, pour une figuration de Marc Aurèle."

         "S'il fallait une preuve supplémentaire, elle serait fournie par la dernière œuvre de Valerius […] Les Fastes capitolins […] où apparaît une allusion […] à la statue équestre du Capitole…"

 

590   "Il passa une dernière fois devant le mausolée d'Hadrien qui élevait […] son énorme masse…"

         "Bien des années plus tard […] le pape saint Grégoire le Grand […]  vit soudain apparaître au sommet du mausolée un ange […] [et] entendit une voix de tonnerre et pourtant douce qui lui disait : "Ne crains rien, Grégoire, je suis Alexis". La vision annonçait la fin de la peste […]  et le peuple, transporté d'enthousiasme, donna au mausolée d'Hadrien le nom de Castel San'Angelo Alessio […] ou plus brièvement, château Saint-Ange."

  • Le pape Grégoire eut la vision de l'Archange Saint Michel annonçant la fin de l'épidémie de peste de 590. Une statue de l'archange fut érigée au sommet du château en 1543.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_Saint-Ange

 

591   "C'est dans ce décor […] que le poète évoque le vieil Empereur en train de chevaucher […] parmi           Li ruscelleti che de'verdi colli

                                      Del Casentin discendon giu'in Arno

                                      Facendo i lor canali e freddi e molli

  • Citation de Dante, Divine Comédie, l'Enfer, chant XXX ; v. 64 et ss : "Les ruisselets qui, des vertes collines du Casentin, descendent dans l'Arno, mollement sur leur lit roulant leurs fraîches ondes."

 

592   "L'Empereur passa probablement une nuit […] à La Verna, près de Bibiena - l'Alvernia d'Alessio de Dante […] Nel crudo sasso tra Tevere ed Arno."

  • Dante ne mentionne pas le nom "Alvernia", qui désigne le lieu où Saint François reçut les stigmates. La citation vient de : La Divine Comédie, le Paradis, chant XI, vers 106 : "Sur un âpre rocher entre le Tibre et l'Arno."

 

595   "Dans une lettre à Richard Wagner…" Note : Correspondance entre Louis II de Bavière et Richard Wagner, lettre du 27 avril 1869.

  • Il n'y a pas de lettres de Louis II à Wagner en avril 1869, le roi étant à cette époque furieux de la réédition par Wagner de Le Judaïsme dans la musique. Cf. Catherine Decours, Louis II, Paris, Fayard, 2019, chap. VI.

         "[…] sur la foi d'une lettre de l'évêque Juvénal à l'impératrice Pulchérie, il visite avec la même confiance, mais cette fois près d'Ephèse, une autre maison mortuaire d'Alexis."

  • L'Impératrice byzantine Pulchérie (399-453) demanda à Juvénal (Ve siècle), évêque de Jérusalem, des précisions sur les reliques de la Vierge ; à la suite de sa réponse, elle fit venir à Constantinople l'une de ces reliques. Cf. Michel van Esbroek, Le Culte de la Vierge de Jérusalem à Constantinople…, In : Revue des Etudes byzantines, 1988, vol. 46, pp. 181-190.
  • Pour la maison d'Ephèse, voir la note de la page 596.

 

596   "[…] depuis les révélations d'une illuminée allemande, Catherine Emmerich, qui assurait […] avoir aperçu dans ses rêves l'Empereur Alexis en train de rendre le dernier soupir […] dans une maison qu'elle n'avait jamais vue et qui répondait en effet à peu près, à travers ses descriptions balbutiantes, au bâtiment d'Ephèse."

 

         "L'Empereur ne serait jamais mort. Il vivrait toujours, enfermé dans un vieux château désert, au milieu des forêts […] Il dort là, accoudé sur une table de pierre […] Alors, la barbe blanche de l'Empereur Alexis aura fait trois fois le tour de la table de pierre…"

 

597   "Pas un grand événement de l'histoire où il n'ait sa part, mystérieuse et évidente. Guillaume, Harold, Edith au cou de cygne l'aperçoivent tous les trois sur le champ de bataille d'Hastings."

