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maman-en-retraite
12 juillet 2013

Chine. Mercredi 19 juin. Chongqing. Dazu.

Le petit déjeuner est très décevant par rapport à la qualité de l'hôtel mais du moment que les lits sont bons… Une fois de plus, nous avons deux lits de 120. Les Chinois ne connaissent pas plus la vie de couple que les Américains. Ou alors ce sont les Français qui sont bizarres…

Départ à 7h 30. Le chauffeur est aussi aimable qu'une porte de prison et aussi complaisant que celui de Pékin. On dit que les Chinois ne sont pas souriants : ce n'est vrai qu'à l'égard des touristes. Entre eux, ils bavardent et rient beaucoup et très fort.

Embouteillages pendant lesquels Jacques nous explique les progrès réels et importants réalisés à Chongqing ces dernières années  (réduction de la pollution, constructions, universités, usines d'industries "propres" comme l'électronique…) grâce à un maire qui a été mis en prison parce qu'il aurait pu briguer la présidence de la Chine, selon Jacques (il a été aussi accusé de corruption et meurtre). Il nous explique les améliorations des logements. En 1980, première campagne de logement : des immeubles de quatre étages avec cuisine et sanitaires communs. En 1990, deuxième campagne, immeubles de huit étages avec coins cuisine et sanitaires pour chaque appartement, mais pas d'ascenseur. Depuis 2000, des tours à perte de vue…

Dazu, colline de Beishan. Un ensemble de sculptures néo-bouddhistes (donc mêlant des éléments confucianistes et taoïstes au bouddhisme primitif) sculptées entre 892 et 1270. Tout est taillé dans la roche, au flanc d'une petite vallée verdoyante et humide. Les sculptures gardent des traces de peinture ou de dorure et tout est dans un état de conservation assez remarquable. Jacques nous explique tout en détail, avec autant de savoir que de passion. Il fait très chaud mais c'est très intéressant et très beau. Il n'y a quasiment personne, et toujours pas d'oiseaux, ni d'insectes, d'ailleurs.

Au restaurant, j'achète un sachet de poivre du Setchouan, au parfum délicieux. Espérons que le poivre vendu est le même que celui que j'ai senti.

Deuxième site de Dazu, la colline de Baodingshan. Les sculptures sont différentes, elles sont une leçon de bouddhisme et datent de la dynastie des Song, avec quelques apports plus tardifs (Qing et même Kuomintang). Il y a une splendide Roue de la fortune, plus tibétaine que chinoise. Vers la fin du parcours, il y a une longue série de statues sur le thème des devoirs des parents envers leurs enfants, une autre sur l'enfer, et quelques statues très récentes (Kuomintang). Jacques nous explique tout en détail mais notre attention dérape quelque peu à cause de la chaleur d'étuve. Nous dégoulinons au sens propre. Un peu plus de monde qu'à Beishan mais guère.

J'aurais bien acheté un petit souvenir pour Louisette mais les objets proposés sont d'une laideur à faire fuir même un touriste américain ! C'est dire… Nous reprenons la voiture vers 16 heures, en pestant contre le chauffeur qui, bien que prévenu que nous revenions, n'a pas jugé bon de démarrer le moteur et de faire fonctionner la climatisation. Deux heures de trajet pour revenir à Chongqing, sans trop d'embouteillages et un petit tour à pied dans le centre ville. Pas question de voir quoi que ce soit des vieux quartiers de Chongqing, qui descendaient en pente raide vers le Yang Tsé : ils n'existent plus. Tout a été rasé et on a reconstruit des "vieux" quartiers plus loin, à l'usage des touristes.

Jacques bavarde beaucoup. Il nous confirme que la sortie de Chine, pour des Chinois, est difficile : il faut laisser entre 100.000 et 300.000 yuans sur un compte en banque bloqué. Or le salaire minimum nécessaire pour vivre à Chongqing, par exemple, est de 4000 yuans (5000 à Pékin). Il nous dit aussi que la croissance chinoise diminue car les salaires ont augmenté et les fabricants commencent à se délocaliser au Vietnam ou en Inde. Quant à la corruption chinoise, elle est de notoriété publique, au point qu'aux abords des gares ou des aéroports internationaux, on propose parfois aux touristes de leur racheter leurs factures d'hôtel, par exemple : ensuite, les Chinois se les font rembourser.

Petite histoire racontée par Jacques. Les portes du paradis de Bouddha sont cassées et Bouddha lance un appel d'offre. Un entrepreneur allemand dit : "je fais le travail pour 12 millions de yuans : 5 pour le matériel allemand, 5 pour payer les ouvriers allemands, et 2 pour mon bénéfice". Un entrepreneur indien dit : "je fais le travail pour 10 millions de yuans : 4 pour le matériel indien, 5 pour payer les ouvriers indiens, et 2 pour mon bénéfice". Un entrepreneur chinois dit : "je fais le travail pour 9 millions de yuans : 2 millions pour vous, 2 millions pour moi, et 5 pour payer le matériel et les ouvriers indiens. Et n'oubliez pas de me donner une facture".

Un funiculaire nous transporte jusqu'à l'embarcadère du Président 7, notre bateau. Avant de nous quitter, Jacques nous prévient que les deux excursions optionnelles, à Fengdu et à la Cité de l'empereur blanc, sont absolument inintéressantes et ne sont que des attractions pour touristes. Nous sommes les seuls Français et aucun membre du personnel n'est francophone. Ça ne va pas être simple ! Arthur, le-guide-en-chef  du bateau, nous explique avec volubilité que nos cabines sont au 2e niveau mais que nous pouvons en prendre de meilleures, au 5e, plus chères. Les cabines sont exactement identiques, la seule différence est la hauteur au dessus de l'eau, et nous refusons catégoriquement. Il va chercher nos cartes d'accès et revient nous dire que nous avons beaucoup de chance, que le 2e niveau est plein et que nous allons donc être surclassés gratuitement au 3e niveau. Comme s'il ne l'avait pas su avant de nous proposer le 5e niveau, petit malin !

Les cabines sont grandes, avec balcon, deux lits (! !), et nous sommes tous les quatre à côté les uns des autres. On pourra se soutenir mutuellement face aux anglophones… Impossible de diminuer la climatisation, on dort donc sous la couette. 

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