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maman-en-retraite
21 août 2007

Croire en Dieu

Croire en Dieu.

Je suis catholique et je crois en Dieu. Je ne veux pas faire un sermon. Je veux juste expliquer et partager.

Combien de fois ai-je entendu dire : "Ah ? Tu as la foi ?" Ou : "Tu crois en Dieu ? Moi, je n'ai pas besoin de béquille pour me débrouiller dans la vie !"

Alors je voudrais essayer d'expliquer un peu, un tout petit peu, le plus simplement possible, ce que c'est que de croire en Dieu, et surtout quand on a des problèmes.

D'abord, qu'une chose soit bien claire : je n'AI pas la foi. La foi n'est pas un objet qu'on possède, comme une voiture, un livre ou un bijou. La foi est un acte, un acte de foi, bien sûr. Dire "je crois en Dieu", c'est un peu comme dire "j'aime mon mari". Cela signifie : j'aime Dieu et je crois qu'Il m'aime, et même quand je ne comprends plus rien, je L'aime quand même, exactement comme je le fais avec mon mari. La différence la plus évidente, c'est qu'on peut toujours discuter avec son mari, lui demander des explications et obtenir des réponses. Avec Dieu, on ne peut que faire confiance, envers et contre tout.

Et c'est pour cette raison que Dieu n'est pas une béquille. Choisir de croire en Dieu, accepter de répondre à l'invitation qu'Il nous fait, en permanence et à tous, de croire en Lui, ce n'est pas prendre une béquille, c'est choisir un chemin. Et ensuite, c'est rester sur ce chemin, envers et contre tout, même quand on y marche dans les ténèbres les plus absolues.

Il m'est arrivé de crier, littéralement parlant, à Dieu : "Mais pourquoi permets-Tu cela ? C'est trop horrible, c'est trop injuste !" Il m'est arrivé d'être tellement désespérée que je ne pouvais même plus prier, que je ne savais même plus si je croyais ou pas… Je pouvais juste rester sur mon chemin, avec la volonté de garder confiance, encore et toujours, malgré tout, avec la volonté de croire qu'au bout du tunnel, sûrement, quelque part, très loin peut-être, il y avait une petite lumière qui m'attendait. C'est ça, croire en Dieu quand tout va mal. Et croyez-moi, ce n'est pas facile.

C'est aussi savoir reconnaître Son action, qui est loin d'être toujours évidente. Quand Phénix a fait sa première tentative de suicide, elle venait de rompre avec un garçon qui lui avait dit qu'il ne lui téléphonerait plus jamais. Or ce soir-là, malgré sa promesse, il l'a appelée, a réalisé qu'elle allait très mal, a prévenu les amis chez qui elle logeait. Le Samu a pu intervenir, juste à temps. Hasard ? La deuxième fois, elle avait envoyé un texto d'adieu à Tigrou, sachant qu'il ne le recevrait que vers 17h car il avait cours jusqu'à cette heure-là et il éteint toujours son portable en cours. Le prof était absent. Tigrou a reçu le message à 15h. Il a appelé les pompiers. Juste à temps, là-aussi. Hasard encore ? Moi, j'appelle ça Dieu, l'action de Dieu.

Je voudrais vous parler d'une dernière chose encore, ce que les chrétiens appellent les grâces d'état. C'est cette force étrange qui nous permet de tenir le coup face à des situations dramatiques, dans des circonstances si difficiles que nous n'aurions jamais cru pouvoir y faire face. Et pourtant nous y arrivons. Je ne vous donnerai qu'un exemple : il y a 18 ans, nous avons eu un accident sur l'autoroute : un camion a heurté une voiture qui est partie en travers, juste devant nous, et nous l'avons heurtée de plein fouet. J'étais terrifiée, sous le choc, et persuadée que l'une au moins des voitures allait prendre feu, comme dans les films. J'ai vu mon mari sortir de notre voiture et se précipiter vers l'autre pour aider ses occupants, j'étais sûre qu'il allait mourir quand le feu prendrait. Et malgré toute cette peur qui m'étreignait, j'ai pu sortir de la voiture, débloquer, difficilement, la porte arrière, détacher de leurs sièges Phénix et Caliméro (15 mois et 9 mois), passer prudemment entre les voitures qui s'immobilisaient, rejoindre la bande d'arrêt d'urgence et enjamber la balustrade de sécurité. Là, mes enfants en sûreté, j'ai regardé à nouveau. Les voitures ne brûlaient pas (en fait, elles ne prennent feu que très rarement, sauf dans les films), et personne n'était blessé. C'est cela que j'appelle une grâce d'état, cette capacité à faire le nécessaire dans une situation où on ne se serait pas cru capable de réagir correctement. Et il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour en bénéficier.

Un dernier mot : l'essentiel de ce que je crois, ce n'est pas la peur de l'enfer, mais l'espérance de la résurrection et des retrouvailles avec ceux que j'aime. Ce n'est pas le Christ en croix mais celui qui dit que Dieu est amour. Ce n'est pas la peur mais la joie. Même si c'est difficile, même si c'est dans les ténèbres, je reste sur ce chemin-là.

                                                              feu_20sacre

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