         Note : "Une silhouette un peu floue sur la célèbre tapisserie de Bayeux […] il faut y voir une figuration hésitante d'Alexis."

 

598   "On le signale sur les remparts aux deux prises de Constantinople en 1204 et 1453…"

  • Siège et prise de Constantinople par la 4e Croisade en 1204, et par les Ottomans en 1453.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Constantinople

         "Il ordonne à Benvenuto Cellini d'abattre le connétable de Bourbon sous les murailles de Rome en 1527."

  • Cf. Benvenuto Cellini, Œuvres complètes, Paris, Paulin, 1847. Tome 1, Livre 2, chap. 1.

         Cervantès le reconnaît tout à coup, le 7 octobre 1571, au cours de la bataille de Lépante…"

         "Il reparaît aux yeux de beaucoup à la bataille de Kosovo, à la bataille de Tannenberg, à la bataille de Marignan…"

  • A la Bataille de Kosovo, en 1389, les Serbes furent vaincus par les Ottomans. Cf. https://www.histoiredumonde.net/Bataille-de-Kosovo-Polje.html
  • A la Bataille de Tanenberg, en 1410, les forces polonaises et lituaniennes battirent les Chevaliers Teutoniques. Une autre bataille du même nom eut lieu en 1914, entre les Allemands et les Russes.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Grunwald et https://www.herodote.net/30_aout_1914-evenement-19140830.php

  • La Bataille de Marignan, en 1515, fut remportée par François Ier sur les Milanais.

         "Au cours de la guerre russo-japonaise, il apparaît à l'amiral Alexieiv, vice-roi de Mandchourie, puis, pendant le désastre de Moukden, au généralissime Alexei Nicolaievitch Kouropatkine."

         Note 2 : "Lettres de l'impératrice Alexandra Feodorovna à Grigori Iefimovotch Raspoutine, 22 mars 1905."

         "Et à la veille de se mesurer à l'amiral Rojdestvensky au large des îles Tsou-shima, l'amiral Togo […] distingue dans l'obscurité l'ombre d'Alexis…"

         "On a pu définir le Nouveau Monde comme "cette autre moitié de l'univers dont ne s'occupe pas Alexis."

         Note 3 : Ortega y Gasset, dans El Tema de nuestro tiempo : critica de una leyenda.

  • José Ortega y Gasset (1883-1955) est un philosophe et homme politique espagnol. El Tema de nuestro tiempo est un livre de philosophie. La citation n'a pas été retrouvée.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Ortega_y_Gasset

 

599   "Un sceptique a remarqué ironiquement que "Alexis se faisait de plus en plus rare sur les champs de bataille au fur et à mesure que les armes automatiques s'y faisaient plus nombreuses."

         Note 1 : "Bernard Shaw, dans Le Héros et le soldat. Voir aussi : Ellen Terry and Bernard Shaw : a correspondence."

         "A Gaza, à Jaffa […] Bonaparte apparaît encore aux yeux des populations du Proche-Orient comme une incarnation d'Alexis." Note 2 : "Dernière lettre d'Antoine de Phélippeaux au commodore Sidney Smith, 30 avril 1799. Phélippeaux devait mourir le 1er mai."

  • Antoine Le Picard de Phélippeaux (1767-1799) est un officier d'artillerie français passé au service de l'Angleterre. Il organisa l'évasion du commodore Smith en 1798 et mourut au siège de Saint Jean d'Acre.

Cf. https://www.histoire-de-guerre.net/article/item/3559-phelippeaux

  • William Sidney Smith (1764-1840) est un amiral britannique.

         "L'ombre d'Alexis révèle le secret de l'imprimerie à un lapidaire de Mayence..."

         "Elle inspire le scaphandre et le parachute à un ingénieur de génie qui s'amusait à peindre à ses moments perdus."

         "Un philosophe tourangeau la rencontre, bizarrement, dans un poêle."

