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maman-en-retraite
29 avril 2014

Inde. Mardi 8 avril.

Lever à 6h 30, mais avec le décalage horaire, il est 3 heures, heure française et c'est un peu dur. Départ à 8 heures. Certains ont besoin d'une heure et demie pour se préparer, pour Alain et moi, la moitié suffirait amplement.

Une heure de route pour arriver à la Mosquée de Shah Jahan, ou Jama Masjid. Il faut enlever les chaussures en haut des marches. Les dames se font affubler d'une espèce de robe immonde parce que les pantalons ne conviennent pas aux Musulmans : ceux des touristes seulement, parce que les Indiennes en pantalon et tunique n'ont pas de problème.

Belle mosquée en grès rouge (1650), qui est en fait une immense cour à ciel ouvert (elle peut accueillir 25000 personnes) sur laquelle ouvrent trois portes. Le quatrième côté est une succession d'arcades couvertes, avec trois dômes bulbeux et deux minarets, le mirhab au centre. Les musulmans se prosternent à divers endroits de ces arcades, c'est un peu gênant de les regarder mais notre présence ne semble pas les déranger. On aperçoit le Fort Rouge de Delhi, qui aurait été intéressant à visiter mais n'est pas au programme.

Le guide, qui s'appelle Kan Singh, parle un français "petit nègre" assez difficile à comprendre, et ses commentaires sont loin d'être brillants. Il faudrait qu'il ait un texte bien construit, ce n'est pas le cas. Il affirme être d'une famille rajpoute et appartenir à la caste des Kshatrias, par conséquent. Il se prétend aussi célibataire, alors qu'en fait, il a une femme et deux filles, et du signe des Gémeaux. Il se déclare fidèle du dieu singe Hanuman, tout en offrant des baguettes d'encens tous les matins à Siva, Parvati et Ganesh. Ne cherchons pas à comprendre, on fera avec. Il nous emmène au Raj Ghat, lieu d'incinération de Gandhi. C'est un endroit quasiment sacré, interdit aux touristes et où on n'accède que pieds nus. Nous nous contentons de le voir de loin : une simple dalle de marbre noir, un peu surélevée, décorée de colliers de fleurs, des œillets d'Inde, évidemment. D'ailleurs, ce sont les fleurs rituelles des colliers de bienvenue ou d'offrande, soit orange, soit jaunes.

Ensuite, nous allons visiter le temple sikh, construit en 1783 à l'endroit où le neuvième gourou des sikhs fut décapité pour sa foi, en 1675. Là aussi, pieds nus, et sans chaussettes, avec en prime un hideux foulard orange noué sur la tête. Il y a un grand étang bordé d'escaliers, où les fidèles s'aspergent d'eau pour se purifier. Nous n'avons le droit de regarder que de loin. Pas de photos dans le temple même, c'est très compréhensible. On s'assied, sous l'œil sévère d'un gardien sikh, on attend trois minutes aux sons peu mélodieux (du moins pour nous) de deux musiciens et d'un chanteur et on ressort. Nous passons à côté de la salle où les repas sont offerts aux pèlerins, traversons les cuisines attenantes (beurk !) et ressortons pour aller retrouver nos chaussures. Impossible de se laver les pieds sur place malgré l'envie que nous en avons.

Malgré nos demandes, KS ne cherche pas de distributeur de billets pour nous. Il veut changer nos euros lui-même, et nous n'arrivons pas à lui faire admettre que nous n'en avons pas.

Arrêt suivant au Kutub Minar, le plus haut minaret de l'Inde, construit entre 1192 et 1368. A côté, les ruines de la mosquée Quwwat-ul-Islam, qui contient un pilier en fer encore plus ancien et dont la conservation a été longtemps une énigme. La mosquée comporte, exceptionnellement, des figures humaines ou animales sur ses piliers, parce qu'ils ont été faits à partir de débris de temples hindous.

Il y a de nombreux milans noirs dans le ciel, pas mal de fleurs, des vaches à foison (qui sont d'ailleurs des taureaux), encore plus de saleté.

Déjeuner dans un ancien palais et départ pour Patan. L'autoroute est limitée à 40 km/h, ça vaut mieux vu son état : il manque des morceaux, on croise des camions en sens inverse, les traversées de villages se font dans la boue. Camions, tuk-tuk, petites motos, vaches, carrioles, piétons… La route est à peine pire, seulement plus étroite. Le long de la route, beaucoup de gens, surtout des femmes en sari, qui moissonnent, le plus souvent à la main. En route, KS condescend à nous arrêter à un distributeur où Alain ne peut prendre que 10.000 roupies (120€) ; Jean-Claude ne peut rien retirer : plus de billets. KS s'occupe de donner les pourboires aux porteurs de valises des hôtels, et aux nettoyeurs des toilettes où on s'arrête sur la route. Jet Tours, dans ses informations, prévoit qu'on lui donne 15€ (1200 roupies) chacun pour cela mais sans vergogne, il affirme que c'est insuffisant et réclame 20€, "si vous voulez, pas obligés, mais 15, c'est pas suffisant, Jet Tours, ont pas habitude comme moi". Nous sommes plus têtus que lui, il n'aura que 2400 roupies pour nous deux, et après avoir insisté une ou deux fois, il abandonne la lutte. Je suis persuadée (et le voyage me le confirmera) qu'il donne le moins possible de pourboires et garde le maximum pour lui.

Arrivée à Patan. Un bled misérable avec, tout en haut, un beau palais converti en hôtel. La chambre est très grande mais on n'a pas droit aux bouteilles d'eau.

Dîner aux chandelles sur la pelouse. D'après François, c'est mieux car comme ça, on ne voit pas ce qu'on mange. Mauvais esprit, va ! La cuisine est tout à fait correcte, même si je prévois que le curry à tous les repas va devenir rapidement lassant. La musique monte du village en dessous de nous, mais de notre chambre, on n'entend rien.

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