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maman-en-retraite
1 mai 2014

Inde. Vendredi 11 avril.

Lever à 6 heures, malgré quelques protestations, et route vers Jaisalmer. Le paysage est de plus en plus désertique et les arbres rabougrissent, mais il y a de petits villages et toujours des champs, parfois arrosés et bien clos. Vaches, chèvres, moutons. Le chauffeur repère des gazelles et stoppe brutalement pour nous les montrer. "Gazelles sacrées, montures du dieu. Porte bonheur de les voir !", affirme KS, sans rire.

A l'arrêt, je trouve un tee-shirt pour Roselyne et note deux titres de livres : Une princesse se souvient, de la Maharani de Jaipur, et Histoire de Pi, de Yann Martel.

Déjeuner dans un hôtel ouvert par un ancien guide, complètement à l'écart de la route, avec un bien joli jardin fleuri, malgré la chaleur accablante. Pour une fois, on est servi. C'est bon, pas trop épicé, mais pas extraordinaire : poulet, comme toujours, Dal, comme toujours, fromage de soja au curry, comme toujours… Le dessert ressemble à une génoise ratée !

Suite de la route. KS fait la sieste. Il a passé la matinée à parler mais entre son mauvais français et la sono, toute aussi mauvaise, il est bien difficile de suivre, et ceux qui sont au fond du car ne comprennent absolument rien. Après un long exposé sur la géographie de l'Inde, il est passé aux cinq philosophies apportées au monde par l'Inde (d'ailleurs, tout ce qui est bien dans le monde vient de l'Inde, et toutes les civilisations ont utilisé ses idées…) : la non-violence (mais si tu m'embêtes, je te massacre), la tolérance (mais si tu n'es pas Hindou, tu es un moins que rien), la médecine ayurvédique (qui ne semble guère efficace pour prolonger l'espérance de vie des Indiens), le yoga (capable même de rendre intelligent), et le kamasutra, qui l'intéresse tellement qu'il nous propose livres et DVD ! Il affirme que c'est une philosophie visant à la procréation, comme s'il fallait 84 positions différentes pour faire un enfant ! Il nous parle aussi des exploits de certains sâdhus "complètement sages", capables de rester neuf jours enterrés jusqu'au cou sans manger ni boire, et de ressortir en pleine forme. Le doute nous ronge ! Alexandra David-Néel, qui avait rencontré bon nombre de sâdhus, considérait que neuf sur dix étaient des escrocs et des simulateurs…

A l'approche de Jaisalmer, qui n'est qu'à cent kilomètres de la frontière pakistanaise, les bases militaires se multiplie le long de la route. KS déteste le Pakistan, responsable de tous les maux et problèmes de l'Inde, et nous parle avec fierté des missiles atomiques construits (et inventés, sans l'aide de personne… sans même les Russes ?) par l'Inde. Non-violence ? Quelques doux noms de régiments, Air Warriors, Desert Tankers… Ces bases sont de vraies villes.

On arrive à l'hôtel vers 14 heures 30 et on repart à 16 heures, il fait très chaud.

Arrêt au lac artificiel de Gadisar (ou Gadi Sagar), creusé sur l'ordre du premier roi de Jaisalmer au 14e siècle. Un beau portique y fut aménagé fin 19e par une danseuse prostituée très riche, soulevant la colère des épouses royales, offusquées ; pour empêcher la destruction du portique, la danseuse y fit placer, de nuit, une statue de Krishna. Le temple de Vishnou qui est à côté date de 1908. Un ghât, dans le lac, servait à la crémation des membres de la famille royale. Les poissons chats grouillent, bien nourris si on en juge par leur taille !

Nous sommes tannés par des gamins vendeurs de chapeaux, marionnettes, bracelets en fer blanc… De vrais pots de colle ! Alia se fait avoir et paye 200 roupies quatre bracelets, alors qu'à la porte de la citadelle, ils sont vendus 100 roupies les dix ! Un homme nous serine Frère Jacques sur un instrument bizarre qui ressemble plus à une guitare qu'à un violon. C'est discordant au possible.

La citadelle de Jaisalmer rappelle un peu celle de Carcassonne, mais en pierre jaune, un grès facile à travailler, d'où les nombreuses façades sculptées, très belles mais toutes semblables. Alia arbore une mini robe à épaulettes qui lui vaut des regards choqués des femmes et salaces des hommes, mais elle ne semble pas s'en apercevoir. Une crotte de pigeon qui lui tombe sur l'épaule lui fait pousser des cris… Malgré son teint mat et ses beaux cheveux noirs, elle est franchement blonde (mais elle assume).

Une vache essaie de cogner Alain puis fonce sur d'autres membres du groupe qui s'éparpillent sans mal. Plus loin, un ancien rajpoute nous montre, moyennant finance, ses moustaches d'une exceptionnelle longueur. La sonnerie de son portable détonne un peu avec le tableau…

jnde nepal 480

On goûte aussi du thé indien, qui ressemble beaucoup à celui que faisait Marie-Jo, mais en moins bon car il n'a pas assez mijoté.

Après deux heures de balade, on reprend le car (après achat de sacs en cuir de chameau) et on arrive chez un cachemiri qui veut nous vendre ses écharpes, cachemire et soie, pur cachemire, à un fil, à deux fils, à trois fils… Il a de belles choses mais il est cher : les prix sont à peu près les mêmes qu'en France, alors qu'on est tout près du Cachemire et qu'il n'y aura aucun recours si il y a un problème. Je décourage discrètement Odile d'acheter un pull ; aussi cher que ceux de Bompard. Toutes ces dames achètent des écharpes, sauf la mauvaise élève du groupe, moi : j'ai deux pashmina, certainement fausses mais ravissantes, une grande étole en coton du Mexique et une autre de Lyon, en laine et soie.

Car, hôtel, dîner et dodo. La journée a été longue.

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