  • René Descartes (1596-1650), mathématicien, dit avoir réfléchi aux éléments du Discours de la méthode "dans un poêle", ce qui désigne en réalité une chambre chauffée par un poêle. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes

         "Elle laisse tomber une pomme aux pieds d'un mathématicien anglais"

         "Elle fait vaciller l'esprit d'un poète allemand et d'un poète français, elle accompagne en prison un poète irlandais"

  • Peut-être Friedrich Holderlin (1770-1843), poète allemand interné à l'âge de 36 ans. Ou Heinrich Heine (1797-1856), seul cité dans la Bibliographie de la p. 654.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_H%C3%B6lderlin et https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Heine

  • Peut-être Gérard de Nerval (1808-1855), poète français dépressif et mort suicidé.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_de_Nerval

  • Oscar Wilde (1854-1900), écrivain et poète irlandais, condamné à la prison pour immoralité.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_Wilde

         "[…] elle assiste à ses derniers moments un poète russe tué en duel"

         "[…] elle entre en relation par des coups sur la table avec un prophète à la barbe blanche, exilé sur une île"

  • Victor Hugo (1802-1885), poète et écrivain français, exilé à l'île de Jersey puis Guernesey de 1852 à 1870 et amateur de spiritisme. Cf. Jean de Mutigny, Victor Hugo et le spiritisme, Paris, F. Nathan, 1981.

         "Elle rend visite, sur les bords d'un lac perdu au milieu des Alpes, à un philosophe fou, moustachu et terrible…"

         "Elle illumine sombrement le fils d'un avocat de Trêves qui allait changer l'histoire…"

         "[…] c'est elle, dit-on, qui souffle à un médecin juif de Vienne une clé des songes…"

         "[…] avant de fournir, sans se lasser, une autre image de l'univers à un obscur employé de l'office fédéral des brevets des villes de Berne et de Zurich"

  • Albert Einstein (1879-1955) travailla à l'Office des Brevets de Berne et enseigna à Zurich.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Einstein

 

601   Note : "Carl Gustav Jung : Historische Seelenprobleme der Gegenwart. Trad. française : Problèmes psychiques et historiques de la structure de l'inconscient contemporain.

 

602   "Traiasca Capitanul Alexie !" Note : "C'est de cette formule traditionnelle que s'inspirèrent les légionnaires de l'organisation roumaine fasciste des Gardes de Fer pour perpétuer, après son exécution, la mémoire de leur chef, le capitaine Corneliu Zelea Codreanu : Traiasca nea si Capitanul !"

 

602   "[…] tant de villes, tant de caps, tant de montagnes, tant de villages ou de lieudits tirent leur nom de l'Empereur Alexis – de l'Imperatore Alessio : le bourg d'Alexain, par exemple, près de Laval dans la Mayenne, ou celui d'Alixan, près de Romans-sur-Isère dans la Drôme, peut-être même Alès dans le Gard […] la ville d'Aleksine, en tout cas, entre Kalouga et Toula, aux environs de Moscou, celle d'Alexikovo entre Saratov, Voronej et Stalingrad, celle encore d'Aleksina sur la Morava, le grand glacier d'Aletsch dans le Valais, le massif d'Ala-chan, en Chine, sur la rive gauche du Houang-ho, Alexandrie du Piémont aussi […], Alassio sur la Riviera italienne…"

  • Alexain : commune de la Mayenne, à 20 km de Laval. Le nom viendrait soit d'une déformation de Notre-Dame à l'essaim, soit d'une déformation d'alisier, nom du sorbier.
  • Alixan : commune de la Drôme, au nord-est de Valence. Le nom viendrait d'Alixianus et signifierait la terre d'Alexius, probablement le premier propriétaire du lieu.
  • Alès : commune du Gard. Le nom mérovingien était Alesto, sans interprétation.
  • Aleksine, à 130 km de Moscou, a été fondée en 1236.
  • Alexikovo, proche de Volgograd (ex-Stalingrad).
  • Aleksina, proche de Smolensk.
  • Aletsch : le glacier d'Aletsch est le plus grand des Alpes
  • Ala-chan, ou Holanchan, montagnes de Chine.
  • Alexandrie du Piémont : ville d'Italie, construite en 1168 et nommée en l'honneur du pape Alexandre III (1159-1181).
  • Alassio : ville de la Riviera ligure, dont le nom viendrait d'Adelasia, fille de l'empereur Otton (912-973), qui s'y serait établie.

 

603   " pour les populations… de tout le Proche-Orient, Altaïr, l'astre α de la constellation de l'Aigle […] s'appelle l'étoile d'Alexis."

         "En 1498 enfin […] Alexandre VI Borgia, passant outre à tous les scrupules et aux mises en garde, transforme […] la béatification en canonisation".

  • La seule canonisation prononcée par Alexandre VI (1431-1503) a été celle d'Anselme de Cantorbéry (1033-1109), en 1494.
  • Il faut noter que dans Au plaisir de Dieu (Paris, Gallimard, 1974), Jean d'Ormesson place dans la bibliothèque de sa famille "la bulle par laquelle Alexandre VI Borgia proclamait la canonisation de l'empereur Alexis" (chap. V).

 

604   "Neuf ans plus tard, Jules II della Rovere […] fixe au 17 juillet la fête de saint Alexis…"

  • Alexis de Rome, ou Alexis l'homme de Dieu (mort vers 404-412), est fêté le 17 juillet.

         "Les œuvres pieuses se succèdent […] dès le XIe siècle, la Vie de saint Alexis […] C'est de ce poème que devait s'inspirer Henri Ghéon pour son miracle longtemps célèbre : Le Pauvre sous l'escalier  […] Au début du XIIe siècle, à Byzance, l'Alexiade d'Anne Comnène…"

  •          La Vie de Saint Alexis est un poème de 125 laisses de 5 vers décasyllabes qui remonte au XIe siècle et raconte la vie d'Alexis de Rome. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_de_saint_Alexis
  • Henri Ghéon (1875-1944), médecin et écrivain a écrit Le Pauvre sous l'escalier : Trois épisodes d'après la vie de saint Alexis (Paris, Gallimard, 1925).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gh%C3%A9on

  • L'Alexiade d'Anne Comnène est le récit de la vie de son père, l'empereur byzantin Alexis Ier (1058-1118).

 

605   "Dans le Poème d'Alexis (Das Lied des Alexius) du prêtre Lambrecht, l'Empereur fait peser par un Juif une pierre en forme d'œil…"

606   [Liste des ouvrages cités]

Cf. https://es.wikipedia.org/wiki/Libro_de_Alexandre

  • Rudolf von Ems († après 1254), poète épique de l'Autriche actuelle, auteur d'un Alexander.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rodolphe_d%27Ems

  • Berthold von Herbolzheim : auteur germanique du XIIe-XIIIe siècle, auteur d'un Alexander.

Cf. https://de.wikipedia.org/wiki/Berthold_von_Herbolzheim

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Hartlieb

  •          Historia Alexii de Quilico de Spolète : Louis Quilico (1925-2000), baryton, interpréta le rôle du Duc d'Albe (dans l'opéra du même nom, de Donizetti) en 1959, à Spolète. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Quilico
  •          I nobili fatti di Alessio magno : I nobili fatti di Alessandro magno, traduction en italien du Roman d'Alexandre, par Giusto Grion (1827-1904). Cf. https://www.idref.fr/105741418

 

607   "Et bien des siècles plus tard, Victor Hugo lui-même se souviendra de ce dernier épisode dans La Fin de Satan : […] Alexis, l'arc au dos, la flèche au poing, entra…

  • Dans le poème de Hugo, il s'agit de Nemrod. Voir La Fin de Satan, livre premier, Le Glaive, strophe quatrième, L'exode de Nemrod.

 

608   "Sire… les pieds de ces vilains jamais je ne laverai".

  • In : Jean de Joinville, Histoire de Saint Louis, Paris, Vve Jules Renouard, 1868, 18e : "les piez de ces vilains ne laverai-je jà."

         "A propos d'un de ces grands ouvrages à la gloire de l'Empereur, L'Alexéide de Gautier de Chatillon…

 

609   . "Nescio quid maius nascitur Aeneide".

  • La citation exacte est de Properce (47 av. J.-C. – 17) qui disait, à propos de l'Enéide : Nescio quid maius nascitur Iliade (une œuvre plus grande que l'Iliade est née. Cf. Elégies, Livre II, XXXVI, Au poète Lyncée.

         "L'ensemble de ces ouvrages qui mettent en scène tout un monde et qui aboutiront aux qui mettent en scène tout un monde et qui aboutiront aux mystères, dont le plus connu est Le Vray Mystère de la prise de Balkh, puis aux tragédies de Hans Sachs, de Jacques de la Taille, d'Alexandre Hardy, de John Lyly et surtout, plus tard, à l'Alexis le Grand de Racine et à cet Alexis aux Indes de Métastase que mettront successivement en musique, parmi beaucoup d'autres, Giovanni Paisiello;, Domenico Cimarosa et Luigi Cherubini…"

  • Le Vray Mystère de la prise de Balkh pourrait être une allusion au Mystère de la destruction de Troyes, daté de 1450. Cf. Jules de Douhet, Dictionnaire des Mystères… suivi d'une Notice sur le théâtre libre, Paris, J.P. Migne, 1834, p. 1550.
  • Hans Sachs (1494-1576), poète allemand. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_Sachs
  • Jacques de la Taille (1542-1562), poète français. Cf. https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Jacques_de_La_Taille
  • Alexandre Hardy (1570-1632), dramaturge français, auteur de La Mort d'Alexandre (1621).

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Hardy

  • John Lyly (1553-1606), dramaturge anglais.    Cf. https://www.britannica.com/biography/John-Lyly
  • Alexis le Grand de Racine : il s'agit d'Alexandre le Grand, de Racine (1665).
  • Pietro Antonio Trapassi, dit Pietro Metastasio (1698-1782), librettiste italien, auteur d'Alessandro nell'Indio, adapté de très nombreuses fois, entre autres par Léonard de Vinci (1729), Giovanni Paisiello (1773, Domenico Cimarosa (1781), Luigi Cherubini (1784). Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pietro_Metastasio

         Inspiré de la Vida del Gran Alejo de Ruy Gonzalez de Clavijo  […], l'Alexis le Grand de Christopher Marlowe…"

Cf. https://www.britannica.com/biography/Christopher-Marlowe

         Note : "Alexius the Great a été représenté en 1966 au théâtre des Nations, à Paris, avec Laurence Olivier dans le rôle de l'Empereur."

 

610   "[…] le vieux mythe du magicien et du nécromant, tel que le racontait le Volksbuch de Johann Spiesz, s'y mêle inextricablement au souvenir de l'Empereur qui finit par se confondre […] avec toutes les aspirations de l'homme moderne à l'action et au salut : Wer immer strebend sicht bemüht, Den können wir erlösen."

  • Johann Spiesz ou Spies (ca. 1540-1623), publia en 1587, l'Historia von D. Johann Fausten, première version, semble-t-il, de l'histoire de Faust. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Spies
  • La citation ("celui qui se donne du mal, nous pouvons le sauver") est extraite de Faust II.

         Note : "[…] il faut encore mentionner pour mémoire la machine à grand spectacle de Cecil B. de Mille : Le Roi des rois."

  • Cecil B. de Mille (1881-1959) a tourné en 1927 Le Roi des rois, film muet évoquant la vie de Jésus Christ.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cecil_B._DeMille

 

612   "il gran rifiuto"

 

 

 

Chapitre XXIV

615   "C'est en ce sens que le plus grand sans conteste des historiens de l'Empire a pu écrire quelque part que la légende d'Alexis était d'abord l'image et le reflet de nos espérances et de nos rêves." Note : "La Gloire de l'Empire, chap. XXIV, p. 615."

 

616   "Ainsi se referment sur elles-mêmes et sur leur propre négation la puissance et la gloire."

  • "La puissance et la gloire" est une expression qui appartient à la formule de louange récitée après le Notre Père : "car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles." C'est aussi le titre d'un roman de Graham Greene (1904-1991), Paris, Robert Laffont, 1948.      Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Puissance_et_la_Gloire

 

623   "[…] quand il parle, par exemple, de "notre grand frère le soleil" ou quand il s'écrie, à la fin de sa vie, "Plus ne garde le troupeau et plus n'ai d'autre office : le seul amour est mon grand exercice…"

         'Il avait donné au monde, écrit André Malraux, la seule figure de victoire qui soit une figure de pitié".

  • La citation exacte commence par "toi qui as donné…" et s'adresse à Jeanne d'Arc, discours d'André Malraux à Rouen le 31 mai 1964. Cf. André Malraux, Oraisons funèbres, in Le Miroir des limbes, Paris, Gallimard, 1996.

         "Mon cœur peut prendre toutes les formes : c'est un pâturage pour des gazelles et un couvent pour des moines, un champ de bataille couvert de sang et un champ de lys sous le soleil, un temple pour les idoles et le dieu de la guerre et pour les tables de la Loi et pour le livre de la sagesse. La religion que je suis est terrible parce qu'elle est l'amour : quelque route que prennent les chameaux de mon amour, là est ma religion et là est ma foi et je m'y avance avec mon épée".

 

626   "Un symbole ironique le situe dans le Dôme de Sienne… au centre même du fameux pavement… de Beccafumi…couvert par un plancher de bois que les gardiens du sanctuaire ne retirent qu'une demi-heure par an…"

 

627   "Le voyageur épris d'histoire et de culture se console heureusement en pénétrant […] dans […] la libreria Piccolomini, où l'Ombrien Pinturicchio […] a retracé en dix fresques […] les différents épisodes de la vie de l'Empereur".

 

631   "Les morts, nos pauvres morts n'ont d'autre vie qu'en nous".

  • Les cinq premiers mots sont extraits d'un poème de Baudelaire, La Servante au grand cœur dont vous étiez jalouse. Le vers exact est: "Les morts, nos pauvres morts, ont d'étranges douleurs". Poème LXIX de Spleen et idéal, dans : Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris, Livre de poche, 1972.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Baudelaire

 

 

Chronologie

Certaines dates sont purement fantaisistes. D'autres (dates de naissance) ont pu être modifiées par la recherche historique depuis la publication de La Gloire de l'Empire.

1336. Mort de Giotto.

  • Giotto est mort le 8 janvier 1337, ce qui correspond à 1336 puisqu'au XIVe siècle, l'année commençait à Pâques.

 

1404. Naissance de Piero della Francesca à Borgo San Supulcro.

  • Piero della Francesca est né entre 1412 et 1420.

 

1436-1450. Invention de l'imprimerie.

  • L'imprimerie a été mise au point après 1448. Premier livre imprimé : la Grammaire de Donat, en 1451.

 

1676. Pierre Corneille : Arsaphe et Héloïse.

  • Corneille a publié sa dernière pièce, Suréna, en 1674.

 

1952. Jean Anouilh : Arsaphe et Héloïse.

  • La seule pièce publiée en 1952 par Anouilh s'intitule : La Valse des toréadors.

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie

Seuls les auteurs non encore nommés, ou ceux dont les livres n'ont pas été mentionnés, sont repris ici. Les autres ont déjà été identifiés (ou non).

 

651   Nicéphore Blemnydes : Chronographie de l'Empire.

         Georges Pachymère : Annales de l'Empire.

         Fulgence Tapir : Annales universelles de la peinture, de la sculpture et de l’architecture de l'Empire.

  • Le titre indiqué par Anatole France (voir note de la page 421) ne comporte pas les mots "de l'Empire".

         Noam Chomsky : Syntactic Structures of the Languages of the Empire.

 

652   Jean-Claude Abreu et Macedonio Fernandez : Les Mathématiques de l'Empire.

  • Jean-Claude Abreu (1922-2006) est un collectionneur.         Cf. https://www.lacan.com/lacinkXXVIII9.htm
  • Macedonio Fernandez : voir note de la page 198. Aucun livre sur les mathématiques n'a été publié sous leurs noms.

         Otto-Julius Brunnen et Herbert von Kaiserswasser : L'Irrigation dans l'Empire.

  • Otto-Julius Brunnen : aucun auteur de ce nom trouvé. "Brunnen" signifie "puits, fontaine" en allemand.
  • Herbert von Kaiserswasser : aucun auteur de ce nom. Notons que "Kaiserswasser" signifie "eau impériale" ou "eau de l'empire" en allemand.

         Gustave Lanson et Louis Petit de Julleville : L'œuvre méconnue du Maître d'Avignon.

         Jean Laplanche : Siméon ou la question du fils.

  • Jean Laplanche (voir note de la p. 585) a publié Hölderlin et la question du père, Paris, P.U.F., 1961.

         Pierre Celeyron : Histoire générale des fêtes, tome I, p. 97-151.

  • Pierre Celeyron (1926-2009) apparaît dans de nombreuses photos de soirées, expositions, etc. Dans Jean-Claude Daufresne, Fêtes à Paris au XXe siècle, Paris, Mardaga, 2001, il est l'ordonnateur des fêtes, le magicien de l'éphémère (p. 209) et l'intendant des menus plaisirs (p. 210).

         J. R. R. Tolkien : Les Guerres de l'Empire.

  • John Ronal Reuel Tolkien (1892-1973), écrivain britannique, auteur du Seigneur des Anneaux et de Bilbo le Hobbit.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/J._R._R._Tolkien

         Marguerite Yourcenar : Mémoires d'Hadrien.

         Dietrich von Riefenstahl : Vorlesungen über den Ursprung des Staates des Kaisers Alexis.

  • Marlène Dietrich (1901-1992), actrice allemande. Dans ses mémoires, Leni Riefenstahl (1902-2003, actrice et réalisatrice) affirmera avoir poussé le réalisateur Sternberg à engager Marlène pour L'Ange Bleu. Cf. Jean-Paul Bled, Marlène Dietrich, Paris, Perrin, 2019, chap. 3.
  • Vorlesungen über den Ursprung des Staates des Kaisers signifie à peu près : Conférences sur l'origine de l'Etat de l'empereur Alexis.

         Hajime Kemamoto : The Social and Economic Background of Alexius' Empire, in Sekai bunka-shi taikei (Grand Recueil historique des civilisations du monde).

  •          Hajime Kemamoto : aucune référence trouvée.
  • Sekai bunka-shi taikei semble signifier : "le monde que vous voulez."

 

654   Kasimierz Kostrowitzky : La Genèse de l'Empire et ses bases économiques et sociales.

  • Kasimierz Kostrowitzky : aucun auteur de ce nom. Mais le vrai nom de Guillaume Apollinaire était Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky. Cf. https://guillaume-apollinaire.fr/

         Bertrand du Breuil : Atlas historique de l'Empire.

et Bertrand du Breuil, Album de famille, Paris, Dephi, 1985 (préface de Jean d'Ormesson).

         Henri Dorini : Les Merveilles de l'Empire.

         Christian Latrille : Médailles et monnaies de l'Empire.

  • dans le catalogue de l'exposition sur La Commune de Paris, 1871-1971. Exposition du centenaire. Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis, du 18 mars au 13 septembre 1971, est mentionné, à la page 5, un Christian Latrille, de la Monnaie de Paris.

Cf. https://excerpts.numilog.com/books/9782307027744.pdf

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 40 143
Publicité
maman-en-retraite
Derniers commentaires
Archives
Publicité